Fish choose their leaders by consensus: English version below- A
funny but serious and interesting study, for a sunday morning... As
long as as they do not choose their farmers by consensus ! :-)
VERSION FRANÇAISE
Les poissons choisissent leurs chefs par consensus
<http://www.eurekalert.org/pub_releases/2008-11/cp-fct110608.php>
Alors que les Américains viennent juste de choisir leur nouveau
président, le numéro du 13 novembre de Current Biology, une
publication Cell Press, révèle comment une espèce de poissons choisit
ses chefs: la plupart du temps, ils parviennent à un consensus en
faveur du plus attractif des deux candidats.
"Il s'avère que les épinoches préfèrent suivre les grands chefs
plutôt que les petits", indique Ashley Ward, de l'université de
Sydney. "Et pas seulement ça, ils préfèrent aussi les gras aux
maigres, les biens portants aux maladifs etc. Ce qui a attiré notre
attention, c'est que ces préférences se multiplient quand la taille
du groupe augmente, à travers une sorte de mécanisme de rétroaction
positive sociale."
Le consensus apparaît grâce à une règle simple" ajoute David Sumpter,
de l'Université Uppsala. "Certains poissons détectent tout de suite
le bon choix, alors que d'autres se trompent et font un mauvais
choix. Les autres poissons évaluent combien ont fait tel ou tel
choix. Si le nombre ayant fait un choix particulier dépasse largement
ceux des autres choix, alors les poissons indécis iront dans le sens
de la majorité."
Sumpter définit le consensus comme une décision prise en prenant en
compte de manière effective toute l'information possédée par les
individus. "En général, quand on fait référence à notre propre
manière de prendre des décisions, on considère qu'un consensus est
obtenu si tout le monde peut exprimer ses arguments pour tel ou telle
option et que la décision prise reflète l'opinion générale des
décideurs". "C'est en contraste avec les décisions faites par
seulement un petit nombre de membres du groupe, qui représenteront
plutôt leurs propres opinions"
Nous devons le test permettant de déterminer si un groupe base ses
décisions sur le consensus au philosophe français du XVIIIème siècle,
Condorcet, indique Sumpter. Condorcet a justifié le principe du jury
en montrant que la probabilité qu'une majorité d'individus
intellectuellement indépendants fasse le bon choix entre "coupable"
et "non coupable" augmente avec la taille du groupe.
Maintenant, les chercheurs découvrent que cela est aussi valable pour
des bancs d'épinoches devant choisir leurs chefs. Ward a présenté à
des groupes d'épinoche à 3 épines deux répliques de poissons aux
caractéristiques différentes, notamment au niveau de la taille, de la
graisse, de l'ombre et du mouchetage, qui sont des indicateurs de la
bonne santé et du bon état physique d'un individu. Par exemple, un
ventre dodu peut indiquer une bonne capacité à trouver de la
nourriture, alors que des tâches peuvent être le reflet d'un
infestation parasitaire.
Il a ensuite conduit des essais dans lesquels un, deux, quatre ou
huit épinoches devaient choisir entre deux répliques de poissons,
dont une était jugée plus attractive en fonction de travaux
précédents réalisés par l'équipe. Plus la taille du groupe est
élevée, plus les poissons prenaient des décisions justes, détectant
des différences subtiles dans l'apparence des répliques, indiquent
les chercheurs.
Dans la majorité des essais tous les poissons ou presque ont choisi
le chef le plus attractif qu'ils ont trouvé. Mais la méthode du
consensus a parois conduit les poissons à s'égarer. Dans une minorité
substantielle d'essais, tous, ou presque, les poissons ont suivi le
chef le moins attractif -il n'agit pas vraiment de l'idéal
philosophique de Condorcet.
Une simple règle de quorum, par laquelle la probabilité qu'un animal
commette une action particulière quand un seuil d'individus l'ont
déjà commis s'avère suffisante pour expliquer ces résultats, ce qui
semble indiquer que les animaux peuvent prendre des décisions justes
sans avoir besoin de réaliser des comparaisons compliquées entre les
informations qu'ils possèdent.
"Nos résultats montrent plutôt que la soumission à des pairs et les
décisions incorrectes en cascade occasionnelles peuvent s'expliquer
comme des sous-produits de ce qui est habituellement une méthode de
prise de décision par consensus exacte," écrivent les scientifiques.
