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connaissez.html>
MARDI 4 NOVEMBRE 2008
Le saumon noir vous connaissez ?
Un « saumon noir fermier » en gestation
Crue, sa chair est moelleuse et juteuse, comparable au thon Toro ou
au bar de mer du Chili. Cuite, elle serait très savoureuse. Frit,
poché, étuvé, poêlé ou servi en potage, le cobia s'accommode à toutes
les sauces. Apprécié des gastronomes japonais pour sa chair blanche,
voilà un poisson tropical qui pourrait faire fureur un jour dans nos
assiettes. Du moins si les projets d'aquaculture en pleine mer
débouchent sur des résultats…
« La pêche mondiale stagne depuis 1990 et il est entendu que la
consommation de poisson passera en grande partie, demain, par
l'aquaculture, remarque Pierre Bosc, directeur de l'Association
réunionnaise de développement de l'aquaculture (Arda). Mais l'enjeu,
c'est de trouver des choses intéressantes pour maintenir une gestion
durable de la ressource et éviter de générer de nouveaux problèmes,
comme dans les fjords norvégiens, où l'on élève des saumons…»
Pratiquant déjà une aquaculture d'ombrines à petite échelle en pleine
mer, l'Arda mise beaucoup sur l'élevage de cobia, un mangeur de
crabes qui, à la différence du saumon, n'est pas un carnassier
strict. C'est tout le travail de recherche conduit à l'Arda sur la
maîtrise de la reproduction et de l'élevage de ce « saumon noir ».
« Ne pas reproduire les erreurs du passé »
« En jouant sur la température de l'eau et la lumière on arrive à un
excellent niveau de reproduction en éclosoir, expose notre
interlocuteur. Une fois qu'ils ont pondu, il faut élever les larves.
Or, c'est à ce niveau que cela bloque depuis plusieurs mois. On
arrive jusqu'au 22e jour. Et là, lorsque l'on passe du plancton à de
la nourriture artificielle, on garde à peine 300 ou 400 juvéniles sur
10.000 larves. »
En compétition avec les Américains, les Français espèrent évidemment
être les premiers à pouvoir mettre au point et breveter ce cycle de
reproduction et d'élevage en aquaculture. Car ils sont encore rares,
les poissons pélagiques à pouvoir être élevés en « fermes marines ».
« Il va y avoir des espèces leaders comme le tilapia et la carpe pour
l'eau douce, poursuit Pierre Bosc. Côté poissons de mer, les
meilleurs candidats sont ceux qui croissent rapidement et ne sont pas
exigeants du point de vue alimentaire. Les Japonais viennent de
commencer le thon, on teste le cabillaud, le bar et la dorade au
niveau européen. Et le cobia pourrait offrir de belles perspectives. »
Originaire du golfe du Mexique, le cobia ne représenterait pas une
menace pour la biodiversité de l'océan Indien s'il s'échappe de ses
cages, dit-on à l'Arda. Pas de « cauchemar de Darwin » à craindre :
le cobia, dont la ressemblance avec le requin est frappante, ne
déséquilibrerait pas les écosystèmes locaux et serait… déjà pêché
localement !
Source : Le Soir.be
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