Bonjour,
Je rejoins totalement Christian sur 2 points: la pisciculture n'est pas
une religion/obligation/philosophie et la nécessaire prise en compte de
l'intérêt économique comparé de telle ou telle spéculation agricole par
rapport à la pisciculture par les producteurs.
Le premier point pour des raisons que je m'explique difficilement a
conduit sur le continent africain à de véritables affrontements
idéologiques (comme par exemple le slogan FAO des années 1980 "la
pisciculture est l'affaire de tous" ou bien celui de la déclaration
d'Abuja "du poisson pour tous") qu'on ne retrouve dans aucune autre
production agricole végétale ou animale, ni sur aucun autre continent.
Au Brésil, il existe aussi des "controverses" mais elles ne sont pas de
nature philosophique, elles sont de nature économique. Par exemple il y
a les partisans du tout granulé qui défendent l'élevage moderne et
"propre"et ceux de la fertilisation des étangs par les effluents
d'élevages de porcs qui défendent l'"organique" ("bio" en
français) et
le développement durable. Les seconds se doivent cependant de diffuser
régulièrement un bulletin sanitaire des eaux dans lesquelles sont élevés
les poissons (concentration en coliformes fécaux par exemple) pour
affronter leurs détracteurs. Ce n'est plus de la philosophie mais de
l'hydrobiologie.
Pour revenir à l'Afrique subsaharienne qui de toute évidence sera l'un
des enjeux des prochains développements de la pisciculture (notamment
industrielle, qui a déjà commencé, certes modestement), les 4 dernières
décennies ont vu l'implantation de très nombreux projets, plus
préoccupés par la défense et la tentative de démonstration de leurs
convictions que par la mise en oeuvre de démarches procédurales,
ouvertes au dialogue et à la coopération avec les autres opérateurs de
projets. Cela se passait comme si chacun voulait démontrer à l'autre
qu'il avait trouvé la solution. J'en parle en connaissance de cause car
j'ai largement participé à ces dynamiques quelque peu contradictoires et
centrifuges.
Donc la pisciculture, pour en venir au second point, en Afrique comme
partout, doit être un moyen de valoriser des facteurs de production
aussi divers que l'eau, le foncier, la force de travail, les intrants et
tous les autres. En Europe et aux USA, les subventions, fruits de
l'application de politiques publiques, sont aussi largement à prendre en
compte. C'est en comparant le niveau de valorisation des ces facteurs en
pisciculture avec d'autres spéculations agricoles (élevage de volaille
encore que dans ce cas les 2 puissent être associés, maraîchage,
riziculture irriguée etc) qu'il peut être décidé de s'engager dans l'une
ou l'autre. A ce propos je voudrais, pour l'avoir expérimenté récemment,
informer mes collègues qui ne le seraient pas, que le concept de
développement durable offre un cadre de réflexion _et d'action_
privilégié pour, d'une part réaliser un diagnostic d'activités déjà
engagées et d'autre part mettre en oeuvre des initiatives de
développement.durable. Il permet de sortir efficacement du subjectif qui
a jusqu'à présent largement prévalu, notamment en Afrique subsaharienne.
Amicalement à tous,
Jérôme Lazard
Pierre Bosc a écrit :
On reconnait là le bon sens "paysan" de
Christian qui nous conduit à
revenir "aux fondamentaux".
Je partage son propos.
Pierre BOSC
Directeur de l'Arda
Lionel Dabbadie a écrit :
Contribution très intéressante de C. Ducarme
(postée ici avec son
accord)
Chers tous,
La pisciculture n'est ni une obligation, ni une religion, ni une
philosophie.
C'est une prospective agricole sensée combler un besoin nutritionnel de
manière rentable.
-Demandez à la première Maman si elle est prête à attendre 9 mois
avant que
de pouvoir vendre ses produits (s'ils ne sont pas volés)
-Connaissez-vous des paysans stupides? Non, Ils ont dû faire un
choix dans
les prospectives qui étaient possibles; p.ex. le manioc n'est pas natif
d'Afrique, et pourtant quel succès.
-les "opérateur industriels" sont ils réellement présents sur leurs
fermes?
Ne s'agit' il pas d'investissements de prestige ou immobilier (ce en
quoi
ils ont raison)
-Les ouvriers compétents sont ils suffisamment payés que pour donner
tout
leur potentiel sur la ferme?
-Les engrais minéraux (quand il y en a) ne sont ils pas mieux
rentabilisés
sur les productions vivrières?
-...
Voici en ce qui me concerne qlq réflexions que je me fais, et j'avoue
qu'il
m'est parfois difficile de pousser des projets piscicoles
économiques au vu
par ailleurs des difficultés d'infrastructure et politiques
rencontrées par
les opérateurs.
Ne faisons nous pas prendre des vessies pour des lanternes???
Christian
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Dr. Jérôme Lazard
Unité de Recherche "Aquaculture et gestion des ressources aquatiques"
Département Persyst
Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
(Cirad)
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