En effet, indique Sumpter, les hommes commettent les mêmes types
d'erreurs.
"Un bon exemple ici est celui de la bourse", dit-il. "Il y a
actuellement de nombreuses discussions sur les agents de changes qui
ne sont pas capables de prendre leurs propres décisions et paniquent
en vendant, parce que les autres vendent aussi. Dans ce contexte, ce
comportement a quelque chose d'irrationnel. Mais dans de nombreux
autres scénarios, un tel comportement est parfaitement rationnel.
Regarder ce que font les autres et les copier si un nombre suffisant
d'individu font la même chose, est généralement une bonne stratégie
comportementale."
ENGLISH VERSION
Fish choose their leaders by consensus
<http://www.eurekalert.org/pub_releases/2008-11/cp-fct110608.php>
Just after Americans have headed to the polls to elect their next
president, a new report in the November 13th issue of Current
Biology, a Cell Press publication, reveals how one species of fish
picks its leaders: Most of the time they reach a consensus to go for
the more attractive of two candidates.
"It turned out that stickleback fish preferred to follow larger over
smaller leaders," said Ashley Ward of Sydney University. "Not only
that, but they also preferred fat over thin, healthy over ill, and so
on. The part that really caught our eye was that these preferences
grew as the group size increased, through some kind of positive
social feedback mechanism."
"Their consensus arises through a simple rule," said David Sumpter of
Uppsala University. "Some fish spot the best choice early on,
although others may make a mistake and go the wrong way. The
remaining fish assess how many have gone in particular directions. If
the number going in one direction outweighs those going the other
way, then the undecided fish follow in the direction of the majority."
Sumpter defines consensus as a decision in which all the information
possessed by the individuals making the decision is used as
effectively as possible. "Usually when talking about our own decision
making, we say a consensus is reached if everyone is allowed to
present their evidence for a course of action and the decision made
reflects the general opinion of the decision makers." That's in
contrast to decisions made by one or a very small number of group
members, which are likely to reflect only their opinions.
The test for whether a group is reaching its decisions on the basis
of consensus originated with the French philosopher Condorcet in the
18th century, Sumpter said. Condorcet justified the jury system by
showing that the probability that a majority of independent-minded
individuals is correct in a decision between "guilty" and "not
guilty" increases with group size.
Now, the researchers find, the same is true in schools of stickleback
fish making the decision about which leader to follow. Ward presented
groups of three-spined sticklebacks with two fish replicas differing
in characteristics, including size, fatness, shade, and spottiness,
that reflect something about the health or fitness of the individual.
For instance, a plump belly can indicate success in food gathering,
while spots may indicate a parasitic infection.
He then ran trials in which one, two, four, or eight sticklebacks had
to choose between two replica fish, one of which had been shown to be
more attractive on the basis of the team's earlier studies. As group
size increased, the fish made more accurate decisions, the
researchers report, better discriminating subtle differences in the
replicas' appearances.
In the majority of trials, either all or all but one of the fish
followed the more attractive leader, they found. But the consensus
method sometimes led the fish astray. In a substantial minority of
trials, all or all but one of the fish followed the less attractive
leader—not quite reaching Condorcet's philosophical ideal.
A simple quorum rule, in which an animal's probability of committing
to a particular option increases sharply when a threshold number of
other individuals have committed to it, proved sufficient to explain
the observations, suggesting that animals can make accurate decisions
without the need for complicated comparisons of the information they
possess.
"Our results show rather that submission to peers and occasional
cascades of incorrect decisions can be explained as a by-product of
what is usually accurate consensus decision-making," the researchers
wrote. Indeed, Sumpter said, humans make the same types of errors.
"A good example here is the stock exchange," he said. "Just now there
is a lot of discussion about traders unable to make their own
assessment and panic selling because others are selling. In these
instances, this behavior seems somewhat irrational. But in lots of
other scenarios, such behavior is perfectly rational. Watching others
and copying them if enough individuals seem to be doing the same
thing is generally a good behavioral strategy."
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The researchers include David J.T. Sumpter, Uppsala University,
Uppsala, Sweden; Jens Krause, University of Leeds, Leeds, UK; Richard
James, University of Bath, Bath, UK; Iain D. Couzin, Princeton
University, Princeton, NJ; and Ashley J.W. Ward, University of
Sydney, Sydney, Australia.
