Re-bonjour,
on peut décliner l'intensification à différente échelles notamment
celle de l'exploitation et celle du territoire, ou de la combinaison des
deux.
A l'échelle d'un pays on peut avoir :
- une ferme comme celle de Lake Harvest qui produit 10.000 tonnes par an
- 10 à 20.000 paysans qui produisent chacun quelques centaines de kg/an
de poissons avec ou sans intrants
- ou un combinaison de systèmes au regard des opportunités "locales"
existantes (l'échelle du "local" pouvant varier)
La question est de savoir quelles sont opportunités que peuvent
valoriser ces différents systèmes de pisciculture à l'échelle d'un
territoire en lien avec les différents segments de marché existants.
"./.. Total production of farmed fish is still
only a small fraction
of total supply in Malawi, and in all other African countries apart
from Egypt. And the numbers of farmers with
ponds is a minute fraction of the number of smallholder farmers in
Africa. Growth of the sector continues to be limited by the water and
other resource constraints of small-scale farmers and by weak input
and output
markets and limited *access to technologies and knowledge*../.."
(WorldFish Center: Working Paper 2011-65, page 39)
Dans certaines conditions, ces
*contraintes* peuvent être levées et
générer des dynamiques paysannes de développement piscicole, capables de
produire un poisson à un prix abordable pour les population les plus
vulnérables en substitution aux importations de poissons congelés. A
contrario, le poursuite du développement actuel d'une pisciculture à
base d'aliment artificiel dans certains pays suppose que les marchés
nationaux et régionaux les plus rémunérateurs (liés avec le
développement des classes moyennes urbaines ?!) aient une base
suffisamment large pour absorber cette nouvelle offre. Par ailleurs
(comme réponse à Blaise A.), on peut faire l'hypothèse que le
développement des TPE ou SME aquacoles apparaît fortement facilité par
l'existence de grandes fermes industrielles (résultat de mesures
d'accompagnement appropriées ?) et indirectement par l'attrait que ce
développement industriel (et la gouvernance associée ?) suscite auprès
des Projets et des bailleurs...à l'image du Ghana.
bien à vous
Om
Le 18/04/2013 10:57, Geovanne NZIENGUI a écrit :
bonjour mon cher Olivier,
je suis parfaitement d'accord avec ton point de vue.
cependant, je ne remet pas en cause la pisciculture extensive ce qui
est sure elle existera toujours en Afrique
il faut simplement noter que le poisson est un aliment
fort apprécié en Afrique et surtout le poisson frais d'eu douce.
à ce jour l'Afrique importe d'importantes quantité de poisson et je
pense que l'aquaculture peut freiner cette tendance.
aussi la contribution de l'Afrique dan la production aquacole mondiale
est quasi inexistante dès que l'on retire la production
de Lac Everst, de l'Egypte et des Clarias du Nigeria. or ces
productions sont importantes parce qu'elles sont intensives.
