Le secteur crevettier génère 100 millions d’euros par an
mercredi 29 octobre 2008, par Léa Ratsiazo
<http://www.madagascar-tribune.com/Le-secteur-crevettier-
genere-100,9667.html>
Le secteur crevettier constitue l’un des points forts du secteur
halieutique malgache. Il génère en moyenne 100 millions d’euros par
an, emploie environ 9 000 personnes à temps plein (pêche artisanale,
pêche et aquaculture industrielle), fait vivre plus de 30 000
familles de pêcheurs traditionnels et représente environ 40 000
emplois indirects, selon les données de la mission économique de
l’Ambassade de France à Madagascar. Selon l’INSTAT, les exportations
malgaches de produits de la mer ont atteint une valeur d’exportation
de 141,8 millions d’euros pour un volume total de 33 000T en 2006. Le
premier poste d’exportation, en termes de valeur, concerne les
crevettes fraîches, préparées ou congelées (67% des exportations),
suivi des conserves de thon (25%).
Le secteur est un outil de développement économique et social
important dans les zones très enclavées.
Filière surexploitée et en crise
Aussi bien l’activité de pêche que celle de l’aquaculture sont
menacées depuis ces 3 dernières années. Les zones de pêche
crevettière, à différente intensité, sont toutes touchées par la
diminution des ressources causée par les mauvaises pratiques de la
pêche traditionnelle : usage d’engins de pêche prohibés (filets
moustiquaires) et non respect du repos. Une forte érosion du prix de
vente sur les marchés internationaux en raison de l’abondance de
crevettes d’origine asiatique et latino-américaine accentue les
difficultés de la filière. En outre, les redevances sur les licences
de pêche restent relativement stables. La Direction de la Pêche et
des Ressources Halieutiques, appuyée par des organismes de
développement, promeut la pisciculture en cage et le développement
d’écloserie. L’aquaculture crevettière s’est développée depuis 1992
dans les tannes sèches des mangroves de l’Ouest et du Nord de
Madagascar (Morondava, Majunga, Soalala, Ankarana). Il existe
actuellement 7 fermes aquacoles industrielles. Parmi les espèces de
crevettes pêchées dans les eaux malgaches, deux offrent des
performances intéressantes en aquaculture, à savoir, le « Penaeus
monodon » (black tiger) et le « Penaeus indicus » (crevette blanche).
La filière est globalement déficitaire depuis 2005 en raison des
baisses de productivité, des problèmes pathologiques, d’une
augmentation des charges liée à l’augmentation du prix du carburant
(qui représente près de 22% des charges) et celui des matières
premières alimentaires (40% des charges) et enfin de la concurrence
sur le marché mondial des crevettes white d’élevage bas de gamme des
pays asiatiques qui affecte la production malgache haut de gamme et
respectant des critères de responsabilité sociale et environnementale.
Réduction d’efforts de pêche
Les professionnels et le gouvernement, aidés des bailleurs de fonds
(notamment l’Agence Française de Développement et le Fonds Français
pour l’Environnement Mondial), ont commencé à entreprendre des
efforts de gestion concertée du secteur : surveillance des pêches
pour le respect de la période de fermeture, réduction des navires de
pêche, détaxation du gas-oil pour les fermes aquacoles et autre
respect des dispositifs d’exclusion des tortues marines afin de
redresser la filière de la pêche et d’aquaculture, déficitaire depuis
3 ans. Les efforts doivent êtres poursuivis, notamment pour les
démarches d’éco-certification et la réduction de l’effort de pêche,
mais des mesures d’urgence sont attendues par les professionnels.
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