Bonjour à tous,
Nous avons sur la liste des chercheurs et des ONG et je suis étonné que personne ne
réagisse au débat lancé par Sidiki. Du côté francophone, il y a toujours eu des
difficultés à mobiliser des compétences aquacoles sur un objectif finalisé et les
querelles de chapelles entre équipes de recherche et entre ONG font désormais partie de
l'histoire de la recherche aquacole francophone. Alors, aujourd'hui que
l'aquaculture doit objectivement faire face à des enjeux majeurs, pensez-vous que la
communauté aquacole francophone soit capable de répondre à ces défis en les abordant de
manière sincère, finalisée et transversale ? Le cas échéant, quel rôle un projet comme
Sarnissa peut-il et doit-il jouer là dedans ?
Je rappelle que la thèse de Sidiki est assez similaire à celle des chercheurs de
l'Université des Nations-Unis dans un article
(
http://innovationstudies.org/images/stories/linkfebmarch2009bulletin.pdf) dont je vous
avais posté une traduction intégrale le 15 juillet et dont voici un extrait:
--Début citation--
"RECHERCHE OU DEVELOPPEMENT ?
Il semble que cet exemple, mais aussi les nombreuses preuves qui existent sur la relation
entre recherche et innovation, pointent toutes dans la même direction. Si vous voulez que
la recherche ait un impact, elle doit être enchâssée dans les contextes de développement
dans lesquels ses résultats seront utilisés. Le contenu politique d'importance
croissante dans la recherche pour le développement rend cela doublement important. Il
semble que les donneurs bilatéraux et multilatéraux ont un positionnement unique pour
mettre une telle insertion de la recherche dans leurs programmes d'assistance au
développement, et pour bénéficier d'un effet de levier en terme de changement induit
par la recherche.
Ce dernier point soulève le plus gros problème de la tradition de nombreux bailleurs de
fond, qui distinguent recherche et développement. Dans cette tradition, la recherche est
dévolue à la production de biens publics internationaux, dont les résultats ne sont pas
destinés à résoudre des problèmes ou soutenir des contextes locaux, mais plutôt à
contribuer à alimenter la connaissance globale. Mais si notre étude de cas népalaise a un
intérêt du point de vue de l'impact, c'est bien pour montrer qu'il est atteint
en s'insérant dans l'arène politique locale et pas nécessairement en augmentant la
connaissance universelle et en se contentant de la diffuser largement. Il est peut être
temps que les bailleurs de fond revisitent leurs traditions et conceptions de la
recherche."
--Fin citation--
Je voudrais aussi citer le Directeur Général du Cirad, Gérard Matheron, à l'occasion
du lancement du nouveau site web du Cirad (que je vous engage bien évidemment à visiter
http://www.cirad.fr/): "Notre vocation est portée par une programmation de recherche
finalisée et de qualité, établie à partir des besoins de développement, au plus près de
l’homme et de la Terre. Elle est exclusivement mise en œuvre au travers de partenariats
dans le respect des rapports entre les sociétés humaines et la nature, par des femmes et
des hommes qui s’engagent pour le développement."
Bien amicalement
Lionel
PS pour Sidiki: l'ONG Aquaculture Without Frontiers existe chez les anglosaxons
http://seagrant.gso.uri.edu/awf/
Le 1 déc. 2009 à 21:05, sidiki keita a écrit :
Bonjour Aïda et tous,
Aujourd'hui, le monde, par les faits des hommes, est exposé à une forte insécurité
alimentaire au Sud et une baisse de la consommation au Nord. Cette situation préalablement
signalée par les chercheurs se trouve être causée par entre autres le changement
climatique, la surexploitation des ressources, les conflits....avec des conséquences
humanitaires.
La ressource la plus critique face à ces faits reste l'EAU. Et cette eau est le
milieu de vie de la source protéique la plus consommée qu'est le poisson. Cette
ressource halieutique se trouve être très affectée à cause de la surexploitation, la
sècheresse, la pression foncière, les inondations...
Pour contrer cette situation avant qu'elle ne soit catastrophique, la recherche
aquacole mérite d'être fortement soutenue afin d'œuvrer au maintient de
l'équilibre biologique et son apport alimentaire dans le temps.
Les activités aquacoles (conservatoire, repeuplement, production...) restent
l'alternative incontournable de satisfaction des besoins en poisson de l'humanité.
Au regard de ce qui précède, la place et le rôle de la recherche dans la mise en œuvre de
ces actions reste une évidence. C'est pourquoi, j'ai opté pour la réalisation de
ces activités aquacoles comme une "action humanitaire"
La structure transversale qui pourrait être mise en place pour cette vocation peut être
une ONG internationale à caractère humanitaire, comme exemple: Aquaculture Sans Frontière
(ASF). La justification et la mobilisation des fonds à cet effet pourrait être plus facile
quand on sait que les causes et les conséquences sur l'humanité reste
d'actualité.