c'est pourquoi je pense que l'Afrique d'aujourd'hui doit se lancer
dans les projets de développement de l'aquaculture intensive
pour mieux contribuer à la production mondiale et pour diminuer
les importations de poisson. ce qui aura une réelle incidence dans la
lutte contre la pauvreté, la création d'emplois, l'autonomisation des
paysans. et la filière pourrai enrôler toute une machine si
on y joint la transformation et la commercialisation qui pourrai être
dévolue entièrement aux femmes pour respecter le problème de genre, le
transport et le traitement pour les jeunes et voici une véritable
économie locale qui s'installe
Géovanne Aymar NZIENGUI DJIEMBI
Directeur de l'Aménagement et de la
Restauration des Écosystèmes Aquatiques
Boulevard Triomphal Omar BONGO
Libreville Gabon
tel +(241) 06204273
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Date: Thu, 18 Apr 2013 09:09:08 +0200
From: olivier.mikolasek(a)cirad.fr
To: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Subject: Re: [Sarnissa] vidéo - Intensification écologique de la
pisciculture paysanne au Cameroun
Bonjour Géovanne,
Les rôles et les impacts de la pisciculture paysanne versus
industrielle ne sont pas la mêmes, au même titre que d'autres
activités agricoles. Quelle que soient les système piscicoles proposés
(et ils co-existent dans de nombreux pays), ils doivent satisfaire son
promoteur et avoir un sens sur le plan socio-économique (débat
récurrent mais toujours d'actualité), sinon c'est l'abandon (au mieux
un "élevage" de plaisir) ou la faillite. Par ailleurs, même la
pisciculture non nourrie ne fait pas parti du passé, si je m'en réfère
à la FAO (2012: situation mondiale de la pêche et de l'aquaculture):*
Production avec et sans alimentation d’appoint* : Alors que
l’alimentation du poisson est généralement perçue comme un frein
majeur au développement de l’aquaculture,* un tiers de la production
totale de poisson d’élevage destiné à la consommation, soit 20
millions de tonnes, est concrètement obtenu sans alimentation
artificielle* (Figure 7). Les huîtres, les moules, les palourdes, les
coquilles Saint-Jacques et les autres espèces de bivalves consomment
les éléments nutritifs qui existent naturellement dans leur milieu de
culture, que ce soit en mer ou dans les lagons. *La carpe argentée et
la carpe à grosse tête se nourrissent du plancton qui prolifère grâce
à une fertilisation intentionnelle et aux déchets et éléments
nutritifs résiduels laissés par les espèces nourries qui sont élevées
dans les systèmes d’élevage plurispécifiques. Le système mixte
riziculture-pisciculture est connu de longue date et est couramment
pratiqué, notamment en Asie* (Encadré 2). Toutefois, on assiste à un
déclin progressif de la part de la production mondiale assurée par les
espèces non nourries, qui est passée de plus de 50 pour cent en 1980
au niveau actuel de 33,3 pour cent et qui s’explique essentiellement
par le changement des pratiques en Asie. Cette évolution reflète la
croissance relativement plus rapide du sous-secteur de la production
des espèces nourries qu’encouragent, notamment, la mise au point et la
plus grande disponibilité des aliments composés destinés à l’élevage
des poissons et des crustacés. *Quelques espèces nourries consomment à
la fois des aliments d’appoint et des éléments nutritifs produits
grâce à la fertilisation du milieu de culture. Si l’on tenait compte
de cette fraction d’alimentation naturelle dans le calcul de leur
production totale, la part de la production mondiale de poisson
d’élevage destiné à la consommation, qui est assurée par un élevage
sans apport d’aliments serait plus élevée que les 33,3 pour cent cités
plus haut.* Faute de disposer des informations et des données
nécessaires pour effectuer les calculs, ce pourcentage ne tient pas
compte des deux éléments suivants: i) la fraction d’alimentation
naturelle comprise dans le système de production de certaines espèces
nourries (telles que le chano qui se nourrit partiellement d’agrégats
algaux appelés «lab-lab», obtenus par la fertilisation des bassins
d’élevage); et ii) les carpes filtreuses non nourries qui sont
répertoriées par certains producteurs en même temps que d’autres
espèces et sont comptabilisées comme des espèces nourries. (*page 34
et 35)*
*Les tendances qui ont été observées en Chine montrent que la
production halieutique dans les rizières a été multipliée par treize
pendant les deux dernières décennies et que la rizipisciculture est
désormais l’un des systèmes aquacoles les plus importants en Chine,
qui contribue de manière non négligeable aux moyens d’existence et à
la sécurité alimentaire dans les zones rurale*s. Un vaste éventail
d’espèces aquatiques, notamment différents types de carpes, des
tilapias, des poissons-chats et des brèmes, est élevé dans les
rizières. Les prix et les préférences du marché peuvent créer des
débouchés très intéressants, qui encouragent les agriculteurs à
diversifier les espèces et à cibler en particulier les anguilles, les
loches et divers crustacés, voire à opter pour la vente et la
commercialisation de produits biologiques, à plus forte valeur. En
Inde, la pratique qui est utilisée dans des écosystèmes différents,
depuis les rizières en terrasses des zones de collines jusqu’aux
régions côtières et aux rizières à submersion profonde, aurait
concerné une surface de 2 millions d’hectares pendant les années 90.
