Communiqué de Presse Cirad
vendredi 21 novembre 2008
Le Projet EVAD (Evaluation de la durabilité des systèmes aquacoles)
tient son séminaire final, les 24 et 25 novembre 2008 au Cirad de
Montpellier. EVAD est partie prenante du Programme Fédérateur
Agriculture et Développement Durable financé par l’Agence Nationale
de la Recherche et associe le Cirad, l’Ifremer, l’Inra, l’IRD et
l’Université de Montpellier I.
D’emblée, Jérôme Lazard, chercheur au Cirad et coordinateur d’EVAD
dresse le tableau : « 2008 marque un tournant historique pour
l’aquaculture. C’est la première fois que sa production est aussi
importante que celle de la pêche".Il précise : « les ressources
halieutiques (liées à la pêche) ont atteint leur maximum, soit 90 à
95 millions de tonnes par an, l’aquaculture vient donc compenser une
pêche qui a atteint son plafond».
C’est justement l’Asie qui joue un rôle majeur (92% de l’aquaculture
mondiale) avec une production dite « à chaîne alimentaire courte »
soit des poissons d’eau douce comme les carpes et les tilapias qui se
nourrissent essentiellement de végétaux. Les pays industrialisés du
Nord élèvent des poissons de mer carnivores et « à chaîne
alimentaire longue ».
Vers une aquaculture durable et participative
Portée par ce contexte de croissance rapide au niveau mondial mais
hétérogène selon les zones géographiques, l’aquaculture croise de
nombreuses questions globales mais aussi des questions très locales.
C’est précisément ce qui a conduit le collectif de chercheurs EVAD à
s’intéresser à la durabilité de cette activité agricole particulière,
notamment au travers de sa « dimension territoriale ».
Des enquêtes de terrain approfondies ont été menées qui impliquaient
tous les acteurs de la filière aquacole (producteurs, institutions
régulatrices, services de recherche et d’encadrement, provendiers,
distributeurs, etc.). Le contexte environnemental, économique et
social ainsi que les particularités des gouvernances ont été pris en
considération sur cinq zones d’études reflétant des enjeux contrastés
pour l’aquaculture :
- La Bretagne qui voit sa production intensive de truite d’eau douce
se réduire tandis que s’intensifient les pressions réglementaires
dans un contexte environnemental très contraint et une stagnation des
marchés.
- La Méditerranée où la pression foncière et touristique sur la côte
pousse à terme les systèmes de production en cage à évoluer vers
d’autres modèles et qui se caractérise actuellement par des
concentrations d’exploitations.
- Les Philippines dont les systèmes piscicoles côtiers extensifs
(étangs saumâtres) s’inscrivent dans un contexte aquacole national
fortement marqué par l’économie du pays.
- Le Cameroun où le développement de l’innovation piscicole est
directement lié aux dynamiques de diversification des systèmes de
production agricoles dans un contexte de changements sociaux et
économiques profonds.
- L’Indonésie dont la pisciculture artisanale s’insère le plus
souvent dans d’autres activités agricoles ou non agricoles et dont le
développement rapide peut soulever la question de son impact
environnemental.
La démarche « EVAD »
Le séminaire final du projet Evad se propose d’effectuer une
véritable restitution de toutes les opérations réalisées sur les
terrains et de leurs résultats.
Un « Guide de co-construction d’indicateurs de développement durable
en aquaculture » a été réalisé et sera présenté aux participants
durant le séminaire. Il reprend la logique du projet et la méthode
générique « EVAD » d’analyse des facteurs du développement durable de
l’aquaculture selon la démarché basée sur l’emboitement « Principes,
Critères, Indicateurs ».
Comme l’explique Jérôme Lazard : « les diagnostics obtenus dans le
cadre d’EVAD ne sont pas que la photographie d’une réalité donnée.
Ils doivent constituer un outil d’aide à la décision en matière de
pilotage des exploitations et de mise en œuvre de politiques de
développement durable ».
Le travail réalisé au cours du projet devrait permettre par ailleurs
de consolider et d’élargir le groupe de recherche - organismes et
équipes scientifiques du Nord et du Sud - ainsi que conforter la
mise en œuvre d’une approche interdisciplinaire et multi partenariale
du développement durable de l’aquaculture sur de nouveaux terrains et
d’autres systèmes de production agricoles.
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