bonjour,
ces grands déterminants de 'innovation qui sont des contraintes ou des
opportunités selon les contextes peuvent éclairer/orienter les
politiques publiques et les actions que nous conduisons au niveau local.
Comme vous dite c'est bien tout un ensemble de problèmes qu'il convient
d'étudier et de les hiérarchiser.
C'est aussi ce que nous montre les difficultés que rencontre le Kenya
pour la mise en oeuvre d'une politique nationale ambitieuse qui repose
sur des subventions à la construction d'étangs, l'approvisionnement
simultanée en alevins et aliments, et la formation des producteurs
(voir courrier de Harisson).
bien cordialement,
Matar DIOUF a écrit :
Tous ces aspects soulevés font partie des contraintes
qui rendent difficile le développement rapide et harmonieux de l"aquaculture en
Afrique.
La durée des cycles de production n'en demeure pas moins. Il s'y ajoute que les
types d'aliments produits ne sont pas aussi performants pour raccourcir les cycles
tout comme les souches. C'est donc tout un ensemble de problèmes qu"il convient
d'étudier en vue de susciter l'engouement des populations désireuses de
s'adonner à cette alternative à la pêche de capture.
Matar DIOUF
ancien Directeur de la pêche continentale et de l'aquaculture du Sénégal
--- En date de : Mar 4.5.10, Olivier MIKOLASEK <olivier.mikolasek(a)cirad.fr> a écrit
:
De: Olivier MIKOLASEK <olivier.mikolasek(a)cirad.fr>
Objet: Re: [Sarnissa-french-aquaculture] [{SPAM?} score 8.0] RE:
Traduction/Valentin/Haiti
À: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Mardi 4 mai 2010, 16h56
bonjour Célestin,
Effectivement le succès d'un projet de développement ou de sa propre pisciculture est
fortement lié à l'engagement des promoteurs et de toutes les parties prenantes.
Toutefois, le "retard" dans développement de la pisciculture en Afrique ne
repose pas seulement sur des causes micro-économiques ou des comportements individuels
mais aussi sur des déterminants macroéconomiques et sociohistoriques propres à ce
continent. J'ai le sentiment que ces grands déterminants n'ont pas encore fait
l'objet de suffisamment de recherche. Je pense notamment à : la relative faible
densité de la population (qui se traduit par exemple par une valorisation récente des
bas-fonds); le rareté des sous produits animaux et agricoles pour l'aquaculture -en
concurrence avec les autres secteurs de production et l'alimentation humaine- (pas de
culture du riz dans les bas-fonds à base de l'utilisation du son du riz pour
l'élevage du porc et du poissons, créant des surplus de lisiers...); la concurrence de
la pêche et notamment celle d'eau douce -voir l'existence encore dans certains
pays forestiers de viande de brousse-; des réseaux
sociaux qui seraient peu mobilisés/mobilisables, à la différence de l'Asie, dans le
secteur productif (capitaux mais aussi échanges d'information) - les facteurs
socio-culturels que tu cites, qui sont aussi le produit de l'histoire; cela renvoie
aussi au contexte institutionnel (Hayami, Yujiro and Vernon W. Ruttan. “Toward a Theory of
Induced Institutional Innovation,” /Journal of Development Studies, 20(1984): 203-223).
J'ai du en oublier.
Toutefois, le géant Nigeria montre que ce contexte est en train changer.
La principale ressource abondante en Afrique, du présent et du futur, c'est
l'homme (et la femme). Il faut en favoriser l'expression via la formation, la mise
en réseau et la partage des connaissances...comme essaye de le faire Sarnissa.
Et si les autres "facteurs" de production ne sont pas abondants, cela milite
d'investir + et + dans la formation et la mise en place de systèmes piscicoles
efficients sur la plan social et économique (bref durable). Ceci pour aussi dire que je
suis intéressé par la problématique de thèse de ton étudiant.
bien cordialement,
Olivier
Célestin Blé a écrit :
merci Karen pour ces conseils très pratiques. A
travers ce que vous avez dit et soutenu par David, il me semble que ce qui manque
c'est la "publicité" du secteur aquacole. il est donc bon de saluer le
travail que fait SARNISSA, c'est à dire de faire connaître et partager les expériences
des uns et des autres à travers les études de cas (plublié dans Compendium Aquaculture)
afin qu'un grand nombre et même les plus sceptiques puissent s'interesser à
l'activité aquacole. Dans les pays asiatiques ça marche et je pense qu'en plus des
facteurs techniques et financiers, une des explications ayant permis l'émergence et le
developpement du secteur aquacole réside certainement dans des facteurs socioculturels. A
ce sujet, je travaille avec un étudiant en thèse dont le sujet s'interesse aux
facteurs socio-culturels liés au developpement de l'aquaculture dans le sud de la Côte
d'Ivoire.
