Cher Randy,
Suite à la discussion et à vos emails des 7 et 11 novembre sur
Oreochromis niloticus, je voudrais aborder un peu de confusion. :-)
Si je me réfère à Ethelwynn Trewawas et à son oeuvre “Tilapiine
Fishes of the genera Sarotherodon, Oreochromis and Danakilia” du
British Museum, 1983 (p. 140 à 182) et que je regarde ce qu'elle
écrit sur la taxonomie d'Oreochromis niloticus, ce qui me frappe en
premier, c'est qu'il n'y rien qui s'approche d'une espèce standard
d'Oreochromis niloticus. Elle distingue 7 sous-espèces, et au sein de
la sous-espèce niloticus eduardianus, les souches rencontrées dans
le Lac Buyoni, dans la forêt de Maramazambo, dans le lac Kivu, L.
Tanganyika, L. Albert sont un peu différents. Nous avons donc ici un
groupe avec des populations piscicoles variées et au matériel
génétique différent.
Questions: combien de ces populations décrites par le Dr. Trewavas
sont toujours présentes dans la nature, ou quelle proportion du
patrimoine génétique originel est toujours disponible ?
Le "Tilapia nilotica" élevé est probablement une construction
génétique qui n'a pas grand chose à voir avec les populations
piscicoles sauvages et il est probable qu'il n'existe pas de
"niloticus de référence". Quand vous dites: "Le Gift a été soumis à
un examen extrêmement minutieux de ce point de vue, car il a des
combinaisons de gènes qui proviennent de plusieurs populations d'O.
niloticus qui ont été mélangées dans le stock fondateur". Savez-vous
d'où vient le stock fondateur ?
Déjà, dans les années 70, on m'avait dit qu'à la différence des
autres animaux d'élevage, la sélection chez le tilapia ne permettait
pas de "geler" des caractères spécifiques dans les gènes, à la
différence de ce qui se fait chez les canards, poulets ou chiens où
il est possible de développer des souches qui sont stables et peuvent
être maintenues génération après génération. Les souches
sélectionnées artificiellement qui ont été développées sont sujettes
à une dérive génétique qui, en l'espace de quelques générations,
élimine les caractères sélectionnés.
Est-ce que cette description n'a plus lieu d'être, ou est-ce qu'elle
a été confirmée ou expliquée ?
Une explication pourrait être que cette tendance à la dérive
génétique pourrait être comprise à la lumière de la capacité
exceptionnelle des cichlidés pour un "rayonnement évolutif" qui leur
permet de coloniser des milieux spécifiques et de développer
rapidement des traits bien adaptés à leur environnement. Si cela est
vrai, pourquoi alors est-ce que ces cichlidés sont capables de
maintenir ces caractéristiques dans un environnement donné, et
pourquoi est-ce qu'il y a dérive lorsque les caractères ont été
sélectionnés par le fermier ?
Est-ce que vous un quelqu'un pouvez apporter quelques éclairages sur
ces questions ?
Bien amicalement
Guy
Début du message réexpédié :
De : Guy Delincé <g.delince(a)skynet.be>
Date : 13 novembre 2008 17:25:46 HNEC
À : "Brummett, Randall \(WorldFish\)" <r.brummett(a)CGIAR.ORG>
Cc : sarnissa-african-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Objet : Rép : [Sarnissa-african-aquaculture] niloticus threatens
tilapia in Africa
Dear Randy,
Further to the discussion and your mails of 7 and 11 novembre on
Oreochromis niloticus, I wish to bring in a little bit confusion. :-)
If I go back to Ethelwynn Trewawas and her opus on “Tilapiine
Fishes of the genera Sarotherodon, Oreochromis and Danakilia” of
the British Museum, 1983 (p. 140 to 182) and I look up what she
writes on the taxonomy of Oreochromis niloticus, what strikes me
first is that there is nothing like a standard Oreochromis
niloticus species. She distinguishes seven subspecies and within
the subspecies niloticus eduardianus, the strains encountered in
Lake Buyoni, in Maramazambo Forest, in Lake Kivu, L. Tanganyika, L.
Albert are slightly different. Hence, there is here a group of
various fish populations with different genetic material.
Questions: how many of these populations described by Dr Trewawas
are still present in the wild or how much of this original genetic
material is still available?
The farmed "Tilapia nilotica" is probably a genetic construction
that has not much to do with the wild fish populations and there is
probably nothing like a “reference nilotica”. When you say: “The
GIFT has been subjected to extreme scrutiny in this regard because
it has gene combinations coming from several O. niloticus
populations that were mixed together in the founding stock.” Do you
have information on the founding stock there were taken from?
Already in the seventies, I have been told that unlike other farm
animals, tilapia selection is unable to “freeze” specific
characters in the genes, as it is done with ducks, chicken or dogs
where it is possible to develop strains that are stable and can be
maintained over generations. The artificially selected strains
developed are subjected to a genetic drift that, in the course of a
few generations, sweeps out the selected characters.
Is this non-sense or has it been confirmed or explained?
One explanation would be that this tendency to genetic drift could
be understood in the light of the exceptional capacity of cichlids
for evolutionary radiation that allows them to colonise specific
milieux and develop swiftly features well adapted to that new
environment. If this is right, then why then are those cichlids
capable of maintaining those features when in a specific
environment and why is there the drift when the characters have
been selected by the farmer?
Can you or anybody else shed light on these questions?
Cheers,
Guy
Guy Delincé.
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