COMMUNIQUÉ DE PRESSE [09 86/fr]
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Hilary Clarke
Relations presse, FAO
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2050 – Le défi alimentaire de l’Afrique
Les perspectives sont bonnes, les ressources abondantes, les
politiques doivent être améliorées
Rome, 28 septembre 2009 - Les résultats positifs obtenus récemment par
l'agriculture en Afrique subsaharienne indiquent une rupture avec le
passé et une amélioration des perspectives du secteur. Il faut
néanmoins une "action politique concertée et résolue" pour maintenir
l'impulsion, selon un nouveau document de synthèse de la FAO.
Après des décennies de déclin, le secteur agricole subsaharien,
constitué à 80 pour cent de petits exploitants, a progressé de plus de
3,5 pour cent en 2008, soit nettement plus que le taux de croissance
démographique de 2 pour cent.
Les gains ont bénéficié d'un environnement de politique plus favorable
pour l'agriculture dans de nombreux pays et par une hausse des cours
mondiaux des produits de base comme le blé et le riz. Les avancées
technologiques telles que la nouvelle variété de riz NERICA
(New Rice for Africa) résistante à la sécheresse ont également
contribué à accroître la production dans la région.
"Le grand potentiel de l'agriculture en Afrique subsaharienne est une
bonne nouvelle: l'agriculture est le pivot de la croissance globale
pour la majorité des pays dans la région et essentielle pour la
réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire", souligne le Sous-
Directeur général de la FAO, M. Hafez Ghanem.
Le document de synthèse a été préparé en vue du Forum d'experts de
haut niveau qui se tiendra à Rome les 12 et 13 octobre 2009 pour
examiner des stratégies sur "Comment nourrir le monde en 2050". Il
appelle à une action résolue dans des domaines comme l'innovation
technologique, le développement des marchés et des services et une
meilleure gestion des ressources naturelles pour nourrir une
population croissante et éliminer la faim dans la région,
La population d'Afrique subsaharienne devrait passer de 770 millions
d'habitants en 2005 à 1,5-2 milliards en 2050. En dépit de l'exode
rural rapide et de la croissance des populations urbaines, le nombre
absolu de ruraux continuera vraisemblablement à croître.
L'agriculture est le moteur du développement rural et de la réduction
de la pauvreté et de la faim en Afrique subsaharienne. Selon le
document, la croissance agricole en Afrique subsaharienne sera
probablement guidée par la demande interne et intra-africaine de
produits alimentaires de base compte tenu de l'urbanisation et de la
croissance démographique à moyen et long terme.
Le Forum de haut niveau rassemblera quelque 300 experts des milieux
universitaires, des organisations non gouvernementales et du secteur
privé des pays en développement et des pays développés. Le but est de
préparer le terrain pour le Sommet mondial sur la sécurité
alimentaire qui se tiendra à Rome du 16 au 18 novembre 2009.
Gestion des ressources naturelles
Un des principaux atouts de la région est son abondance de ressources
naturelles, et notamment de l'eau, dont la répartition est cependant
très inégale. A l'heure actuelle, 3 pour cent seulement des cultures
vivrières de la région sont irriguées, contre plus de 20 pour cent
dans le monde. L'irrigation permettrait de booster rendements et
production.
La terre est également une ressource sous-exploitée. Tout en
reconnaissant qu'une expansion des terres arables a des conséquences
sur l'environnement, la FAO a estimé que les superficies
potentiellement exploitables en Afrique subsaharienne s'élèvent à plus
de 700 millions d'hectares.
En particulier la région de la savane guinéenne - vaste étendue de 600
millions d'hectares, soit 2 fois les emblavures mondiales totales -
offre un énorme potentiel de production, alors que seuls 10 pour cent
de cette superficie sont actuellement cultivés. La mise en production
de nouvelles terres agricoles exigerait des investissements colossaux
en infrastructures et en technologies, sans compter les mesures de
protection visant à éviter les impacts négatifs sur l'environnement.
Autres enjeux
Les gouvernements, les bailleurs de fonds internationaux et le secteur
privé doivent affronter de nombreux autres enjeux pour améliorer
l'agriculture en Afrique subsaharienne et garantir que la croissance
agricole et rurale aille de pair avec la réduction de la pauvreté.
Citons les lents progrès d'intégration régionale, de gouvernance et
les lacunes institutionnelles dans certains pays, les conflits et les
maladies comme le VIH/sida, la mise en relation des petits exploitants
avec les marchés, la création d'opportunités d'emploi dans les zones
rurales et une formation adéquate pour les jeunes.
La région a un besoin particulier de programmes et de politiques
propres à renforcer la capacité des petits agriculteurs de trouver des
débouchés dynamiques sur les marchés nationaux, régionaux et
internationaux.
Le rapport préconise la réduction des coûts de transaction dus aux
petits volumes et aux pertes après récolte des paysans pauvres, en
facilitant la création de coopératives et autres formes d'associations
pour garantir une échelle efficace minimale, et le contrôle de la
qualité et de la sécurité sanitaire des aliments.
Des politiques sont également nécessaires pour protéger les
agriculteurs africains des inondations et des sécheresses, ainsi que
des flambées des prix alimentaires à l'échelle internationale. Le
transfert de connaissances et de technologies des pays nantis
aux pays pauvres et l'accroissement des investissements dans la
recherche agricole sont également primordiaux dans la lutte contre la
faim et la promotion du développement rural.
Enjeux pour l'agriculture en Afrique
. Quelque 218 millions de personnes en Afrique, soit environ 30 pour
cent de la population totale, souffriraient de faim chronique et de
malnutrition.
. 80 pour cent des exploitations agricoles d'Afrique sont de taille
inférieure à 2 hectares; le continent en compte 33 millions.
. Les rendements céréaliers dans la région ont peu progressé,
demeurant à environ 1,2 tonne l'hectare, contre une moyenne d'environ
3 tonnes l'hectare dans l'ensemble du monde en développement.
. La consommation d'engrais n'était que de 13 kg par ha en Afrique
subsaharienne en 2002, par rapport à 73 kg au Moyen-Orient et en
Afrique du Nord et 190 kg en Asie de l'Est et dans le Pacifique.
. Seulement 3 pour cent des terres d'Afrique subsaharienne sont
irriguées, contre plus de 20 pour cent dans le monde.
. 40 pour cent de la population de la région vit dans des pays sans
littoral, contre seulement 7,5 pour cent dans les autres pays en
développement, et les coûts de transport en Afrique subsaharienne
peuvent atteindre 77 pour cent de la valeur des exportations.
Les dépenses en recherche-développement agricoles sont très faibles,
et ont même reculé dans les années 1990. Si on aide les agriculteurs
d'Afrique à relever ces défis et à tirer profit des nouvelles
opportunités du marché à mesure que la crise économique mondiale
s'apaise, tous s'accordent à reconnaître que le continent détient un
énorme potentiel de croissance de son secteur agricole.
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