L'aquaculture biologique aura-t-elle droit de citer aux USA ?
Actuellement, les pisciculteurs et autres aquaculteurs installés aux
USA, ne peuvent pas prétendre à la mention "biologique" sur leurs
produits d'élevage, alors que les consommateurs américains trouvent
des poissons "bio" sur les étals, mais il s'agit dans ce cas de
poissons d'importation !
Poussée par les pisciculteurs, l'administration américaine est bien
décidée à lever cette incohérence et à sortir une réglementation
propre à l'aquaculture biologique malgré l'opposition des
associations de consommateurs et de protection de la nature.
La suite sur:
<http://minilien.com/?52oH797Z7x>
<http://aquaculture-aquablog.blogspot.com/2008/11/laquaculture-bio-
aura-t-elle-droit-de.html>
L'Institut océanographique organise samedi 6 décembre 2008 son 17e
forum d'informations sur les formations aux métiers de la mer.
L'objectif de cette manifestation est double. Il s'agit de répondre
au plus près à la demande de chaque visiteur désireux de s'orienter
dans les métiers de la mer tout en offrant un panorama des débouchés
pour ce secteur très diversifié : pêche, aquaculture, navigation,
économie maritime, Marine nationale, océanographie, protection du
littoral, transformation des produits de la mer, ingénierie marine...
Retrouvez toute l'information sur www.oceano.org/io
Entrée libre - 195 rue Saint-Jacques - 75005 Paris
Email :
cme(a)oceano.org
Liens :
http://www.oceano.orghttp://www.oceano.org/io
Aquaculture : “Faire du Burkina un pays exportateur de poissons”
<http://minilien.com/?tcPxnhDTRp>
<http://www.tradenet.biz/groups/home/?
cnt=0&g=allnews&gcmids=1010113&read=100002025>
La cérémonie officielle d’ouverture de l’atelier de validation de
l’avant-projet de stratégie et plan d’action de développement durable
de l’aquaculture s’est tenue le mardi 13 juin 2006 à Koudougou.
La cérémonie officielle d’ouverture, de l’atelier de validation de
l’avant-projet de stratégie et plan d’action de développement durable
de l’aquaculture, a eu lieu le mardi 13 juin 2006 dans la salle de la
direction régionale de l’Environnement et du Cadre de vie de
Koudougou. Durant trois jours, les spécialistes en aquaculture
étudieront et intégreront le nouveau document spécifique relatif à
l’aquaculture.
La mise en œuvre de cette stratégie vise une production annuelle de
plus de 500 tonnes de poissons, et deux millions d’alevins pour une
contre - valeur monétaire annuelle évaluée à un milliard de F CFA.
Elle permettra aussi la création de 200 emplois.
Le secteur de l’aquaculture est encore embryonnaire et connaît des
contraintes. En effet, les conditions climatiques provoquent
l’assèchement d’un quart des plans d’eau en cours d’année.
L’insuffisance de financement et le manque de savoir - faire des
populations sont aussi notables. D’ailleurs, les textes réglementant
ladite activité n’étaient pas suffisants.
Cependant, « il existe quelques motifs de satisfaction. Le Burkina
Faso compte aujourd’hui une dizaine d’unités aquacoles impliquant
aussi bien l’administration que le secteur privé », a déclaré M.
Seydou Baworo Sanou, gouverneur du Centre - Ouest avant de citer en
guise d’exemple la station aquacole de Bazèga, celle de Ziga, l’unité
piscicole du centre de formation professionnelle de Ipelcé, la ferme
de spiruline de Koudougou et le projet d’élevage piscicole de Bagré.
Fort de ce constat, des atouts ont été notés. L’existence d’un
potentiel exploitable constituant une base productrice formée à
partir de 150 barrages et de retenues d’eau peuvent servir de
supports à la production aquacole. De nombreux périmètres irrigués
disposant de sous produits agricoles et d’eau toute l’année ont été
ciblés.
L’intérêt croissant des populations pour l’aquaculture, du fait d’une
prise de conscience de la valeur économique et sociale de cette
activité, est remarquable. En plus, l’existence d’un marché potentiel
pour l’écoulement des productions aquacoles est aussi une des raisons
qui motivent l’organisation de ce secteur.