Cordialement
BLE Célestin
Dr BLE M. Célestin
Chef du Département Aquaculture
Centre de Recherches Océanologiques (CRO)
BP V 18 Abidjan, Côte d'Ivoire
Tel : +225 21 35 50 14 / 21 35 58 80
Fax : +225 21 35 11 55 Cel : +225 07 76 37 11 / 07 78 78 91
E-mail : blecel(a)hotmail.com
> From: lionel.dabbadie(a)cirad.fr
> To: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
> Date: Mon, 3 May 2010 19:08:29 +0200
> CC: veverkl(a)gmail.com
> Subject: [Sarnissa-french-aquaculture] Traduction/Valentin/Haiti
>
> Chers tous,
>
> Je trouve que l'histoire de Valentin est source d'inspiration et nous
connaissons tous des histoires similaires. Toutefois, voici quelques remarques que
m'inspire cette histoire et les vidéos postées par Will:
> 1. Valentin a mis 13 ANS pour arriver à cela en Haiti. Ceux d'entre nous qui
travaillent sur des projets de développement savent que les financements ne sont garantis
que quelques années. A l'origine, Valentin est allé en Haiti sur un petit projet du
Rotary International. Ce qui est courageux de sa part, c'est que Valentin est resté
indépendamment de toute certitude de financement et est resté fidèle à sa vision, avec ou
sans bailleur de fond.
> 2. Le nombre d'haitiens directement assistés par Valentin est bien inférieur à
1000 personnes. Ça ne me pose pas de problème, mais ça en pose à la plupart des bailleurs
de fonds. Quand il faut "faire du chiffre" avant la fin de projets courts, les
effets durables sont presque toujours négligeables.
> 3. Valentin l'a fait de la meilleure manière: commencez petit, démontrez un petit
succès qui est très important pour les familles qui en bénéficient, et la croissance
suivra (jusqu'à ce qu'un nouveau facteur limitant apparaisse)
> 4. Notez que Valentin a utilisé son argent personnel pour lancer l'écloserie car
il n'est pas parvenu à convaincre les grosses agences gouvernementales d'utiliser
une fraction de leurs millions pour la construire. Une raison est que sa demande était
trop PETITE. Les grosses agences ont besoin de gros projets car leurs coûts administratifs
sont élevés. C'est là que les ONG et le donneur que Valentin a fini par trouver (du
Royaume Uni) apparaissent. Il faut maintenant que les grosses agences reconnaissent cela
et changent leur manière de travailler. Des petits financements peuvent être mis à
disposition dans le cadre de plus gros projets de développement. Même l'USAID évolue
dans le sens de mieux utiliser les organisations locales pour la mise en oeuvre de ses
projets. Mais ils ne travaillent pas avec des start-ups; ils cherchent des organisations
qui ont déjà une solide expérience vérifiable. Et même ainsi, vous n'êtes jamais sûr
>
d'obtenir un financement dont vous savez pourtant qu'il
permettrait de faire un très bon boulot.
5.
Valentin a bénéficié d'un petit peu de soutien technique de son université -il
n'en a pas eu beaucoup besoin- mais c'est toujours bien de pouvoir s'appuyer
sur quelqu'un avec qui il est possible de discuter et d'échanger des informations.
Conserver vos contacts !
Quelques conseils:
- n'espérez pas que vos efforts aboutissent à moins de 10 ans. Si c'est le cas,
c'est super. Mais s'ils sont obtenus en peu de temps, il y a de bonnes chances
qu'ils disparaissent aussi très vite. La publicité précoce est aussi dissuasive.
- commencez petit et faites du travail de qualité; les bons exemple de pisciculture
rentable et durable se diffuseront d'eux même
- vous devrez probablement faire des sacrifices personnels en cours de route. Du temps,
de l'argent, votre carrière, parfois votre famille. Essayez de ne pas sacrifier votre
santé, car nous avons besoin de gens comme vous.
