Chers tous,
A la suite des études sur les aspects hydrobiologiques et piscicoles des retenues d’eau en
zone soudano-sahéliennes(1) je poursuis des efforts de rédaction de ‘mes mémoires’. Je
voudrais alors inviter chercheurs et experts aux partages d’expériences sur un sujet, le
cas échéant, sinon à s’y pencher au besoin.
Il s’agit de la forme des plans d’eau en tant que facteurs pouvant fournir des
informations intéressantes sur la productivité biologique en général et halieutique en
particulier. En effet, pour moi il s’agit d’une approche qui est inexplicablement moins
utilisée qu’elle aurait due.
Klapper et al. (1994)(2) ont rapporté et nommé l’indice de forme U = P/2√(πA) où P est la
circonférence du plan d’eau et A sa surface. Cet indice agrège donc la surface et la
longueur des bordures du plan d’eau. Notamment, U = 1 pour une forme parfaitement
circulaire, et U = 1,128 pour un carré. Concrètement, U est faible chez les plans d’eau
aux formes ramassées tandis que U est faible pour les plans d’eau aux formes ramifiées.
Logiquement, et ce qui rend la chose plus intéressante, U pourrait se retrouver inferieur
à 1 pour des pêcheries côtières. Evidemment U ne peut être statique.
A partir d’exploitations empiriques de cartes à petites échelles nous avons trouvé des U
allant de 4 à 9 pour 12 plans d’eau du Burkina. Il faut dire que ce pays présente un
réseau hydrographique particulièrement ‘arborescent’ qui prédit des lacs de barrage
artificiel à formes ramifiées (U élevé).
L’indice U pourrait également être déterminé globalement pour l’ensemble des plans d’eau
d’un pays. Dans ce cas, dans la formule, P est la somme des périmètres des plans d’eau et
A la somme des surfaces. On constatera ici qu’en plus des formes individuelles des plans
d’eau, leur fractionnement (nombre) élève le U global. Nous n’avons pas encore pu savoir
le cumul des littoraux (P) pour calculer le U global du Burkina qui compte plusieurs
centaines de plans d’eau pour une superficie cumulée de 200.000 ha selon plusieurs
documents de l’administration des pêches. Mais c’est certain qu’il serait moins élevé si
cette même étendue se répartissait en quelques unités de plans d’eau.
En quoi cet indice U serait-il pertinent pour intéresser chercheurs et experts ?
En termes simples, si toutes autres choses, notamment la superficie d’eau restaient égales
par ailleurs, un plan d’eau de U plus élevé aurait entre autres:
· une productivité piscicole plus élevée du fait de la plus grande importance
« des portes d’apports » en nutriments, de zone de reproduction, de frayères et de
refuges, de lisières terre-eau etc.
· par contre, ce plan d’eau « vieilliraient » et « mourrait » plus rapidement
physiquement (disparition par comblement) et bien avant halieutiquement (disparition
d’espèces halieutiques en faveur de l’émergence de plantes envahissantes, de batraciens et
de reptiles présentant un moindre intérêt halieutique).
Au-delà de ces corrélations à priori évidentes avec des variables écologiques, les
hypothèses suivantes de sciences sociales sont également pertinentes à vérifier:
· ceux qui ont fait le terrain attesteront la plus grande difficulté dans le cas
des plans d’eau la dont forme est ramifiée, à parvenir à la mise en œuvre des activités de
suivi-contrôle-surveillance ou à celle des idéaux plans d’aménagement ou de gestion
(participatifs ou non). Dans un environnement de riverains caractérisé par la pauvreté
sévère, la gestion de la pression anthropique n’y est-elle pas un plus grand défi ?
· et avec un U global certainement élevé comme celui du Burkina, l’existence ou
l’émergence (spontanées) d’une communauté de pêcheurs comme on constate dans les vastes
pêcheries artisanales africaines seraient elles si évidentes ?
Alors grand merci de me communiquer des experiences sur le sujet et courage d'y
approfondir les investigations pour contribuer au developpement de sciences halieutiques
plus operationnelles pour les peches continentales.
Cordialement,
BOUDA
(1)
http://www.bookfinder.com/dir/i/Aspects_Hydrobiologiques_Et_Piscicoles_Des_…
(2) Le contrôle de l’eutrophisation des lacs et réservoirs Sous la direction de
Sven-Olof RYDING et Walter RAST. 1994, 294 pages.
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