Une légère remarque :
Je lis avec grand intérêt les débats francophones et anglophones.
Concernant les appuis des bailleurs de fonds, je suis daccord avec M. Keita
mais jaimerais y apporter une contribution complémentaire. Ce sont aussi
les mécanismes de financement, les temps d'approbation des appuis par le
bailleurs et l'agence exécutrice qui sont à améliorer ainsi que les phases
de conception de projet.
Exemple que jai connu plusieurs fois depuis 4 ans en Afrique: les grands
programmes mais jamais plus de 5/7 ans - qui mettent un an et demi voire
deux ans à se mettre en place, les gestions centralisées, éloignées des
pays, les décisions prises de manière centralisées par le bailleur et
l'agence exécutrice, les secondes phases de projets ou de programmes qui
s'avèrent pertinentes ne sont soit pas financées ou le sont un an voire deux
ans après la fin des phase I (donc tout à recommencer !!!), les évaluations
mi-parcours fournissent de bonnes propositions mais ne sont pas
écoutées/prises en compte.
Un autre problème : certains bénéficiaires voyant trop grand et qui se
fâchent malheureusement et cest bien triste - avec les consultants
locaux ou internationaux - parce quils proposent une production aquacole ou
une exploitation de pêche plus réaliste/durable (e.g : les 100 000 tonnes de
prévisions de production aquacole au Sénégal, doù vient-ce chiffre, comment
a-t-il été calculé...)
Randal Brummett l'avait bien souligné dans un papier transmis sur le réseau
Sarnissa il y a peu. Des idées quil avait émises seraient à prendre en
considération par les hauts gestionnaires. Des projets plus longs mais aussi
des appuis sous forme de subvention à la base pour faire décoller les petits
producteurs (cela se fait en Europe alors pourquoi pas en Afrique même si
lOMC est réticente).
Oui une approche participative mais oui aussi à une rapidité dans les prises
de décision par lensemble des acteurs, oui à une rapidité dans la
délivrance de financement et le démarrage des projets, oui à des projets
réalistes soit commerciaux soit artisanaux, oui à un dialogue constructif
avec lensemble des acteurs du développement.
Mes excuses mais il est frustrant de voir les projets ne pas être utile en
Afrique. Nous devons trouver des solutions ensemble... non des coupables
comme pour la crise financière mondiale!
Bien à vous tous,
Vincent Defaux,
Consultant et gestion de projets ' pêche/aquaculture' /
Consultant/ Project management in Fisheries and Aquaculture
E-mail: vincent_defaux(a)yahoo.fr
Quartier JAK, Lot 86, Cotonou, BENIN
Ph.: +229 21 04 83 77/ 21 33 92 35
Cel. : +229 95 45 22 10
Boite Postale/PO Box: 01 BP 1207 Cotonou recette principale, Bénin
Skype name: 'sfpbecato'
-----Message d'origine-----
De : sarnissa-french-aquaculture-bounces(a)lists.stir.ac.uk
[mailto:sarnissa-french-aquaculture-bounces@lists.stir.ac.uk] De la part de
sidiki keita
Envoyé : mercredi 5 novembre 2008 15:21
À : lazard(a)cirad.fr
Cc : sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Objet : Re: [Sarnissa-french-aquaculture] Re : Sexage du tilapia
C'est effectif ce que vous dites au point 1. A cela il faut ajouter la
participation ou l'implication des bailleurs de fonds. Souvent entretenu
malheureusement par des experts nationaux et internationaux de certains
bureaux d'Etudes et ong. Comme exemple ces projets que vous avez cité
élaborés,financés et mis en oeuvre par le trio énemi du développement
durable.
Des projets BAD de pêche aquaculture continuent de bénéficier de ce système
dans la plus part des pays du Sud.
Qu'est ce que vous en dites?
