Bonjour chers tous ,
Je voudrais profiter de cette opportunité pour participer au débat sur le développement de
l'aquaculture. Je ne voudrais pas revenir sur la différence entre les différents
systèmes de production. Pour mon pays, la RDC, seul le système en étang est très pratiqué
en milieu rural comme en milieu urbain.
A ce sujet, je voudrais adhérer à la vision qui recommande une aquaculcuture systémique,
mieux intégrée. car, avec l'accroissement de la population, les espaces
d'exploitation deviennent très rares. Il devient important de maximaliser les quelques
rares espaces disponibles. Ceci nécessite une sorte d'intégration des activités
agricoles.
Cette intégration porte sur la complémentarité des spéculations telles que la porcherie,
les étangs piscicoles, le potager et la canardière. Chaque activité est dépendante
d'une activité réalisée dans le lopin de terre. Vous comprendrez que les poissons ont
basoin des escréments des canards qui, eux, ont besoin de l'eau vice versa. Les porcs
ont besoin de l'eau et les poissons ont besoin par l'entremise des plontons de la
fiente des porcs pour se nourrir.
Cette intégration des différentes activités permet aux aquaculteurs d'être d'abord
motivés à cause de la diversification des sources des revenus voie obligée pour faire une
aquaculture durable et commerciale.
Cordialement
Norbert
--- En date de : Dim 26.10.08, Gabriel Koffi D. KOKO <delkoko(a)yahoo.com> a écrit :
De: Gabriel Koffi D. KOKO <delkoko(a)yahoo.com>
Objet: [{SPAM?} score 5.9] Re : [Sarnissa-french-aquaculture] quand développer ou ne pas
développer l'aquaculture?
À: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk, "William Leschen"
<william.leschen(a)stir.ac.uk>
Date: Dimanche 26 Octobre 2008, 3h18
Bonjour à tous,
La réaction du Pr Morissens soulève deux questions qui mintéressent au plus haut point et
je voudrais prier les amis du forum de maider à mieux les cerner. Il sagit de :
1) «Les systèmes aquacoles proposés doivent avant tout être concurrentiels»
2) «Quand développer ou ne pas développer l'aquaculture?». Le Togo et le Bénin «
offrent certainement un environnement moins favorable que des pays mieux arrosés pour
développer une pisciculture rurale».
Pour éviter de vous lasser avec un texte trop long, jai préféré consacrer un message à
chacune des 2 points.
1) Les systèmes aquacoles proposés doivent avant tout être concurrentiels
Je suis parfaitement daccord que nos parents, malgré leur illettrisme, sont de grands
maîtres dans lallocation rationnelle des ressources. Ils savent bien évaluer le coup
dopportunité. Lignorance de ces genres de choses par les « Développeurs nationaux et
internationaux » a été pour beaucoup dans les grands fiascos quont été les actions de
développement agricole et rural en Afrique. Cela fait donc partie du lot des causes
sociologiques des échecs à répétition dans le domaine aquacole.
Il est, par ailleurs, bien vrai que le développement de laquaculture ne doit pas être une
fin en soi. Mais, au lieu que les systèmes aquacoles proposés soient avant tout être
concurrentiels, pourquoi ne penserait-on pas le développement de laquaculture rurale de
façon systémique plutôt ? Cest-à-dire une aquaculture rurale bien intégrée aux autres
activités agricoles traditionnelles du paysan. Dans un telle système lallocation et la
gestion des flux de ressources sont décidées par le paysans lui-même compte de ses
priorités et de ses objectifs économiques. Dans une telle approche, laquaculture na pas
besoin dêtre concurrentielle mais elle devient un maillon dun système. Car, une des
raisons de léchec des actions de développement aquacole est que cette activité a toujours
été proposée au paysans par les « Développeurs nationaux et internationaux » comme une
activité isolée sans aucun rapport avec
ce que le paysan sait faire et fait toujours. Autrement dit, ne faut-il pas que les
systèmes aquacoles à proposer désormais en milieu rural africain soient avant tout des
systèmes intégrés ? Il sagit de lIntégration Aquaculture-Agriculture (IAA). Cette
approche nassurerait-elle mieux la pérennité et la durabilité de laquaculture rurale ?
Gabriel Koffi D. KOKO, DMV, M.Sc.
4-936, Rue Pouliot
Québec (Qc) G1V 3N9 Canada
Tel (+418) 651-6598
Cel (+418) 930-6644
Fax (+418) 656-3766
Skype: superkokor
www.fishforafrica.org
De : Pierre Morissens <pierre.morissens(a)cirad.fr>
À : sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk; William Leschen
<william.leschen(a)stir.ac.uk>
Envoyé le : Vendredi, 24 Octobre 2008, 8h04mn 03s
Objet : [Sarnissa-french-aquaculture] quand développer ou ne pas développer
l'aquaculture?
