Afrique Pisciculture : l'Afrique commence à se jeter à l'eau
par Charlotte Lazard
(Syfia) L'Afrique, où le poisson d'eau douce est apprécié, n'a pas de
tradition piscicole. Pourtant, depuis une vingtaine d'années, la
pisciculture commence à s'y développer, très étroitement associée à
l'agriculture. Les différentes techniques permettent aujourd'hui une
production de 50 000 t. C'est presque cent fois moins que les pêches
maritimes, mais c'est un début prometteur.
"Le poisson, c'est bon!", pouvait-on lire sur les maillots des petits
Ivoiriens dans les années soixante-dix. C'est vrai qu'on aime le
poisson en Afrique. Les femmes savent bien le préparer, en sauce ou
braisé, avec l'attiéké ou le riz, et les hommes le pêcher, en mer
comme en rivière. Il n'y a qu'à voir les pêcheurs Somonos au Mali,
les Imragen en Mauritanie et les piroguiers de toute la côte pour
s'en convaincre.Pourtant, curieuse contradiction, on ne sait pas
l'élever, le "cultiver", comme en Asie. Mais, si l'on sait
reconnaître un étang, une cage ou un enclos, on voit que la
pisciculture se développe. Encore modeste, cette activité nouvelle
est en train de modifier les habitudes et même les paysages. Dans les
années quatre-vingt dix, vingt ans après le lancement des premières
expériences, l'élevage du poisson devrait devenir une véritable
spéculation agricole. Peut-être même industrielle.Pour l'heure, la
plus répandue est la pisciculture en étang. Elle demande un minimum
d'outils, d'argent et de savoir faire. Beaucoup d'agriculteurs, en
Côte d'Ivoire notamment, ont creusé des étangs dans des bas-fonds, à
côté des rizières ou en aval immédiat de petites retenues
artificielles qui servent à irriguer les champs ou à abreuver les
animaux. Ils y ont mis des Sarotherodon, ou Oreochromis niloticus,
autrement dit des carpes, plus communément connues sous le nom de
tilapia.
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