Pour les points 2 et 3; l'utilisation des Hémi et grillages sont
intéressants pour "lutter! "contre la surpopulation; aussi des pêches
intermédiaires. Mais dans une pisciculture rurale extensive en étang barrage
sutout ouvert, comme c'est dévéloppé en Guinée, les Hémi et grille de
protection restent sans effet. Mieux le paysan avec son étang barrage plein
d'eau de 1.80 m au moine trouve inutile les pêches intermédiaires.
Pour ma part le calcul de rendement d"un tel étang barrage n'est pas juste à
cause de la non maîtrise de la densité réelle en rapport avec la surface et
la durée.Même si le poids initial à l'empoissonement reste harmoniser.
C'est pour cette raison, je dis bien, que les pisciculteurs se sont orientés
vers la boimasse production composée d'espèces et de tailles
différentes.Ceci n'exclu pas la technique d"empoissonement de qualité et la
programmation de bonne production qui est aussi connue par les paysans.
Une précision, les étangs de dérivation sont peu développés et réalisés en
Guinée par les pisciculteurs. Ceci à cause de la pente faible des bas fonds,
du positionement du sol dur à plus 50cm de la surface des bas fonds du
relief abrupt des coteaux....( Ex: sites prospecté par L Dabbadie à Macenta
et Guéckédou; sites des projets APDRAF, FAO et IRD en Guinée)
Vos réactions sont les bien venues
Amicalement
Sidiki keita
--- En date de : Mer 5.11.08, Jérome Lazard <lazard(a)cirad.fr> a écrit :
De: Jérome Lazard <lazard(a)cirad.fr>
Objet: Re: [Sarnissa-french-aquaculture] Re : Sexage
du tilapia
À: sidikikeita(a)yahoo.fr,
sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Mercredi 5 Novembre 2008, 13h38
Cher Sidiki,
Vous soulevez beaucoup de questions très intéressantes
dans votre message. Je vous donne mon point de vue sur
trois
d'entre elles.
1. extrapolations des résultats. Sujet crucial quand
il
s'agit de transférer les résultats d'une
station
de recherche à des producteurs et "pire"
encore
quand il s'agit de faire un compte
d'exploitation
prévisionnel d'une exploitation commerciale à
partir
de résultats obtenus dans quelques (petits) étangs
expérimentaux. La liste des projets ayant confondu les
niveaux 1)expérimental, 2)pilote, 3)commercial est
longue
et ces confusions ont toutes conduit à la
"faillite" et ont fait beaucoup de mal à la
pisciculture africaine. Quelques exemples: Ferme
piscicole
industrielle de Brazzaville, Ferme piscicole de
Banfora,
Projet BP d'élevage de tilapias en lagune en Côte
d'Ivoire, Ferme de mâchoirons de Jacqueville (Côte
d'Ivoire) sans parler des nombreux projet de
développement de la pisciculture artisanale rurale,
périurbaine etc..... et cela continue allègrement. Au
risque d'être un peu caricatural, je dirais que la
meilleure solution pour éviter ces impasses consiste à
progresser sur le chemin de la mise au point des
innovations
piscicoles (pas seulement bio-techniques mais aussi
organisationnelles etc) avec les utilisateurs finaux
c'est à dire les pisciculteurs. Cela porte des
noms
divers tels que "recherche participative",
"recherche-action en partenariat", etc mais
leur
esprit est le même.
2. Lutte contre la surpopulation en étang. La présence
de
nombreux poissons dans les canaux d'alimentation
des
piscicultures africaines (avec notamment T. zillii)
implique
que le monosexage (quelle qu'en soit la méthode)
des
Oreochromis d'élevage ne suffit pas. Pour
l'avoir
expérimenté à grande échelle, l'utilisation
d'Hemichromis fasciatus et d'une grille de
protection (à débarrasser très régulièrement des
feuilles et autres débris sinon l'efficacité est
nulle) marche bien car seuls des alevins peuvent
entrer qui
sont consommés par les Hemichromis. Sinon des pêches
intermédiaires à la senne permettent d'éliminer
les
poissons indésirables.
