Bonjour
Les compte-rendus de la Conférence sur la mesure du développement de l'AFD sont
désormais disponibles sur Internet:
http://www.afd.fr/jahia/Jahia/home/presse-afd/evenements/conferences/confer…
Bien amicalement
Lionel
« Développement » et « croissance économique » ne sont pas synonymes. Voilà déjà bien
longtemps qu’on le sait : le PIB d’un pays peut croitre sans que la santé, l’éducation ou
les situations de pauvreté n’évoluent positivement. Pourtant, c’est bien le PIB, et cette
statistique seule, qui continue de monopoliser la mesure du « développement » tout comme
l’attention publique. Le « progrès » est ainsi identifié à la participation accrue des
populations aux activités marchandes, même si la sphère non marchande se contracte en même
temps. De même, l'aide au développement voit son efficacité évaluée au seul regard du
PIB - alors que son impact sur l’éducation et la santé compte sans doute davantage à moyen
terme.
De fait, comme indicateur de développement, les insuffisances du PIB sont innombrables.
Cet agrégat offre une mesure de l’activité des marchés mais il n’offre que cela. S’il est
un concept économique essentiel, il ne peut refléter le développement dans toutes ses
dimensions : bien-être matériel, biens publics, qualité de vie, inclusion sociale, accès à
la justice, modes de décision collective, etc.
Comment, dès lors, mieux mesurer développement? Faut-il multiplier les indicateurs
spécialisés sur chacune de ses dimensions - de l'accès à l'eau potable à la
qualité du système judiciaire, de la mortalité infantile aux caractéristiques
démocratiques de la société, de l’apport calorique moyen à la satisfaction individuelle et
au bonheur déclarés? Des comparaisons internationales fleurissent aujourd’hui en utilisant
ce type d’indicateurs. Leur signification demeure toutefois ambiguë. Ces exercices
éveillent parfois l »attention du public mais se cantonnent souvent à des jeux
statistiques sans implication forte ni claire nette en termes de développement.
Une autre approche consiste à intégrer toutes ces dimensions au sein d’un indicateur
global, unique. Ce «super-PIB » irait bien au-delà de l'indice composite de
développement humain (IDH) déjà utilisé par le PNUD, et même renforcé aujourd’hui pour
tenir compte des inégalités. Si elle peut séduire, cette approche n’est pas forcément la
plus sûre. Les différentes dimensions du développement sont peu comparables – et encore
moins échangeables les unes contre les autres, ce que fait implicitement tout indice
agrégé.
Telles seront les questions débattues par des experts de premier plan, venus du monde
entier, lors de la prochaine conférence AFD/EUDN. Chacun, dans son domaine, s’emploiera à
identifier les approches alternatives ou complémentaires permettant de mieux mesurer le
progrès économique et social – et ainsi de mieux concevoir et suivre les stratégies de
développement.
Parmi les sujet couverts, on comptera notamment les forces et limites des enquêtes ménages
dont l’utilisation est aujourd’hui croissante pour appréhender le bien-être économique, la
santé ou la pauvreté comme concept multidimensionnel. Seront aussi examinés ces nouveaux
indicateurs qui tentent de synthétiser tous les aspects du développement par les niveaux
moyens déclarés de satisfaction subjective. Enfin, une forte attention sera portée au
caractère durable du développement, notamment via la notion « d’épargne nette» qui prend
en compte la consommation et la dépréciation de différents stocks de ressources
-naturelles, matérielles, humaines ou sociales.
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1/ Mesurer le développement : autres données, autres conclusions ?
Président: François BOURGUIGNON, PSE
Intervenant: Angus DEATON, Université de Princeton
Document de présentation (en anglais)
Intervention d'Angus DEATON
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2/ Au-delà de la pauvreté monétaire : les mesures multidimensionnelles et leurs limites
Président: Pierre JACQUET, Chef économiste, AFD
Intervenant: Sabina ALKIRE, Université d’Oxford
Discutant: Alemayehu SEYOUM TAFFESSE, IFPRI Addis Abeba
Document de présentation (en anglais)
Intervention de Sabrina ALKIRE
Commentaires de Alemayehu SEYOUM TAFFESSE
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3/ La croissance du PIB améliore-t-elle le bien-être subjectif dans les pays en
développement ?
Président: Kimseyinga SAVADOGO, Laquads, Université Ouga 2
Intervenant: Andrew CLARK and Claudia SENIK, PSE
Discutant: Pramila KRISHNAN, Université de Cambridge
Document de présentation
Intervention de Andrew CLARK et Claudia SENIK
Commentaires de Pramila KRISHNAN
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4/ La croissance durable : mesurons-nous bien le défi ?
Président: Roger GUESNERIE, PSE & Collège de France
Intervenant: Michel AGLIETTA, Université de Paris X Nanterre
Discutant : Frank LECOCQ, AgroParisTech
Document de présentation
Intervention de Michel AGLIETTA
Commentaires de Franck Lecocq
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5/ Table ronde et réflexions conclusives
François BOURGUIGNON, PSE
Pierre JACQUET, AFD
Johachim Von BRAUN, Université de Bonn
SYNTESE DE LA CONFERENCE