La culture intégrée riz-poisson est expérimentée et pratiquée dans
d’autres pays et continents,mais à moins grande échelle. En dehors de
l’Asie, des activités de ce type ont été signalées notamment par le
Brésil, l’Égypte, le Guyana, Haïti, la Hongrie, l’Iran (République
islamique d’), l’Italie, Madagascar, le Malawi, le Nigéria, le Panama,
le Pérou, le Sénégal, le Suriname, les États-Unis, la Zambie et
plusieurs pays de la région Asie centrale et Caucase. (*encadré 2,
page 35 et 36)*
Je t'encourage à télécharger la présentation et à la lire jusqu'au
bout sans préjugé, comme on dit ce n'est pas pas parce que les
systèmes de pisciculture proposés en milieu paysan n'ont pas été
viables qu'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain. Le modèle
"localisé" de pisciculture proposé (qui répond donc aux contraintes et
opportunités locales) a déjà montré son aptitude à engendrer des
dynamiques de production en Côte d'Ivoire (et sa résilience) et en
Guinée Conakry.
bien à toi,
Olivier
PS je te renvoie aussi à la Note de politiques aquacoles N° 2 de Sarnissa
Trois types aquacoles principaux peuvent être distingués en
Afrique sub-saharienne. Ils diffèrent considérablement dans leurs
logiques de gestion et de mobilisation des ressources:
a. L'aquaculture à petite échelle, composante des systèmes
agricoles ruraux: la production de poissons est intégrée à
l'agriculture et à l’élevage ; les ressources mobilisées
proviennent principalement de l'exploitation
agricole (déchets d'origine animale, sous-produits agricoles,
main-d'oeuvre familiale), les aliments artificiels ne sont
utilisés qu’en complément ; production extensive ou
semi-intensive, les poissons produits sont
autoconsommés et vendus dans des proportions variables sur les
marchés locaux.
b. Les petites et moyennes entreprises aquacoles,
(semi-)intensives (PME): les entreprises sont souvent spécialisées
dans l’aquaculture; les aliments artificiels sont fréquemment
utilisés et peuvent constituer l’unique
source d’aliments; la production est principalement réalisée à
petite échelle/semi-intensive, mais aussi à moyenne
échelle/intensive, elle est orientée vers les marchés locaux et
urbains ; la main-d'oeuvre est à la fois
familiale et salariée.
c. L’aquaculture industrielle, à grande échelle: la production de
poissons marchands est de type industriel avec souvent une
intégration verticale de la production d’aliments et alevins, de
la transformation et commercialisation des produits; la main
d’oeuvre est salariée composée de cadres techniques et de
personnel qualifié ; les capitaux sont principalement étrangers;
la production est orientée vers l'exportation et, de plus en plus,
vers les marchés régionaux et nationaux.
*Lors de la définition des politiques publiques et des stratégies
en matière d’aquaculture, il est crucial de reconnaître que ces
trois types d'aquaculture ont leurs propres avantages et limites,
et qu’ils contribuent différemment à
la réalisation des objectifs de développement. Ils diffèrent aussi
dans leurs besoins. Chaque type d'aquaculture nécessite un
ensemble distinct d'interventions, de ressources et de budget pour
parvenir à résoudre ses contraintes spécifiques et permettre de
réaliser son plein potentiel de développement.*
Et comme l'a fait observé Newton, la pisciculture industrielle est
capable de mobiliser au niveau international les ressources
nécessaires à son développement et notamment l'assistance technique
internationale (européenne mais aussi asiatique) comme on peut déjà le
constater dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et Central (Ghana,
Côte d'Ivoire, Bénin etc.). Elle a besoin de la part des gouvernements
de mesures incitatives à l'investissement etc. Ce n'est pas le cas ni
des PME, ni de la pisciculture paysanne qui ont notamment besoin d'un
appui-conseil adéquate, et donc de politiques spécifiques.
