bonjour,
je me permet de vous remettre ci-dessous les 3 type de pisciculture que
nous avons retenus (de manière consensuelle, cad sans partager toujours
la totalité de la définition donnée) dans les "notes de politiques
aquacoles" de SARNISSA
(
http://www.sarnissa.org/tiki-index.php?page=SARNISSA++Project+Publications).
Pour moi, ces deux notes (et toutes ces Etudes de Cas qui ont été
produites dans le cadre de SARNISSA) pourraient constituer une base
commune de réflexion pour développer nos échanges sur la manière
d'accompagner le développement de la pisciculture.
De mon point de vue, si la pisciculture de "subsistance" est une forme
de production de poissons non durable et en particulier non rentable sur
le plan économique, elle ne fait pas parti des 3 types proposés ci-après
(on pourra développer; les brésiliens utilisent souvent le terme de
pisciculture de loisirs). Même à petite échelle, la pisciculture doit
avoir un sens économique pour son promoteur. Et je fais, l'hypothèse que
compte tenu de l'important investissement consenti (*accéder au
foncier, mobiliser du travail et/ou du capital, mobiliser les intrants
nécessaires et acquérir les connaissances et le savoir-faire*) par
l'entrepreneur (petit ou grand; rural ou urbain; familial, patronal ou
capitalistique), celui s'attend non seulement à consommer le poisson
produit mais aussi à le vendre sur les marchés (ruraux ou urbains selon;
en direct ou via des intermédiaires). De fait, l'exploitant agricole
rural (qui, en innovant dans la pisciculture, peut-être qualifié
d'entrepreneur) doit pour se lancer être capable de mobiliser tous les
facteurs de production nécessaires à son activité au même titre qu'un
promoteur industriel. Ce qui diffèrent ceux sont les moyens d'y parvenir
et donc la *démarche* à mise en oeuvre. Dans tous les cas, il faudrait
être capable de concevoir un *modèle* sociotechnique de pisciculture
adapté à la fois à son (ses) promoteur(s) capable de *lever les
contraintes et de valoriser les opportunités locales*. Et si ce n'est
pas possible, il vaudrait mieux alors abandonner l'idée même de la
pisciculture.
La démarche (et le modèle de production ) mise en oeuvre par l'APDRA et
ses partenaires pour accompagner le développement d'une pisciculture
rurale rentable me semble constituer un bon exemple. Elle connaît des
succès certains notamment *dans la zone forestière humide* d'Afrique de
l'Ouest et Central. Je vous encourage à découvrir sa démarche, ses
projets et publications sur son site
www.apdra.org . Ceci peut nous
permettre de questionner les démarches d'accompagnement d'une
pisciculture composante des systèmes agricoles etc.
bien cordialement,
Olivier
---------------------------------------------------------
Trois types aquacoles principaux peuvent être
distingués en Afrique
sub-saharienne. Ils diffèrent considérablement dans leurs logiques de
gestion
et de mobilisation des ressources:
a. *L'aquaculture à petite échelle, composante des systèmes agricoles
ruraux*: la production de poissons est intégrée à l'agriculture et à
l'élevage ;
les ressources mobilisées proviennent principalement de l'exploitation
agricole (déchets d'origine animale, sous-produits agricoles,
main-d'oeuvre
familiale), les aliments artificiels ne sont utilisés qu'en complément ;
production extensive ou semi-intensive, *les poissons produits sont
autoconsommés et vendus dans des proportions variables sur les marchés
locaux.*
b. *Les petites et moyennes entreprises aquacoles*, (semi-)intensives
(PME): les entreprises sont souvent spécialisées dans l'aquaculture; les
aliments artificiels sont fréquemment utilisés et peuvent constituer
l'unique
source d'aliments; la production est principalement réalisée à petite
échelle/semi-intensive, mais aussi à moyenne échelle/intensive, elle est
orientée vers les marchés locaux et urbains ; la main-d'oeuvre est à
la fois
familiale et salariée.
c.* L'aquaculture industrielle, à grande échelle*: la production de
poissons
marchands est de type industriel avec souvent une intégration
verticale de la
production d'aliments et alevins, de la transformation et
commercialisation
des produits; la main d'oeuvre est salariée composée de cadres
techniques et
de personnel qualifié ; les capitaux sont principalement étrangers; la
production est orientée vers l'exportation et, de plus en plus, vers les
marchés régionaux et nationaux.
Lors de la définition des *politiques publiques et des stratégies en
matière
d'aquaculture*, il est crucial de reconnaître que ces trois types
d'aquaculture
ont leurs propres avantages et limites, et qu'ils contribuent
différemment à
la réalisation des objectifs de développement. Ils diffèrent aussi
dans leurs
besoins. Chaque type d'aquaculture nécessite un ensemble distinct
d'interventions, de ressources et de budget pour parvenir à résoudre ses
contraintes spécifiques et permettre de réaliser son plein potentiel de
développement.
