Bonjour tous,
Lionel m'amène à faire une déclaration sur une des réalités de terrain dans mon pays.
La description que tu as faite est juste; les photos envoyées ne font que me reconforter
dans ma vision de développement d'une pisciculture rurale durable adaptée à mon pays
sur la base des réalités et expériences terrain. Ces photos expriment mieux la description
que j'ai faite du type du sol, relief et bas fond qui justificie le modèle
d'aménagement et la technique d'élevage.
Merci une fois de plus
Pour la suite des travaux que tu as réalisé dans ces localités, je te rassure que ces
actions ont été l'outil de la réussite piscicole encours dans mon pays.L'étang
réalisé a été le premier en 1997 a reçevoir les trois espèces retenues pour la
polyculture: le T n, l'Hémi et l'Hétérotis.
Après le départ des refugiés, les pisciculteurs guinéens membres du groupe ont appuyé les
demandes des villages voisins, pour la prospection le suivi des travaux et
l'empoissonnement.Félicitation pour ton approche de transfère de compétence et de
savoir faire. D'ailleurs je suis un des produits de l'approche.
La production en extensif sur les sites varie entre 1.8 et 2.5 tonnes par ha et par an.
Aujoud'hui 10 ans après, et en plus des expériences d'autres projets appuyés par
des opérateurs comme: APDRA-F, FAO, IRD, "BAD"..., je peux avouer que le
pragmatisme a eu dessus sur l'dogmatisme; en mettant les pisciculteurs dans leur vraie
position de meneurs de développement d'une pisciculture qui se veux durable.
Des experts avec lesquels j'ai travaillé sur le terrain ne me diront pas le contraire
comme: Jhon Mool (FAO), Marc OSWALD, Christophe FRANCOIS, G DELINCE (APDRA-F), Saurin HEM
(IRD), J.Z Otémé (BAD), H MASUDA, M MOURAI (JICA) et enfin toi même L DABBADIE.
Salutation à tous
Sidiki KEITA, Directeur Régional de la Pêche et aquaculture continentale, Guinée
forestière
--- En date de : Jeu 6.11.08, Lionel Dabbadie <lionel.dabbadie(a)cirad.fr> a écrit :
De: Lionel Dabbadie <lionel.dabbadie(a)cirad.fr>
Objet: [Sarnissa-french-aquaculture] [Guinée] Post-Urgence UN-HCR/ VSF+APDRA
À: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Jeudi 6 Novembre 2008, 12h08
Bonjour,
Le 5 nov. 08 à 15:21, sidiki keita a écrit :
Ex: sites prospecté par L Dabbadie à Macenta et
Guéckédou
Comme Sidiki Keita fait gentiment référence au travail
que j'ai
accompli avec lui comme volontaire de l'ONG
Vétérinaires Sans
Frontières en Guinée (avec appui de l'APDRA), pour le
compte du Haut
Commissariat aux Réfugiés de l'ONU, je me permets de
signaler que des
photos sont disponibles sur :
<http://aquatrop.cirad.fr/phototheque/afrique/guinee_1997>
Il y a même des photos de Sidiki en pleine action !
Il convient toutefois de préciser le contexte très
particulier de
cette intervention. Suite aux guerres du Liberia et de
Sierra Leone,
des centaines de milliers de personnes étaient venues se
réfugier en
Guinée forestière, autour des villes de Macenta et
Gueckedou. A mon
époque, la région accueillait autant de réfugiés que de
guinéens (de
mémoire, 300000 réfugiés + 300000 guinéens). L'ONU
est donc
intervenue "en urgence" au travers du HCR et du
PAM pour éviter que
cet afflux de population n'évolue vers une catastrophe
humanitaire,
avec succès puisqu'au bout d'un certain nombre
d'années, les réfugiés
bénéficiaient, dans leurs camps, "de conditions
d'existence aussi
bonnes, voire meilleures que les populations locales"
(je mets ceci
entre guillemets, car je m'exprime uniquement sur des
aspects
alimentation, accès aux soins etc... il est évident que
ma phrase
peut apparaître choquante, étant donné que ces gens ont
été victimes
et témoins d'actes de violence indicibles: viols,
massacre de proches
etc.).
Donc, pour éviter des tensions locales, mais aussi pour
"occuper" des
gens qui sont dans une détresse psychologique immense
(problèmes
d'alcoolisme etc.), le HCR finançait des actions dites
"de post-
urgence" dont le but était à la fois d'occuper
les gens, d'éviter de
les enfermer dans une attitude de pure dépendance à
l'assistance
humanitaire (qui aurait pu les inciter à ne pas rentrer
dans leur
pays une fois la paix revenue), de servir d'unité de
démonstration et
de centre de formation, et de favoriser des relations
harmonieuses
entre réfugiés et populations locales.
Il va sans dire que d'un point de vue stratégie et
condition
d'intervention, nous nous positionnions donc à des
années-lumière
d'un projet de développement. Si nous n'avions pas
à nous soucier
d'une quelconque pérennité de nos fermes, nous avions
par contre des
contraintes immédiates lourdes comme faire intervenir des
dizaines de
personnes (parfois plus de cent sur un même site) pour
construire et
gérer une même unité de démonstration (avec quotas
réfugiés/
population locale), intervenir sur des sites imposés pas
franchement
adaptés à l'aquaculture (je me rappelle de la
construction d'un canal
de contournement vers Gueckedou que nous avions surnommé
"le canal de
Suez" par dérision), mais en même temps, essayer
d'avoir une approche
suffisamment pédagogique (y compris par une démonstration
par
l'absurde de ce qu'il ne faut pas faire), pour
qu'une fois de retour
dans leur pays, les gens soient capables de mettre en
oeuvre de
manière critique le "message", plutôt que de
simplement appliquer des
directives techniques de manière passive, qui
n'auraient pas
nécessairement adaptées à leur contexte (nous
n'avions aucune
garantie qu'ils puissent bénéficier d'une
quelconque assistance
technique une fois de retour dans leur pays en
reconstruction).
A tout points de vue, j'ai été profondément marqué
par cette
expérience humaine, mais sur le plan professionnel, je
crois que
c'est là que j'ai compris qu'il ne fallait pas
chercher à montrer un
exemple ou à imposer un message technique, mais au
contraire, essayer
de faire en sorte que les gens auxquels on s'adresse
soient capables
d'acquérir suffisamment de recul et d'autonomie
pour de pas avoir
besoin de vous dans la conduite de leurs actions. Ainsi,
nous devons
nous positionner beaucoup plus en amont, en réfléchissant
à ce qu'il
convient de faire pour garantir aux agriculteurs cette
autonomie. Je
sais bien que ça n'est pas toujours aussi simple en
pratique et qu'il
faut souvent faire des compromis éloignés de la théorie
(et je
pensais d'ailleurs que mes précédentes interventions
généreraient des
discussions sur ce thème), mais ça reste à mes yeux un
guide
intellectuel incontournable.
Je serais curieux de savoir ce que sont devenus ces sites,
même si je
ne me fais guère d'illusion. Par contre, j'espère
vraiment que
certains réfugiés ont pu ramener chez eux une partie du
message que
nous avons essayé de leur transmettre.
Bien amicalement
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