L’aquaculture connaît une baisse de production depuis 1998. Le
Burkina Faso veut non seulement améliorer sa production, mais mieux,
exporter son poisson dans les années à venir. Le défi est majeur,
c’est pourquoi le gouverneur du Centre - Ouest, Seydou Baworo Sanou,
a invité les hommes de l’aquaculture, à œuvrer chacun à son niveau
pour la réussite dudit projet. Il a également lancé un appel aux
partenaires au développement, afin qu’ils accompagnent une fois de
plus la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie nationale et le
plan d’action de développement durable de l’aquaculture au Burkina Faso.
Hamadou TOURE
Développement de l’aquaculture au Burkina Faso : Un palliatif à la
réduction de la pauvreté
vendredi 21 septembre 2007.
<http://www.lefaso.net/spip.php?article23560>
Idrissa Zampaligré
Des acteurs intervenant dans l’aquaculture se sont réunis, le 18
septembre 2007, à Ouagadougou en vue d’examiner les possibilités d’un
développement de la filière au Burkina Faso.
L’aquaculure est un secteur encore embryonnaire au Burkina Faso. Mais
depuis 2002, le gouvernement burkinabè a adopté la stratégie
nationale de developpement et des gestions des ressources
halieutiques. Dans cette dynamique, la coopération japonaise et la
partie burkinabè ont entrepris un processus de développement de
l’aquaculture en 2006.
Après trois mois de recherche, l’experte japonaise Kumiko Adachi,
dans le cadre de la coopération , a découvert que le Burkina a un
potentiel élevé en matière de ressources halieutiques. Voilà
pourquoi, des agents de plusieurs directions provinciales et
régionales des ressources halieutiques et des promoteurs
d’aquaculture se sont réunis en atelier en vue d’explorer les
possibilités d’une exploitation judicieuse de ce potentiel. Car "la
pêche et l’aquaculture sont des sources potentielles de nourriture,
de revenus et même de loisir.
A ce titre elles constituent un facteur important dans notre
politique de réduction de la pauvreté et de sécurité alimentaire", a
laissé entendre le directeur général des Ressources , Idrissa
Zampaligré. Au regard de l’utilité de cette filière, les participants
se sont accordés à promouvoir l’aquaculture à petite échelle,
caractérisée par des coûts et des risques fiables permettant d’avoir
accès à une source de protéine stable, d’améliorer la santé des
populations locales et d’assurer la sécurité alimentaire. Il s’est
agi aussi de prendre en compte différents systèmes de pisciculture
que l’on pourrait développer en tenant compte des réalités socio-
culturelles des localités.
A ce sujet, une expérience intéressante à matière de pisciculture est
en train d’être menée à Bama (Bobo-Dioulasso) par un groupement de
producteurs de poissons, qui bénéficient de l’appui technique d’un
volontaire japonais. Le développement de l’aquaculture pourrait être
aussi, à long terme, une solution idoine à l’épuisement progressif de
stocks de poissons et la dégradation de leur habitat, entraînant la
baisse des rendements des captures et des gains économiques.
Gabriel SAMA
Sélingué : LA PISCICULTURE SE JETTE À L'EAU
l'Essor n°16288 du - 2008-09-19 08:00:00
<http://www.essor.gov.ml/cgi-bin/view_article.pl?id=20033>
Le projet de développement des ressources halieutiques dans le lac de
la localité produit des alevins et tente de convaincre les pêcheurs à
se reconvertir en pisciculteurs
La pêche représente une belle opportunité économique pour les pays
africains à condition de sortir de l'artisanat pour développer des
mécanismes modernes de production comme la pisciculture ou l'élevage
des poissons en eau douce.
Les premières expériences de pisciculture ont eu lieu à Sélingué en
1985. Cette activité pleine de promesses est développée par l'Office
de développement rural de Sélingué (ODRS) à travers le Projet de
développement des ressources halieutiques dans le lac de Sélingué
(PDRHLS).
La localité abrite une station d'alevinage destinée à la production
des alevins de certaines espèces de poissons. Mamadou Sangaré, le
responsable chargé de la gestion de cette station, explique que pour
la reproduction, les géniteurs mâles et femelles sont mis ensemble
dans des étangs de reproduction. Au bout de 2 à 3 mois, les alevins
font leur apparition. Un étang peut produire près de 5000 alevins.