Cordialement à tous
Sidiki KEITA, Directeur régional de la pêche et de l'aquaculture, N'Zérékoré
République de Guinée, Conakry
Tel: (00224) 63460143/ 60578389/ 64460143
Email: sidikikeita(a)yahoo.fr
--- En date de : Lun 30.11.09, Aïda S. <aidablue(a)yahoo.com> a écrit :
De: Aïda S. <aidablue(a)yahoo.com>
Objet: Re: [Sarnissa-french-aquaculture] Re : Infos sur la vallée de l'ouémé
À: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Lundi 30 Novembre 2009, 18h38
Bonjour à toutes et à tous,
Sidiki a raison. L'expérience d'Alexis est intéressante. Je suis interpelée
personnellement par la sécurité alimentaire. A la lumière de ce qui s'est passé
récemment lors de la conférence de la FAO à Rome, je pense que les initiatives privées
seront plus porteuses pour que tous les habitants de la planète mangent à leur faim.
Je travaille dans le développement et l'idée me plaît.
Aïssatou Seck
________________________________
From: sidiki keita <sidikikeita(a)yahoo.fr>
To: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Sent: Mon, November 30, 2009 11:32:55 AM
Subject: [Sarnissa-french-aquaculture] Re : Infos sur la vallée de l'ouémé
Bonjour à tous,
Les expériences développées par la structure de Alexis démontrent l'importance de la
réalisation de la pisciculture dans toutes ses formes adaptées au contexte du
"paysan" demandeur. Pourvu que l'activité apporte un plus alimentaire voire
financier.
Cette vocation logée dans un contexte "humanitaire" reste très intéressante.
Ceci m'amène à penser à une éventualité de création d'une ONG internationale qui
peut être appelée "Aquaculture ou Aquaculteurs Sans Frontière" ASF. Cette
structure pourrait se doter des ambitions dont entre autres: la sécurité alimentaire et la
mise en place de réseaux dans les zones bénéficiaires d'actions humanitaires liées aux
conflits, inondations, sècheresse, surexploitations des ressources halieutiques......
Cependant, le contexte "développement" pourrait être réalisé dans le cadre de
la pérennisation des acquis post humanitaires liés aux activités aquacoles mises en
œuvre.
Il me semble que cette option mérite d'être méditée.
Salutations à tous
Sidiki KEITA, Directeur régional de la pêche et de l'aquaculture, N'Zérékoré
République de Guinée, Conakry
Tel: (00224) 63460143/ 60578389/ 64460143
Email: sidikikeita(a)yahoo.fr
--- En date de : Ven 27.11.09, Lionel Dabbadie <lionel.dabbadie(a)cirad.fr> a écrit
:
De: Lionel Dabbadie <lionel.dabbadie(a)cirad.fr>
Objet: [Sarnissa-french-aquaculture] Infos sur la vallée de l'ouémé
À: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Vendredi 27 Novembre 2009, 5h51
Bonjour à tous,
Un message très intéressant d'Alexis sur l'aquaculture dans la vallée de
l'Ouémé au Bénin.
Bien amicalement
Lionel
Début du message réexpédié :
De : Alexis Alband Flimatin
<falexisalband(a)yahoo.fr>
Date : 26 novembre 2009 17:47:02 HNEC
À : Lionel Dabbadie <lionel.dabbadie(a)cirad.fr>
Objet : Infos sur la vallé de l'ouémé
Bonsoir Cher Lionel
Merci de m'avoir répondu. La vallé de l'ouémé à une richesse très particulière
pour les agriculteurs du milieu à cause des cultures de contre saison qu'ils font sans
un apport d'engrais chimique. La crue ramène dans cette vallé une importante espèce de
poisson natament le poisson chat Clarias gariepinus qui est pêché traditionnellement avec
différent engins de pêche localement fabriqués
Moi je suis dans une structure à vocation humanitaire " Elevages Sans Frontières
" qui installe des paysans pauvres en groupement villageois dans le domaine de
l'élevage et de la pisciculture. C'est dans cette optique que nous avions
installés un groupement de vingt sept familles dans la vallé de l'ouémé pour
l'élevage du poisson chat dans des étangs vidangeables et non vidangeables avec des
résultats encourageant. Ces bénéficiaires ont besoin de formation sur la pisciculture et
autre. Nous sommes obligés avec les autres pisciculteurs du Bénin de nous mettre en Réseau
afin de mieux nous écouter d'un point à un autre. Je fais parti du comité de mise en
place du Réseau National des Pisciculteurs du Bénin et représentant la structure qui
travaille avec ces pisciculteurs. Nous comptons développé la pisciculture sur toutes ses
formes au Bénin. La découverte du site SARNISSA m'encourage à évoluer dans mes
recherches et à apporter
aussi au site des informations.
J'ai parlé du site à beaucoup de mes
pisciculteurs (une cinquantaine) qui m'ont promis s'inscrire.
Merci et à bientôt
Alexis
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