C'est effectif ce que vous dites au point 1. A cela il faut ajouter la participation
ou l'implication des bailleurs de fonds. Souvent entretenu malheureusement par des
experts nationaux et internationaux de certains bureaux d'Etudes et ong. Comme exemple
ces projets que vous avez cité élaborés,financés et mis en oeuvre par le trio énemi du
développement durable.
Des projets BAD de pêche aquaculture continuent de bénéficier de ce système dans la plus
part des pays du Sud.
Qu'est ce que vous en dites?
Pour les points 2 et 3; l'utilisation des Hémi et grillages sont intéressants pour
"lutter! "contre la surpopulation; aussi des pêches intermédiaires. Mais dans
une pisciculture rurale extensive en étang barrage sutout ouvert, comme c'est
dévéloppé en Guinée, les Hémi et grille de protection restent sans effet. Mieux le paysan
avec son étang barrage plein d'eau de 1.80 m au moine trouve inutile les pêches
intermédiaires.
Pour ma part le calcul de rendement d"un tel étang barrage n'est pas juste à
cause de la non maîtrise de la densité réelle en rapport avec la surface et la durée.Même
si le poids initial à l'empoissonement reste harmoniser.
C'est pour cette raison, je dis bien, que les pisciculteurs se sont orientés vers la
boimasse production composée d'espèces et de tailles différentes.Ceci n'exclu pas
la technique d"empoissonement de qualité et la programmation de bonne production qui
est aussi connue par les paysans.
Une précision, les étangs de dérivation sont peu développés et réalisés en Guinée par les
pisciculteurs. Ceci à cause de la pente faible des bas fonds, du positionement du sol dur
à plus 50cm de la surface des bas fonds du relief abrupt des coteaux....( Ex: sites
prospecté par L Dabbadie à Macenta et Guéckédou; sites des projets APDRAF, FAO et IRD en
Guinée)
Vos réactions sont les bien venues
Amicalement
Sidiki keita
--- En date de : Mer 5.11.08, Jérome Lazard <lazard(a)cirad.fr> a écrit :
De: Jérome Lazard <lazard(a)cirad.fr>
Objet: Re: [Sarnissa-french-aquaculture] Re : Sexage du tilapia
À: sidikikeita(a)yahoo.fr, sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Mercredi 5 Novembre 2008, 13h38
Cher Sidiki,
Vous soulevez beaucoup de questions très intéressantes
dans votre message. Je vous donne mon point de vue sur trois
d'entre elles.
1. extrapolations des résultats. Sujet crucial quand il
s'agit de transférer les résultats d'une station
de recherche à des producteurs et "pire" encore
quand il s'agit de faire un compte d'exploitation
prévisionnel d'une exploitation commerciale à partir
de résultats obtenus dans quelques (petits) étangs
expérimentaux. La liste des projets ayant confondu les
niveaux 1)expérimental, 2)pilote, 3)commercial est longue
et ces confusions ont toutes conduit à la
"faillite" et ont fait beaucoup de mal à la
pisciculture africaine. Quelques exemples: Ferme piscicole
industrielle de Brazzaville, Ferme piscicole de Banfora,
Projet BP d'élevage de tilapias en lagune en Côte
d'Ivoire, Ferme de mâchoirons de Jacqueville (Côte
d'Ivoire) sans parler des nombreux projet de
développement de la pisciculture artisanale rurale,
périurbaine etc..... et cela continue allègrement. Au
risque d'être un peu caricatural, je dirais que la
meilleure solution pour éviter ces impasses consiste à
progresser sur le chemin de la mise au point des innovations
piscicoles (pas seulement bio-techniques mais aussi
organisationnelles etc) avec les utilisateurs finaux
c'est à dire les pisciculteurs. Cela porte des noms
divers tels que "recherche participative",
"recherche-action en partenariat", etc mais leur
esprit est le même.