Le 17/04/2013 19:35, Geovanne NZIENGUI a écrit :
salut,
tu as certainement raison sur les moyens de concurrence. c'est
clair que les paysans ne peuvent rien sur le marché.
mais moi je pose le problème d'intensification, de statut de la
pisciculture, de commercialisation.
je veux que désormais en Afrique soit promu les projets de
developpement de la filière piscicole avec des réalisations telles
que lac Everst. que l'on arrête avec pisciculture paysanne ou on
nourrie avec des larves de mouche, des brisures de riz, des
drèches de brasserie. on est en 2013 on veut des projets durables,
économiquement viables et respectueuse de l'environnement. c'est
tout ce que je dis. maintenant que la Banque Mondiale appui de
telle initiative ou le FMI ou je ne sais quelle bailleur
Géovanne Aymar NZIENGUI DJIEMBI
Directeur de l'Aménagement et de la
Restauration des Écosystèmes Aquatiques
Boulevard Triomphal Omar BONGO
Libreville Gabon
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Date: Mon, 15 Apr 2013 14:37:36 -0300
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Subject: Re: [Sarnissa] vidéo - Intensification écologique de la
pisciculture paysanne au Cameroun
Bonjour Géovanne,
Je pense que le rôle du pouvoir publique est donner appui aux
producteurs paysannes parce que les grands producteurs ont de
l'argent pour payer assistence technique, par exemple.
La pisciculture en cages inserée à "l aquabusiness" normalement
fait de concurrence avec les petits producteurs et sont plus
eficients du point de vue strictement économique, pas social.
Newton José Rodrigues da Silva
2013/4/15 Geovanne NZIENGUI <gn_vanni(a)hotmail.com
<mailto:gn_vanni@hotmail.com>>
mais pourquoi pas se lancer vers l'aquaculture intensive de
production dans nos pays
pourquoi seulement pisciculture paysane? aujourd'hui la
pisciculture est une activité
économique à part entière au même titre que les autres mais on
veut toujours voir petit.
Géovanne Aymar NZIENGUI DJIEMBI
Directeur de l'Aménagement et de la
Restauration des Écosystèmes Aquatiques
Boulevard Triomphal Omar BONGO
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From: e.d.devic(a)stir.ac.uk <mailto:e.d.devic@stir.ac.uk>
To: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
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Date: Sat, 13 Apr 2013 11:29:44 +0100
Subject: [Sarnissa] vidéo - Intensification écologique de la
pisciculture paysanne au Cameroun
Chers membres,
Veuillez trouver ci-après deux liens vous donnant accès à
des vidéos réalisées lors du séminaire agroécologie à
Montpellier (avril 2013).
* Présentation de l'*Intensification écologique de la
pisciculture paysanne (exemple du Cameroun) *par Marc
Oswald (ISTOM ;APDRA-pisciculture paysanne) et Olivier
Mikolasek (APDRA-pisciculture paysanne ; UMR Intrepid
-Cirad et Ifremer) :http://vimeo.com/63644723
* *Questions* à Marc Oswald et Olivier Mikolasek :
http://vimeo.com/63719933
L’objectif de cette présentation est de questionner les voies
d’une intensification écologique d’aménagements piscicoles de
bas-fonds (étangs de barrage), les plus à mêmes de générer des
résultats durables (c’est-à-dire mobilisés au sein du
processus de développement en cours et permettant
l’intensification recherchée).
Cordialement,
Emilie Devic
Institut of Aquaculture,
Université de Stirling, GB
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world in The Times Higher Education 100 Under 50 table, which
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