Chers tous,
Les courrier de Monsieur Gabriel Koffi D. KOKO et de Vincent Defaux me paraissent
soulever cette importante question: quand développer ou ne pas développer
l'aquaculture?
Ma conviction reste que le développement aquacole ne doit pas être une fin en soi et
qu'il convient au contraire d'analyser de très près les chances de succès et les
risques d'échecs avant d'initier un quelconque projet de développement aquacole.
Les échecs passés de la pisciculture africaine invitent à la prudence et à
l'exigence.
Les systèmes aquacoles proposés doivent avant tout être concurrentiels
- en mettant sur le marché des produits concurrentiels par rapport à ce qui existe (moins
chers, de meilleure qualité et la concurrence ne concerne évidemment pas que le poisson
mais également les autres produits carnés). Exemple: pendant des années les marchés
d'Afrique de l'Ouest ont été littérallement inondés par les chinchards débarqués à
très bas prix par des bâteux de pêche étrangers: cette concurence tirait le prix du
tilapia vers le bas et en rendait la production en pisciculture économiquement difficile.
- en offrant aux exploitants (fermiers, investisseurs), un système de production qui
utilise les facteurs de production disponibles (eau - foncier; technicité - travail -
main d'oeuvre; capital) de façon concurrencielle par rapport à d'autres
spéculations agricoles ou autres. Exemples:
1/ Marc oswald avait très bien décrit le conflit d'intérêt existant chez des fermiers
ivoiriens entre la mobilisation de leur travail sur un atelier aquacole tout au long de
l'année et les impératifs de mobilisation totale et absolue du travail sur des
cultures vivrières jugées absolument prioritaires pendant de courtes périodes. Ce conflit
d'intérêt a conduit des fermiers à abandonner le système aquacole proposé jugé trop
contraignant pendant les périodes de forte mobilisation du travail par les cultures
vivrières de base.
2/ Un commerçant souhaite investir son capital dans la pisciculture mais souhaitera
évidemment que son investissement aquacole soit plus rentable qu'un investissement
commercial alternatif.
La valorisation des facteurs de production par la pisciculture doit donc être analysée à
l'aune de leur possible utilisation alternative dans le cadre d'autres
spéculations agricoles ou, éventuellement, autres. Les agriculteurs sont particulièrement
sensibles aux questions touchant la meilleure valorisation de leurs terres, de leur main
d'oeuvre et de leurs ressources financières.
Enfin, d'une façon générale on évitera de proposer à un exploitant potentiel un
système de production ou d'élevage faisant appel à un facteur de production dont il ne
dispose pas naturellement. Beaucoup de fermiers africains disposent ainsi de main
d'oeuvre (la leur et celle de leur famille) et de foncier MAIS PAS de capital. Dans un
tel cas, la promotion de systèmes d'élevage nécessitant des mobilisations financières
importantes est inadaptée et ont pour corollaire une mauvaise gestion des fonds de
roulement et des crédits conduisant à l'échec (v/courrier de Vincent Defaux).
Ce long préambule me conduit à évoquer le problème de la pisciculture au Togo évoqué par
Monsieur Gabriel Koffi D. KOKO et au Bénin tout proche. Ces deux pays sont riches de
traditions piscicoles extensives (les acadjas et les trous à poissons) dans les zones
côtières mais souffrent d'une pluviométrie bien plus faible que leurs grands voisin à
l'Ouest et à l'Est, le Ghana et le Nigeria. A ce titre ils offrent certainement un
environnement moins favorable que des pays mieux arrosés pour développer une pisciculture
rurale s'appuyant sur des étangs de barrage ou alimentés en dérivation. Leur vocation
aquacole s'en trouve forcément pour partie limitée. Le Bénin a cependant entrepris ces
dernières année une passionante intensification de l'exploitation des trous à poissons
du bas Ouémé (whedos) qui étaient à l'origine des systèmes de capture et deviennent
ainsi de véritables étangs piscicoles.
Amicalement à tous,
Pierre Morissens
Pierre Morissens
Unité Propre de Recherche "Aquaculture et gestion des ressources aquatiques"
Département Persyst
Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le
développement (Cirad)
TA B-20/01
Avenue Agropolis
34398 Montpellier cedex 5, France
e.mail : pierre.morissens(a)cirad.fr
tel : 33 (0)4 67 04 63 84
fax : 33 (0)4 67 16 64 40
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Sarnissa-french-aquaculture mailing list
Sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
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