Selon les informations recueillies à l'ODRS, la station d'alevinage
de Sélingué a une capacité de production annuelle de 60.000 alevins.
Sans atteindre ce niveau de production, la station parvient à couvrir
les besoins d'approvisionnement en alevins. Les spécialistes relèvent
même parfois, une surproduction. Lorsque c'est le cas, le surplus est
déversé dans le lac de Sélingué pour l'empoissonner.
DIMENSIONS IMPRESSIONNANTES. Après les bacs de transit, les alevins
sont acheminés dans des étangs de pre-grossissement pour atteindre
une certaine taille avant d'être placés dans des étangs de
grossissement. Ici, ils peuvent atteindre des dimensions
impressionnantes avant d'être proposés à la vente. Mais il faut
préciser que le grossissement des poissons est une activité
subsidiaire car la mission première de la station est de produire des
alevins. En termes clairs, elle n'a pas vocation de pratiquer la
pisciculture marchande.
A la station d'alevinage, on élève essentiellement deux types de
poisson : le tilapia nilotita ou "tèbèn" et le clarias ou silure
"manocô". Ce dernier est une espèce de régulation qui ne se reproduit
pas en captivité. La station d'alevinage de Sélingué a mis en
chantier une écloserie pour la production artificielle d'alevins de
clarias. Cette méthode a l'avantage de produire des alevins dans un
milieu totalement maîtrisé avec un taux de survie un peu plus élevé.
L'élevage de poissons à Sélingué, indique Mamadou Sangaré, se fait
dans deux types d'étang : le deblai-remblai et l'étang-remblai. Le
responsable de la station d'alevinage explique à ce propos qu'une des
difficultés techniques de sa structure demeure la nature du sol qui,
en certains endroits, est perméable. Difficile dans ces conditions de
conserver l'eau dans les étangs pendant longtemps. Un bon étang,
indiquent les spécialistes, se caractérise par les digues, le système
d'alimentation et de vidange mais surtout par l'assiette (le fonds).
Lorsqu'on veut récupérer les alevins pour la commercialisation ou
pour empoissonner d'autres étangs ou le lac, il suffira d'ouvrir
simplement les moines, c'est-à-dire les ouvrages de vidanges pour
évacuer l'eau des étangs.
Harouna Traoré, un ingénieur des eaux et forêt à l'ODRS, énumère
quelques difficultés auxquelles fait face la station d'alevinage. Il
évoque à ce propos le problème du transport qui doit se faire avec
des équipements appropriés notamment les aérateurs pour éviter que
les alevins ne périssent en cours de route surtout sur de longues
distances. Cette contrainte ne sera peut-être qu'un mauvais souvenir
dans un avenir proche puisqu'il est prévu la fourniture des
équipements adéquats dans le cadre de la rénovation de la station qui
a déjà débuté.
La "cueillette" dans les étangs de grossissement se fait deux fois
par an. Pour le tilapia nilotita par exemple, le cycle de
grossissement est semestriel. Quant à la production d'alevins, elle
est mensuelle.
Une composante essentielle de la pisciculture réside dans
l'alimentation des poissons. Les spécialistes conseillent un régime
alimentaire spécial composé de farine basse de riz, de tourteaux de
coton, de farine de poissons. Sangaré précise que le composé
alimentaire est reparti en 70% de farine basse, 20% de tourteaux de
coton et 10% de farine de poisson. A cette alimentation, on peut
ajouter des déchets ménagers (des restes de repas), du sang recueilli
dans les abattoirs. L'alimentation doit aussi être fonction de la
biomasse, c'est-à-dire du poids des alevins qui sont nourris deux
fois par jour à des heures précises : le matin entre 9 et 10 heures
et l'après-midi entre 14 et 15 heures.
L'absence d'un laboratoire pour le contrôle de la qualité physico-
chimique de l'eau des étangs, est aujourd'hui une lacune criarde pour
la station. La construction de cette unité est en cours d'achèvement
au niveau de la station d'alevinage de Sélingué.