3. Quantité versus Qualité. Avec le tilapia comme
principal poisson d'élevage et compte tenu de ses
caractéristiques en matière de reproduction, je ne
pense
pas qu'on puisse espérer des rendements élevés si
l'on ne met pas en oeuvre les techniques
appropriées.
Partir d'un alevinage en étang d'un grand
nombre
d'alevins (non sexés) sans prédateur en comptant
sur
le double phénomène croissance + reproduction pour
obtenir
un rendement élevé est illusoire (notamment du fait
d'un important taux de cannibalisme des juvéniles
d'Oreochromis sur les alevins). Pour maximiser le
rendement on peut par contre jouer sur la densité de
mise
en charge et la durée des cycles mais il exige une
bonne
maîtrise technique et une bonne programmation de la
production.
J'attends vos réactions!
Bien amicalement,
Jérôme Lazard
sidiki keita a écrit :
> Points de vue sur le sexage et le cadre de
réflexion
proposé par Lazard
>
> Je suis d'avis de la pertinence de
l'approche
sexes et espèces mélangés pour une pisciculture
extensive
rurale qui a pour vocation la production pour une
augmentation de la consommation par habitant et par
an.
>
> Il me semble, avec tout ce que j'ai vécu et
compris avec les experts sur le terrain, que
pisciculture
est plus réalisée pour des objectifs de démonstration
de
faisabilité d'un modèle d'aménagement ou de
technique d'élevage (mono ou polyculture;
fertilisation
ou alimentation par des granulés). La production ou le
rendement calculé reste souvent lié à des
extrapolations
pour justifier la faisabilité.
>
> Alors qu'est ce qu'on fait de la
production
par rapport à la consommation? pour une population qui
mange tout ce quelle trouve comme protéine ou qui
n'accède pas aux sources de protéines à cause de
leur
revenu et la rareté.
>
> Le sexage de l'Oreochromis n, la polyculture
avec
utilisation de l'Hémichrimis fasciatus et
l'Hétérotis niloticus n'ont jamais empêché la
présence des tilapia zillis dans les étangs et
barrages;
souvent à une taille égale ou supérieure à celle de
l' O niloticus. Même si un suivi rigoureux est
appliqué pour l'entrée d'eau (grillage) ou
après
utilisation préalable de la chaux vive.
> C'est pourquoi les pisciculteurs de la guinée
dans un premier temps ont préféré l'option de la
biomasse en polyculture; même si le sexage (manuel 15
à
20g) est appliqué, celui ci reste inefficace.La
densité
est fonction de la disponibilité en alevins mâles
sexés;celle ci n'ayant pas d'effet à cause de
l'entrée continue et l'existence des larves de
poissons "indésirables" comme les appelle
les
techniciens.
>
> Cette réalité m'amène à approuver la
proposition d'approche faite par J Lazard, je
cite:
> Pour permettre le développement de
l'aquaculture,
il faut à mon avis se focaliser sur les aquaculteurs
pour
leur donner les outils et connaissances dont ils ont
besoin
pour adapter leur activité à la complexité du milieu
dans
lequel ils s'intègrent. Que ce soit au Brésil, en
Côte d'Ivoire, en Guinée ou aux Philippines, les
gens
cherchent d'ailleurs toujours à adapter le
discours
technique à leur propre situation, souvent au grand
dam des
encadreurs si les initiatives s'écartent du
message
officiel. Il faut donc permettre l'accès à la
connaissance et encourager cette réflexion critique
car il
n'y a pas qu'une seule façon de produire du
poisson. Une méthode pertinente dans un contexte ne
l'est pas forcément dans un autre environnement.
Prétendre le contraire, c'est faire de
l'aquaculture, une religion et j'adhère une
fois de
plus à 10000% au dernier message de C. Ducarme sur les
tilapias: il faut remettre en cause les dogmes.
