Merci à Lionel pour cette excellente synthèse.
Un très court message pour compléter cette
synthèse par des aspects physiologiques:
Les poissons mâles produisent naturellement des
androgènes, et en particulier de la testostérone.
La methyltestosterone utilisée en traitement
d'inversion hormonale étant extrémement proche
structurellement de la testostérone, il est déjà
difficile (mais pas impossible) de différencier
ces 2 stéroïdes l'un de l'autre dans le corps du
poisson. Ensuite, la méthyltestostérone est
éliminée via les viscères, or les poissons sont
généralement éviscérés lors de leurs
exportations. Enfin et surtout, une grande partie
de la méthyltestostérone est éliminée par le
poisson dans les 3 semaines qui suivent l'arrêt
du traitement (pour autant, on ne connait pas la
vitesse d'élimination de tous les produits de
dégradation de la méthyltestostérone). Ce
traitement intervenant durant le premier mois de
vie (à partir de la première alimentation et
pendant 3 semaines minimum), on a déjà du mal à
trouver la méthyltestostérone quand le juvénile a
2 mois. Or le poisson sera généralement
commercialisé à partir de 7-8 mois, voir 12 mois en conditions extensives.
Comme le dit Lionel, la quasi-totalité des
tilapias qu'on trouve sur le marché ont subi un tel traitement.
D'où l'intérêt de trouver de nouvelles approches pour le contrôle du sexe,
Amicalement,
JF Baroiller
At 10:58 19/10/2009, you wrote:
Bonjour,
Attention: ceci est la liste francophone... Pour la liste anglophone,
il faut adresser le message à : sarnissa-african-aquaculture(a)lists.stir.ac.u
k
Ceci étant, votre question porte sur la législation sur l'importation
de filets de tilapia monosexe réversé en France.
Techniquement, c'est interdit, parce que c'est le même texte de loi
que pour les bovins. En pratique, le risque est tellement faible de
retrouver des traces dans les poissons commercialisés qu'ils ont
vraisemblablement d'autres préoccupations et ne se préoccupent pas de
ce sujet (en tout cas, je n'en ai jamais entendu parler). Du reste, il
est quasi-certain que tous les tilapias qu'on trouve sur le marché
européen ont été réversés. Mais ça reste une épée de Damoclès.
Pour plus de détails, voici une synthèse que j'avais rédigée pour
notre site web
http://aquatrop.cirad.fr/:
Androgènes
Comme pour les autres espèces élevées, leur usage est interdit sur
les poissons destinés à la consommation.
La directive 96/22 (modifiée par la directive 2003/74) mentionne dans
son article 5 : « En ce qui concerne les animaux d'aquaculture, les
alevins peuvent être traités pendant les trois premiers mois en vue
de l'inversion sexuelle par des médicaments vétérinaires à effet
androgène, autorisés conformément aux directives 81/851/CEE et
81/852/CEE (abrogées par la directive 2001/82 NdT) » en précisant
bien que ce traitement « est interdit aux animaux de rente ».
Au niveau français, le décret 2003-138 (repris par lÂarticle R234-6
du code rural) précise que « les médicaments vétérinaires
contenant des substances ou catégories de substances à activité
anabolisante, anticatabolisante ou bêta-agoniste ne peuvent être
administrés à des animaux appartenant à des espèces dont la chair
ou les produits sont destinés à la consommation humaine que dans les
conditions suivantes : [
] Les substances à effet androgène, administrées aux alevins de
poissons qui ne sont pas destinés à la consommation, pendant les
trois premiers mois de leur vie et en vue de lÂinversion sexuelle »
LÂarticle L-234-2 précise qu « il est interdit de mettre sur le
marché ou dÂintroduire sur le territoire métropolitain ou dans les
départements dÂoutre-mer, pour des animaux des espèces dont la chair
ou les produits sont destinés à lÂalimentation humaine, ou
dÂadministrer à de tels animaux des substances à activité
anabolisante, anticatabolisante ou bêta-agoniste. Il est interdit aux
personnes ayant la garde de ces animaux de détenir sans justification
ces substances.
A noter que cette interdiction a fait l'objet d'un conflit entre
l'Europe et les Ãtats Unis devant l'OMC et que l'Europe a déjà été
condamnée car elle ne disposait pas de preuves scientifiques
justifiant de son interdiction. Elle a donc modifié sa législation de
manière à fournir les preuves manquantes, mais celles-ci n'ont pas
convaincu les Ãtats Unis. Finalement, je crois avoir lu qu'un
règlement à l'amiable a été trouvé (qui permet à l'UE de
maintenir sa législation).
Bien cordialement
Lionel
Le 19 oct. 2009 à 16:45, Agnès JOLYMER a écrit :
Hi,
Iâm looking for the legislation regarding import of monosex
reversed tilapia
fillets into France.
Would you have info on that matter.
Best regards,
Agnès Joly
JolyMer Conseil
+33 9 64 25 76 29
+33 6 13 47 20 94
<http://www.jolymer.fr>
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Dr J.F. Baroiller
CIRAD-Persyst,
UPR20 Aquaculture et gestion des ressources aquatiques
Campus International de Baillarguet
TA B-20/A, Bur.A18
34398 Montpellier cedex 5
France
(: 33.(0)4.67.59.39.51 (ligne directe); 33.(0)4.67.59.39.05 (sec)
Fax : 33.(0)4.67.59.38.25
* <mailto:baroiller@cirad.fr>baroiller@cirad.fr
http://aquatrop.cirad.fr/