MEILLEURS AU GOUT ? La pisciculture est une activité économiquement
rentable. Les pécheurs commencent à s'y intéresser. Le coordinateur
des ressources halieutiques du lac de Sélingué, Hinna Haïdara,
confirme l'engouement des pêcheurs pour la pisciculture et salue ce
palliatif à l'exploitation abusive du lac par les pêcheurs.
A l'ODRS, le projet composante développement de la pisciculture est
destiné à réhabiliter la station d'alevinage mais aussi à construire
4 ares par étang en moyenne qui vont être donnés en gérance libre à
des privés. La station d'alevinage de Sélingué est parfois ignorée
des pisciculteurs. Des actions sont menées avec la direction
nationale de l'élevage pour recenser les pisciculteurs qui pourraient
être ravitaillés au besoin en alevins par la station.
Hinna Haïdara constate que la station d'alevinage de Sélingué est
très souvent sollicitée pour empoissonner les mares. Il cite à ce
propos des exemples de mares à Sikasso, Kolondiéba et Yanfolila et
bien d'autres localités. Le coordinateur du PDRHLS souligne également
que sa structure a obtenu le financement pour un test de pisciculture
en cage.
La pisciculture intensive permettra, de son point de vue, à nos
pisciculteurs d'atteindre, dans de bonnes conditions, des résultats
plus satisfaisants. Un pays voisin, le Burkina en l'occurrence,
dispose d'une expertise avérée dans ce domaine. Une équipe de l'ODRS
s'y est rendue dans le cadre d'un voyage d'études pour s'inspirer de
cet exemple.
Des consommateurs estiment que les poissons de pêche sont meilleurs
au goût que les poissons d'élevage. Les responsables de l'ODRS
notamment ceux du projet de développement des ressources halieutiques
dans le lac de Sélingué, ne partagent pas cette opinion. Les poissons
de pêche, expliquent-ils, sont omnivores alors que la qualité de la
nourriture est contrôlée pour ceux de l'élevage.
En tout état de cause la pisciculture est une filière porteuse. Les
spécialistes rappellent que le gain est plus important que la dépense
en la matière. Pour les commandes d'alevins qu'elle reçoit d'un peu
partout dans le pays, la station d'alevinage de Sélingué vend un
alevin de tilapia non sexué à 40 Fcfa. Si l'alevin est sexué, son
prix passe à 60 Fcfa.
Les responsables de l'ODRS ont l'espoir de voir notre pays mettre
définitivement le cap sur la promotion de la pisciculture qui est une
des branches de l'aquaculture. Le Mali, comme dans nombre d'autres
domaines, dispose d'un énorme potentiel en la matière qui ne demande
qu'à être exploité dans une vision économique.
B. DOUMBIA
2°) le Programme quinquennal d'aménagements aquacoles 2008-2012.
La pêche est un sous-secteur important de l'économie malienne. En
période hydrologique normale, la production de poisson se situe
autour de 100 000 à 120 000 tonnes par an, plaçant notre pays parmi
les premiers pays africains producteurs de poisson d'eau douce.
Cependant, le sous-secteur est peu performant par rapport aux
possibilités existantes et aux besoins des populations et de
nombreuses contraintes pèsent sur son développement durable.
En effet, la production qui est issue de la pêche pratiquée de
manière traditionnelle reste tributaire des aléas climatiques et est
limitée par des difficultés liées à l'insuffisance d'infrastructures
et d'équipements modernes, l'insuffisance de formation et
d'organisation des producteurs de la filière.
Le Programme quinquennal d'aménagement aquacoles qui s'inscrit dans
le cadre du schéma directeur de développement de la pêche et de la
pisciculture vise à développer l'aquaculture, c'est à dire l'élevage
des poissons en vue d'atténuer les conséquences des aléas climatiques
et d'accroître la production nationale.
Le programme se propose au cours d'une période de cinq ans :
- d'aménager des mares ;
- de construire des étangs aquacoles ;
- d'intégrer l'irrigation et l'aquaculture dans les aménagements
hydro-agricoles ;
- de promouvoir l'aquaculture en cages flottantes dans les zones
indiquées à cet effet ;
- de renforcer les capacités des acteurs.
Le coût de la mise en œuvre du programme est estimé à 13 milliards de
F cfa.