Le 16/02/2012 12:39, Peter Corey a écrit :
Je vous remercie de vos commentaires sur le sujet de l'aquaculture en
RD Congo. Le rappel de la non-durabilité de l'aquaculture de
subsistance est valide. Il est clair, également, que la disponibilité
d'alevins de qualité limiter la promotion de la pisciculture dans la
région. Semble concluante que le tilapia du Nil est là, comme l'a
souligné par Bill Daniels. C'etait aussi évident pour moi lors de ma
visite en 2008.
Je suis conscient d'une organisation aurait eu plus de 20 000 étangs
sous son surveillance dans la province Equateur de la RDC avant 1998.
Beaucoup d'entre eux sont maintenant inactifs ou improductifs, en
partie due à la consanguinité des stocks d'élevage. C'est une région
où le développement commercial peut ne pas être réalisable pour le
moment, mais où l'aquaculture peut rentable faire une réelle
différence en assurant les moyens d'existence durables pour les
populations locales.
La question reste: Comment peut-on le mieux contribuer à accroître le
succes des eleveurs de poissons dans cette région?
Peter Corey
*From:* sarnissa-french-aquaculture-bounces(a)lists.stir.ac.uk
<mailto:sarnissa-french-aquaculture-bounces@lists.stir.ac.uk>
[mailto:sarnissa-french-aquaculture-bounces@lists.stir.ac.uk] *On
Behalf Of *Jérôme Lazard
*Sent:* Wednesday, February 15, 2012 6:58 AM
*To:* sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
<mailto:sarnissa-french-aquaculture@lists.stir.ac.uk>
*Subject:* Re: [Sarnissa] [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re: [{SPAM?}
score 7.0] {SPAM?} Re: Support d'aquaculture en République
Démocratique du Congo (RDC)
chers tous,
nous tournons en rond sur ces 2 thèmes depuis des mois:
-pisciculture de subsistance ou pisciculture commerciale?
-espèce autochtone à tout prix au nom de la sauvegarde de l'intégrité
des écosystèmes ou introduction "réfléchie" de certaines espèces
performantes lorsque le milieu en est dépourvu?
la question ne peut pas être traitée de façon universelle mais doit
l'être au cas par cas et je vous renvoie aux très nombreux échanges et
prises de position figurant sur les forums Sarnissa en Français et en
Anglais sur ces sujets.
il n'en reste pas moins que:
-50 ans de (non)développement de la pisciculture sur le continent
africain ont largement démontré que les initiatives de développement
d'une pisciculture de subsistance s'arrêtaient en même temps que la
source de financement qui leur avait donné naissance. lorsque l'on
parle de "qualité des alevins", celle-ci a un coût et celui-ci doit, à
un moment ou à un autre, être supporté par les pisciculteurs qui
doivent donc avoir des entrées d'argent (idem pour l'aliment).
-concernant l'introduction d'une espèce exotique considérée comme
performante, chaque pays est maître chez lui (sauf en cas de partage
d'un système hydrographique, cas fréquent) et doit conduire une
réflexion avant de prendre une décision. elle est compliquée car elle
doit être guidée par un certain dogmatisme et une dose de pragmatisme.
on peut imaginer des zones protégées, d'autres non. par ailleurs, il
convient aussi de recenser les introductions déjà effectuées par des
opérateurs privés (ou publics .....) sans rien demander à personne: on
sera surpris de constater que, dans de nombreux cas, l'espèce en
question est déjà présente!!
bien amicalement,
jérôme lazard
Le 14/02/2012 22:50, Célestin Boua Atsé a écrit :
Je voulais intervenir dans ce débat sur l'aquaculture au RDC car je
pense qu'il y a des problèmes auxquels il faut faire face dès
maintenant si on veut faire de l'aquaculture une activité rentable
surtout pour les populations rurales et périurbaines. J'ai lu dans les
interventions de ce qui m'ont précédé que le vrai problème démeure le
problème d'intrant essentiellement les semences. Je voudrais dire que
la problématique de l'aquaculture dans certaines régions de l'Afrique
sont les mêmes. Mais il faut surtout tirer les leçons des expériences
passées pour ne pas refaire les mêmes erreures. Je voudrais parler de
ceux qui sont pour la non introduction de /Oreochromis niloticus/ dans
les régions où la biodiversité est assez riche. Nous, en Côte
d'Ivoire, nous avons fait l'expérience de l'élévage du /Tilapia
zilli/. C'est une espèce prolifique dont la croissance est très faible
donc non rentable économiquement. Il ne faut pas demander aux
pisciculteurs du RDC de reprendre toutes les expériences que nous
avons menées pour arriver à des résultats de croissance médiocre.
