Un long article dans le journal Le Monde sur les défis de l'aquaculture, avec mention
de Jean-François Baroiller de Sarnissa :
Que mangent les poissons qu'on mange ?
Vous aimez le saumon ? Lui aussi apprécie le poisson. A l'état sauvage, il le consomme
en quantité, frétillant dans les eaux vives. Dans les fermes d'aquaculture, il en
mange aussi, sous forme de farines et d'huiles intégrées à son alimentation. Rien
d'anormal à cela : le saumon est carnivore, comme le bar, la daurade ou les truites.
Quand on élève ces animaux, autant leur donner la nourriture qu'ils préfèrent,
qu'ils digèrent le mieux et qu'ils transforment le plus efficacement en chairs
vouées à finir dans nos estomacs.
Ce qui est plus étonnant, c'est que, depuis une vingtaine d'années, d'autres
créatures aquatiques, qui n'y tenaient pas plus que ça, se sont mises aussi à manger
du poisson. Ces bêtes, nous ne les reconnaîtrions sans doute pas sur une photographie.
Soit parce que nous ne les fréquentons qu'en filets sous film plastique, sur les étals
des supermarchés. C'est le cas du tilapia, originaire des eaux douces ou saumâtres
d'Afrique, devenu le symbole de l'aquaculture mondialisée depuis qu'il est
élevé dans toutes les zones chaudes de la planète.
Soit parce qu'elles demeurent très éloignées de nos assiettes et, sans vouloir les
vexer, de nos centres d'intérêt. Comme les carpes chinoises, élevées, depuis quatre
mille ans, dans les étangs de l'empire du Milieu à la manière des cochons de nos
campagnes. Rebuts de la production agricole, déjections des volailles et restes des repas
: tout part à l'eau, là-bas, pour faire prospérer planctons et algues qui nourriront
les poissons.
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