La réalisation des actions prévues permettra de sécuriser la
production des ressources halieutiques et aquacoles, de diversifier
les activités et les sources de revenus des pêcheurs et de contribuer
à la sécurité alimentaire.
<http://www.essor.gov.ml/cgi-bin/view_article.pl?id=15880>
Toujours plus !
TUNISIE - 15 juillet 2007 - par SONIA MABROUK
La forte demande en poissons oblige la filière à accroître ses
prises, tout en veillant à la bonne gestion des ressources.
Deuxième source de devises du pays, juste derrière la culture des
oliviers, le secteur de la pêche joue un rôle de plus en plus
important dans l’économie. Durant les cinq dernières années, la
valeur des exportations des produits halieutiques est ainsi passée de
121,7 millions de dirhams tunisiens (70,2 millions d’euros) en 2000 à
234 millions en 2006. Et la tendance semble se confirmer pour 2007.
Au cours du premier trimestre, les exportations du secteur ont
enregistré une croissance de 20 % par rapport à la même période de
l’année 2006.
Au regard de ces chiffres - la pêche contribue à hauteur de 18 % aux
exportations de produits agroalimentaires -, les autorités souhaitent
développer l’industrialisation du secteur tout en maîtrisant la
gestion des richesses halieutiques. Car la Tunisie n’est pas à l’abri
d’un éventuel épuisement de ses ressources. Sous la pression de la
demande des pays de l’Union européenne (UE), la production ne cesse
d’augmenter : quelque 111 000 tonnes de poissons, dont 55 000 tonnes
de « poissons bleus » (sardines, harengs, etc.), ont été pêchées en
2006, contre 108 000 tonnes en 2005. La raréfaction des espèces
concerne principalement les poissons dits nobles (loups, daurades,
rougets, pageots, etc.) particulièrement touchés par le chalutage en
faible profondeur. Aussi les autorités ont-elles décidé de prendre
les devants : une stratégie nationale de protection et de
régénération des zones de pêche menacées vient d’être adoptée. Et une
étude globale prospective sur l’évolution du secteur a été lancée.
Concernant la pêche au thon, des mesures ont d’ores et déjà été
prises. La quantité exploitable sera limitée à 29 500 tonnes en 2007
avant d’être ramenée à 25 500 tonnes ces cinq prochaines années.
Certains modes de pêche, tel celui de la madrague (vaste filet
traditionnellement utilisé en Méditerranée pour la prise des bancs
entiers de poissons lors de leurs migrations le long des côtes), font
par ailleurs l’objet de contrôles très stricts. Les activités des
cinquante thoniers recensés dans le pays sont particulièrement
surveillées : entre 4 000 et 4 500 tonnes de thon sont pêchées chaque
année - dont environ 2 500 tonnes de thon rouge. Pour ce qui est de
la qualité, le pays a également investi dans l’engraissement du thon
permettant d’augmenter, à hauteur de 20 % à 30 %, sa teneur en lipides.
Mais il n’y a pas que la pêche en mer dans la vie. Aquaculture et
pisciculture d’eau douce intéressent également les autorités. Bien
qu’encore marginales - l’aquaculture représente aujourd’hui seulement
3 % de la production totale -, ces activités tendent à se multiplier
et devraient devenir, à terme, une source de revenus alternative.
Spécialisé dans la reproduction, l’élevage et la commercialisation
des poissons frais, le centre aquacole de Chott Meriem, au nord-ouest
de Sousse, est la première station du genre en Tunisie. Le loup et la
daurade qui y sont élevés bénéficient de « soins » particuliers :
l’eau de leur bassin est régulièrement renouvelée afin de reproduire
au mieux les conditions naturelles. La majeure partie de la
production est ensuite expédiée vers les marchés européens (Italie,
France et Allemagne) et américains (Canada et États-Unis). Et 30 % de
la production annuelle peuvent être commercialisés localement. Mais
des établissements comme celui de Chott Meriem sont encore peu
nombreux sur le territoire tunisien. Pour encourager la création
d’autres centres aquacoles, l’État a décidé de prendre en charge 40 %
du coût des études techniques relatives à ce genre de projets (avec
un plafond de 40 000 DT). Reste à présent à faire évoluer les
mentalités.
<http://minilien.com/?zlhAByfgY6>
<http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique.asp?
art_cle=LIN15077toujosulpsr0>