L'introduction du/ O niloticus/ sous des conditions environnementales
contrôlées devrait permettre d'accroître la production aquacole de ce
pays. Je me rappelle qu'en 2001 après la crise qui a secoué ce pays,
j'ai reçu deux personnes de la RDC, un pisciculteur et un responsable
du projet de relance de l'aquaculture. Ils avaient pour mission de
reprendre la production d'alevins dans les stations publiques. nous
avons ensemble transféré des alevins de /O niloticus/ et de silure
/Heterobranchus/ longifilis. Je n'ai plus de nouvelles. J'espère que
cette expérience a permis d'apporter un plus à la relance de
l'aquaculture dans ce pays.
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From: tropi91(a)mac.com <mailto:tropi91@mac.com>
Date: Tue, 14 Feb 2012 16:54:36 +0100
To: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
<mailto:sarnissa-french-aquaculture@lists.stir.ac.uk>
Subject: [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re: [Sarnissa] [{SPAM?} score
7.0] {SPAM?} Re: Support d'aquaculture en République Démocratique du
Congo (RDC)
Merci. Cependant, l'Oreochromis niloticus eduardianus est présente
dans la partie nilotique de l'Ituri.
Le problème est aussi de savoir quel type de pisciculture il y a lieu
de mettre en place (subsistance, semi-intensive...). J'admets que les
étangs que j'avais vu là-bas (2007) ne m'avaient pas vraiment convaincu.
Yves Fermon
Le 14 févr. 2012 à 13:29, albert walanga a écrit :
Je suis tout à fait d'accord avec vous que l'introduction des
espèces et ou de /Tilapia niloticus/ ne pourra pas manquer des
conséquences sur les espèces autochtones. Par exemple dans le
bassin d'Ituri, l'espèce /Tilapia zilii/ est bien présente dans
les cours d'eau locaux et qu'on peut éléver dans les étangs.
Merci beaucoup pour ce rappel écologiquement important pour
présever la biodiversité locale.
*_Albert BULIMWENGU WALANGA_*
GSM:
+243 (0) 99 76 73 808
+243 (0) 85 33 14 292
+243 (0) 81 27 40 630
E-mail: *albertwalanga(a)yahoo.fr <mailto:albertwalanga@yahoo.fr>*
*Facebook:** **bulimwenguwalanga*
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Skype: *albertwalanga*
--- En date de : *Mar 14.2.12, Yves Fermon /<tropi91(a)mac.com
<mailto:tropi91@mac.com>>/* a écrit :
De: Yves Fermon <tropi91(a)mac.com <mailto:tropi91@mac.com>>
Objet: [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re: [Sarnissa] Support
d'aquaculture en République Démocratique du Congo (RDC)
À: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
<mailto:sarnissa-french-aquaculture@lists.stir.ac.uk>
Date: Mardi 14 février 2012, 11h51
Bonjour,
Je me permets juste un petit rappel cependant. Le tilapia du Nil
n'est pas présent naturellement dans la plupart de ces zones (sauf
au Kivu). Evitez de l'introduire compte tenu de la richesse de la
faune ichtyologique du bassin du Congo.
Merci
Yves Fermon
Le 14 févr. 2012 à 11:06, john fakage a écrit :
Mr Peter,
Cela me fait plaisir de découvrir l'intérêt que vous portez à
l'aquaculture de mon pays. Au fait, beaucoup de régions de la
RDC présentent un potentiel aquacole important. Moi, j'évolue
à l'Est du pays où j'opère dans le secteur particulièrement
avec les pisciculteurs en milieu rural. Je peux te dire que
des régions comme Shabunda, Mwenga et Bunyakiri au Sud-Kivu;
et Walikale au Nord-Kivu regorge d'énormes potentialités
piscicoles sous-exploitées suite à l'ignorance des
techniques plus rentables et à un manque d'intrants appropriés
par les exploitants. Alors, ne pourriez-vous pas voir dans
quelle mesure étendre votre action à cette région?
Merci.
John Nihoreye
MSc. Aquaculture
Bukavu/RDC.
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From: peter.corey(a)ns.sympatico.ca
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To: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
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Date: Sun, 12 Feb 2012 22:35:14 -0400
Subject: [Sarnissa] Support d'aquaculture en République
Démocratique du Congo (RDC)
Salut membres de SARNISSA française:
En 2008, j'ai été en RDC pour une visite d'exploration pour
l'aquaculture durable. Je vais retourner au Congo au mois
d'Avril cet année pour le support d'aquaculture dans le mêmes
région, Gemena, Province Équateur. Je veux donner certain
fonds aux éleveurs qui existe déjà et les éleveurs potentiels
pour se procurer les outils et les alevins. Je voudrais aussi
offrir un peu d'instruction pour une meilleur pratique
d'aquaculture. A mon avis le nord de la RDC est une région ou
l'aquaculture peut faire une grande différence pour les
familles rurales et peut aussi apporter un gagne-pain durable.
Je voudrais savoir s'il y avait les personne ou des
organisations qui support actuellement l'aquaculture dans la
région que j'ai déjà mentionner ci-dessus?
Merci beaucoup pour votre aide,
Peter Corey
Nova Scotia, Canada
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