Points de vue sur le sexage et le cadre de réflexion
proposé par Lazard
Je suis d'avis de la pertinence de l'approche sexes et espèces mélangés pour une
pisciculture extensive rurale qui a pour vocation la production pour une augmentation de
la consommation par habitant et par an.
Il me semble, avec tout ce que j'ai vécu et compris avec les experts sur le terrain,
que pisciculture est plus réalisée pour des objectifs de démonstration de faisabilité
d'un modèle d'aménagement ou de technique d'élevage (mono ou polyculture;
fertilisation ou alimentation par des granulés). La production ou le rendement calculé
reste souvent lié à des extrapolations pour justifier la faisabilité.
Alors qu'est ce qu'on fait de la production par rapport à la consommation? pour
une population qui mange tout ce quelle trouve comme protéine ou qui n'accède pas aux
sources de protéines à cause de leur revenu et la rareté.
Le sexage de l'Oreochromis n, la polyculture avec utilisation de l'Hémichrimis
fasciatus et l'Hétérotis niloticus n'ont jamais empêché la présence des tilapia
zillis dans les étangs et barrages; souvent à une taille égale ou supérieure à celle de
l' O niloticus. Même si un suivi rigoureux est appliqué pour l'entrée d'eau
(grillage) ou après utilisation préalable de la chaux vive.
C'est pourquoi les pisciculteurs de la guinée dans un premier temps ont préféré
l'option de la biomasse en polyculture; même si le sexage (manuel 15 à 20g) est
appliqué, celui ci reste inefficace.La densité est fonction de la disponibilité en alevins
mâles sexés;celle ci n'ayant pas d'effet à cause de l'entrée continue et
l'existence des larves de poissons "indésirables" comme les appelle les
techniciens.
Cette réalité m'amène à approuver la proposition d'approche faite par J Lazard,
je cite:
Pour permettre le développement de l'aquaculture, il faut à mon avis
se focaliser sur les aquaculteurs pour leur donner les outils et
connaissances dont ils ont besoin pour adapter leur activité à la
complexité du milieu dans lequel ils s'intègrent. Que ce soit au
Brésil, en Côte d'Ivoire, en Guinée ou aux Philippines, les gens
cherchent d'ailleurs toujours à adapter le discours technique à leur
propre situation, souvent au grand dam des encadreurs si les
initiatives s'écartent du message officiel. Il faut donc permettre
l'accès à la connaissance et encourager cette réflexion critique car
il n'y a pas qu'une seule façon de produire du poisson. Une méthode
pertinente dans un contexte ne l'est pas forcément dans un autre
environnement. Prétendre le contraire, c'est faire de l'aquaculture,
une religion et j'adhère une fois de plus à 10000% au dernier message
de C. Ducarme sur les tilapias: il faut remettre en cause les dogmes.
C'est cette capacité des aquaculteurs africains à devenir les acteurs
de leur propre développement qui sera à mon avis le moteur qui
permettra de "développer" l'aquaculture africaine, pourvu qu'il soit
alimenté par un carburant qui ne le fasse pas caler.
--- En date de : Dim 2.11.08, Lionel Dabbadie <sarnissa(a)gmail.com> a écrit :
De: Lionel Dabbadie <sarnissa(a)gmail.com>
Objet: [Sarnissa-french-aquaculture] Sexage du tilapia
À: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Dimanche 2 Novembre 2008, 18h26
Le 2 nov. 08 à 15:23, sidiki keita a écrit :
Face a cette situation liée a une réalité dans
les
zones
forestières du pays qui est l'absence de
préférence sur l'espèce et
la taille, les pisciculteurs ont adapte leur
production à la
circonstance en abandonnant les propositions
techniques des experts
et encadreurs de projets.
Aujourd'hui avec les tous venants (espèces
d'élevage et celles
introduites par le courant d eau: tilapia zilli)
de
150 a 250
grammes en 7 mois, les pisciculteurs sont
satisfaits
et la
consommation par habitant et
par an s'améliore dans les zones rurales
d'intervention des projets
par rapport aux zones urbaines de consommation.
Sur le marche rural: la ménagère d'une famille
moyenne modeste de 6
personnes veut acheter 1,5 kilo de poissons pour
la
ration
journalière partagée pour le déjeuné et le
dîner.
Elle trouve 3
vendeuses; une avec des poissons de 1 kg,
l'autre
avec des 500g et
la dernière avec des poissons 250g.Pour une
question
de partage
dans les bols de sauce , la ménagère préférerai
toujours acheter
les 250g qui correspondent à 6 poissons.
Cher Sidiki,
Je trouve ces commentaires très intéressants, et ça
m'amène à une
réflexion suite à une discussion sur la liste tilapia il
y a quelques
mois. Certains prétendaient alors que le sexage était un
dogme à
remettre à cause car la production de tilapia non sexé
était plus
adaptée à un certain nombre de contextes africains (de
mémoire, je
dirais que c'étaient des gens du Ghana ou du Nigeria
qui défendaient
cette thèse). C'est une idée qui est peut-être
pertinente en Guinée,
non ? Qu'en penses-tu et qu'en pensent les autres
personnes ?
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