2. Lutte contre la surpopulation en étang. La présence de
nombreux poissons dans les canaux d'alimentation des
piscicultures africaines (avec notamment T. zillii) implique
que le monosexage (quelle qu'en soit la méthode) des
Oreochromis d'élevage ne suffit pas. Pour l'avoir
expérimenté à grande échelle, l'utilisation
d'Hemichromis fasciatus et d'une grille de
protection (à débarrasser très régulièrement des
feuilles et autres débris sinon l'efficacité est
nulle) marche bien car seuls des alevins peuvent entrer qui
sont consommés par les Hemichromis. Sinon des pêches
intermédiaires à la senne permettent d'éliminer les
poissons indésirables.
3. Quantité versus Qualité. Avec le tilapia comme
principal poisson d'élevage et compte tenu de ses
caractéristiques en matière de reproduction, je ne pense
pas qu'on puisse espérer des rendements élevés si
l'on ne met pas en oeuvre les techniques appropriées.
Partir d'un alevinage en étang d'un grand nombre
d'alevins (non sexés) sans prédateur en comptant sur
le double phénomène croissance + reproduction pour obtenir
un rendement élevé est illusoire (notamment du fait
d'un important taux de cannibalisme des juvéniles
d'Oreochromis sur les alevins). Pour maximiser le
rendement on peut par contre jouer sur la densité de mise
en charge et la durée des cycles mais il exige une bonne
maîtrise technique et une bonne programmation de la
production.
J'attends vos réactions!
Bien amicalement,
Jérôme Lazard
sidiki keita a écrit :
Points de vue sur le sexage et le cadre de
réflexion
proposé par Lazard
Je suis d'avis de la pertinence de l'approche
sexes et espèces mélangés
pour une pisciculture extensive
rurale qui a pour vocation la production pour une
augmentation de la consommation par habitant et par an.
Il me semble, avec tout ce que j'ai vécu et
compris avec les experts sur le
terrain, que pisciculture
est plus réalisée pour des objectifs de démonstration de
faisabilité d'un modèle d'aménagement ou de
technique d'élevage (mono ou polyculture; fertilisation
ou alimentation par des granulés). La production ou le
rendement calculé reste souvent lié à des extrapolations
pour justifier la faisabilité.
Alors qu'est ce qu'on fait de la production
par rapport à la consommation?
pour une population qui
mange tout ce quelle trouve comme protéine ou qui
n'accède pas aux sources de protéines à cause de leur
revenu et la rareté.
Le sexage de l'Oreochromis n, la polyculture avec
utilisation de
l'Hémichrimis fasciatus et
l'Hétérotis niloticus n'ont jamais empêché la
présence des tilapia zillis dans les étangs et barrages;
souvent à une taille égale ou supérieure à celle de
l' O niloticus. Même si un suivi rigoureux est
appliqué pour l'entrée d'eau (grillage) ou après
utilisation préalable de la chaux vive.
C'est pourquoi les pisciculteurs de la guinée
dans un premier temps ont préféré l'option de la
biomasse en polyculture; même si le sexage (manuel 15 à
20g) est appliqué, celui ci reste inefficace.La densité
est fonction de la disponibilité en alevins mâles
sexés;celle ci n'ayant pas d'effet à cause de
l'entrée continue et l'existence des larves de
poissons "indésirables" comme les appelle les
techniciens.
Cette réalité m'amène à approuver la
proposition d'approche faite par J
Lazard, je cite:
Pour permettre le développement de
l'aquaculture,
il faut à mon avis se focaliser sur les aquaculteurs pour
leur donner les outils et connaissances dont ils ont besoin
pour adapter leur activité à la complexité du milieu dans
lequel ils s'intègrent. Que ce soit au Brésil, en
Côte d'Ivoire, en Guinée ou aux Philippines, les gens
cherchent d'ailleurs toujours à adapter le discours
technique à leur propre situation, souvent au grand dam des
encadreurs si les initiatives s'écartent du message
officiel. Il faut donc permettre l'accès à la
connaissance et encourager cette réflexion critique car il
n'y a pas qu'une seule façon de produire du
poisson. Une méthode pertinente dans un contexte ne
l'est pas forcément dans un autre environnement.