>
> C'est cette capacité des aquaculteurs
africains
à devenir les acteurs de leur propre développement qui
sera à mon avis le moteur qui permettra de
"développer" l'aquaculture africaine,
pourvu
qu'il soit alimenté par un carburant qui ne le
fasse
pas caler.
> --- En date de : Dim 2.11.08, Lionel Dabbadie
<sarnissa(a)gmail.com> a écrit :
>
>
>> De: Lionel Dabbadie
<sarnissa(a)gmail.com>
>> Objet: [Sarnissa-french-aquaculture] Sexage
du
tilapia
>> À:
sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
>> Date: Dimanche 2 Novembre 2008, 18h26
>> Le 2 nov. 08 à 15:23, sidiki keita a écrit :
>>
>>> Face a cette situation liée a une réalité
dans les
>>>
>> zones
>>> forestières du pays qui est l'absence
de
>>>
>> préférence sur l'espèce et
>>> la taille, les pisciculteurs ont adapte
leur
>>>
>> production à la
>>> circonstance en abandonnant les
propositions
>>>
>> techniques des experts
>>> et encadreurs de projets.
> >>
>>> Aujourd'hui avec les tous venants
(espèces
>>>
>> d'élevage et celles
>>> introduites par le courant d eau: tilapia
zilli) de
>>>
>> 150 a 250
>>> grammes en 7 mois, les pisciculteurs sont
satisfaits
>>>
>> et la
>>> consommation par habitant et
>>> par an s'améliore dans les zones
rurales
>>>
>> d'intervention des projets
>>> par rapport aux zones urbaines de
consommation.
> >>
>>> Sur le marche rural: la ménagère
d'une
famille
>>>
>> moyenne modeste de 6
>>> personnes veut acheter 1,5 kilo de
poissons
pour la
>>>
>> ration
>>> journalière partagée pour le déjeuné et
le
dîner.
>>>
>> Elle trouve 3
>>> vendeuses; une avec des poissons de 1 kg,
l'autre
>>>
>> avec des 500g et
>>> la dernière avec des poissons 250g.Pour
une
question
>>>
>> de partage
>>> dans les bols de sauce , la ménagère
préférerai
>>>
>> toujours acheter
>>> les 250g qui correspondent à 6 poissons.
>>>
> >
Cher Sidiki,
> >
>> Je trouve ces commentaires très intéressants,
et
ça
>> m'amène à une réflexion suite à une
discussion sur la liste tilapia il
>> y a quelques mois. Certains prétendaient
alors
que le sexage était un
>> dogme à remettre à cause car la production
de
tilapia non sexé
>> était plus adaptée à un certain nombre de
contextes africains (de
>> mémoire, je dirais que c'étaient des
gens
du Ghana ou du Nigeria
>> qui défendaient cette thèse). C'est une
idée qui est peut-être
>> pertinente en Guinée, non ? Qu'en
penses-tu
et qu'en pensent les autres
>> personnes ?
>>
_______________________________________________
>> Sarnissa-french-aquaculture mailing list
>> Sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
>>
http://lists.stir.ac.uk/cgi-bin/mailman/listinfo/sarnissa-french-aquaculture
>>
>
>
>
>
>
> _______________________________________________
> Sarnissa-french-aquaculture mailing list
> Sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
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http://lists.stir.ac.uk/cgi-bin/mailman/listinfo/sarnissa-french-aquaculture
>
--
Dr. Jérôme Lazard
Unité de Recherche "Aquaculture et gestion des
ressources aquatiques"
Département Persyst
Centre de coopération internationale en recherche
agronomique pour le développement (Cirad)
TA B-20/01
Avenue Agropolis
34398 Montpellier cedex 5, France
e.mail : jerome.lazard(a)cirad.fr
tel : 33 (0)4 67 04 63 65
fax : 33 (0)4 67 16 64 40
> > <((((º>`·.¸¸.·´`><((((º
> > <((((º>`·.¸¸.·´`><((((º
_______________________________________________
Sarnissa-french-aquaculture mailing list
Sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
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