- vous avez plus de chances d'échouer que de réussir, et plus de chances que votre
travail ne soit pas apprécié plutôt que reconnu. C'est ce qui rend plus agréable les
quelques succès et reconnaissances.
- évitez d'entrer en compétition les uns les autres -il y a plein de travail pour
tout le monde- en particulier pour ce qui n'est pas payé
Bon travail et bonne chance à tous !
Karen L. Veverica
Department of Fisheries and Allied Aquacultures
International Center for Aquaculture and Aquatic Environments
Auburn University, Alabama, USA
office: +1-334-844-7366
cell: +1-334-332-1560
cell in Uganda:+256-782-970622
Début du message réexpédié :
De : "Karen L. Veverica"
<veverkl(a)gmail.com>
Date : 3 mai 2010 18:27:51 HAEC
À : sarnissa-african-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Objet : Rép : [Sarnissa-african-aquaculture] Valentin developing aquaculture in Haiti
Répondre à : sarnissa-african-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Dear all,
I find that Val 's story is inspirational and that many of us know of similar
stories. However, note a few things from this story and from the videos that Will posted:
1. Val has spent over 13 YEARS to do this in Haiti. Those of us who work on development
projects know that funding is assured only for a few years. Val originally went to Haiti
on a small project for Rotary International. The courageous thing is that Val stayed on
beyond the assured project funding and kept to his vision-no matter if there was a donor
or not.
2. The numbers of Haitians directly assisted by Val is likely well under 1,000. I do not
have a problem with this- but most of the donor agencies do. In the effort to "get
the numbers up" by the end of the short projects, the lasting effects are almost
always negligible.
3. Val did it the better way: start small, show small success that is very important to
the families benefiting and the expansion will happen, (but only to the point that the
next limiting factor appears).
4. Note that Val used his own money to start the hatchery because he could not convince
the big government agencies to use some of their multi-millions to do this. One reason is
that it is too SMALL of a request. The big agencies need to have big projects because
their administrative costs are so high. This is where the NGO's come in and the donor
that Val eventually found (from the UK). The big agencies are now getting to recognize
this and changing some of the ways they operate. Small grants can be applied for under
some of the larger development projects. Even USAID is moving towards using local
organizations in some of the implementation of its projects. But they do not work with
start-ups; they look for an oraganization that has a verifiable track record. Even so, you
will not always be successful in attracting a grant for what you know will be really good
work.
5. Val received a small bit of technical backstopping from his school- he didn't need
much- but it is always good to have someone with whom you can discuss things and exchange
information. Keep your contacts.
Some advice:
• Do not expect your efforts to yield significant and long-lasting results before 10
years. If they do, that is great. But if they happen in a short time, chances are, they
will become un-done in a short time also. Early publicity is especially a deterrent.
• Start small and with quality- good examples of truly profitable and sustainable fish
farming will spread themselves.
• You will likely need to make some personal sacrifices along the way. Time, money,
career, sometimes family. Try not to make the personal sacrifice of health because we need
people like you around.
• You are more likely to fail than succeed and more likely to work un-appreciated than
appreciated. It only serves to make those few occasions of success and appreciation
sweeter.
• Avoid competing with each other- there is plenty of work for everyone- especially the
unpaid kind.
Good work and good luck to all,
Karen L. Veverica
Department of Fisheries and Allied Aquacultures
International Center for Aquaculture and Aquatic Environments
Auburn University, Alabama, USA
office: +1-334-844-7366
cell: +1-334-332-1560
cell in Uganda:+256-782-970622
On 5/3/2010 7:32 AM, William Leschen wrote:
> Translated from French Forum
>
> Dear all
> The activities and results of Valentin in Haiti are welcome, and should be encouraged
and disseminated widely. This leads me to the contribution of the diaspora in various
development sectors of our countries. Aquaculture has long been of benefit to many
programs and development initiatives. Unfortunately, the results across Africa have been
mixed. In addition to initiatives already under way, one might think to introduce measures
similar to that of Valentine, ie the extent to which the Diaspora could contribute to the
development of the aquaculture sector in Africa. What do you dear members of SARNISSA
think ?
> Cordially
> Celestine Ble
> Cote D’Ivoire
>
>
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