Prétendre le contraire, c'est faire de
l'aquaculture, une religion et j'adhère une fois de
plus à 10000% au dernier message de C. Ducarme sur les
tilapias: il faut remettre en cause les dogmes.
C'est cette capacité des aquaculteurs africains
à devenir les acteurs de leur
propre développement qui
sera à mon avis le moteur qui permettra de
"développer" l'aquaculture africaine, pourvu
qu'il soit alimenté par un carburant qui ne le fasse
pas caler.
--- En date de : Dim 2.11.08, Lionel Dabbadie
<sarnissa(a)gmail.com> a écrit :
> De: Lionel Dabbadie <sarnissa(a)gmail.com>
> Objet: [Sarnissa-french-aquaculture] Sexage du
tilapia
> À:
sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
> Date: Dimanche 2 Novembre 2008, 18h26
> Le 2 nov. 08 à 15:23, sidiki keita a écrit :
>
>> Face a cette situation liée a une réalité
dans les
>>
> zones
>> forestières du pays qui est l'absence de
>>
> préférence sur l'espèce et
>> la taille, les pisciculteurs ont adapte leur
>>
> production à la
>> circonstance en abandonnant les propositions
>>
> techniques des experts
>> et encadreurs de projets.
>>
>> Aujourd'hui avec les tous venants
(espèces
>>
> d'élevage et celles
>> introduites par le courant d eau: tilapia
zilli) de
>>
> 150 a 250
>> grammes en 7 mois, les pisciculteurs sont
satisfaits
>>
> et la
>> consommation par habitant et
>> par an s'améliore dans les zones rurales
>>
> d'intervention des projets
>> par rapport aux zones urbaines de
consommation.
>>
>> Sur le marche rural: la ménagère d'une
famille
>>
> moyenne modeste de 6
>> personnes veut acheter 1,5 kilo de poissons
pour la
>>
> ration
>> journalière partagée pour le déjeuné et le
dîner.
>>
> Elle trouve 3
>> vendeuses; une avec des poissons de 1 kg,
l'autre
>>
> avec des 500g et
>> la dernière avec des poissons 250g.Pour une
question
>>
> de partage
>> dans les bols de sauce , la ménagère
préférerai
>>
> toujours acheter
>> les 250g qui correspondent à 6 poissons.
>>
> Cher Sidiki,
>
> Je trouve ces commentaires très intéressants, et
ça
> m'amène à une réflexion suite à une
discussion sur la liste tilapia il
> y a quelques mois. Certains prétendaient
alors
que le sexage était un
> dogme à remettre à cause car la production
de
tilapia non sexé
> était plus adaptée à un certain nombre de
contextes africains (de
> mémoire, je dirais que c'étaient des
gens
du Ghana ou du Nigeria
> qui défendaient cette thèse). C'est une
idée qui est peut-être
> pertinente en Guinée, non ? Qu'en
penses-tu
et qu'en pensent les autres
> personnes ?
> _______________________________________________
> Sarnissa-french-aquaculture mailing list
> Sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
>
http://lists.stir.ac.uk/cgi-bin/mailman/listinfo/sarnissa-french-aquaculture
_______________________________________________
Sarnissa-french-aquaculture mailing list
Sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
http://lists.stir.ac.uk/cgi-bin/mailman/listinfo/sarnissa-french-aquaculture
--
Dr. Jérôme Lazard
Unité de Recherche "Aquaculture et gestion des
ressources aquatiques"
Département Persyst
Centre de coopération internationale en recherche
agronomique pour le développement (Cirad)
TA B-20/01
Avenue Agropolis
34398 Montpellier cedex 5, France
e.mail : jerome.lazard(a)cirad.fr
tel : 33 (0)4 67 04 63 65
fax : 33 (0)4 67 16 64 40
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