De : ROCCA Marcello
Envoyé : mercredi 26 juillet 2017 17:49
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La construction des grands barrages en Afrique de l’Ouest soumise à une nouvelle
directive
La 78ème session ordinaire du Conseil des Ministres de la CEDEAO qui s’est tenue à
Monrovia (Libéria) les 1er et 2 juin 2017 a adopté une directive relative au développement
d’infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest. Cette nouvelle directive entre donc
en vigueur à partir de ce jour sur l’ensemble du territoire des pays de la CEDEAO.
[cid:image001.jpg@01D30663.C2E590B0]L’adoption de la directive par la CEDEAO est une étape
importante pour la construction de meilleurs barrages. Les États devront la transposer
dans leurs législations, en principe dans un délai de trois ans. Cette adoption est le
résultat d’un dialogue régional sur les grandes infrastructures hydrauliques initié par la
CEDEAO en 2009, qui a vu une forte mobilisation de la société civile.
« La directive régionale encadre la conception et la construction des barrages, son
objectif est de faire en sorte que les considérations d'ordre écologique, économique
et social soient davantage prises en compte dans la mise en œuvre de projets
transfrontaliers d'infrastructures hydrauliques en Afrique de l'Ouest afin de
garantir leur viabilité et assurer le développent durable de notre région. » Ibrahim B.
Wilson, Directeur du Centre de Coordination des Ressources en Eau de la CEDEAO.
La mise en application de cette directive de la CEDEAO devra permettre d’obtenir ces
changements à travers des mesures concrètes, visant notamment la recherche d’options
alternatives aux projets qui conduiraient aux mêmes objectifs économiques tout en
réduisant les impacts sociaux et environnementaux. Elle soutient aussi la généralisation
de l’évaluation environnementale stratégique sectorielle (hydroélectricité, énergie,
irrigation, etc.) ou régionale (au niveau d’un bassin). Elle demande clairement des cadres
juridiques et procéduraux plus robustes pour garantir le partage des bénéfices (terres
agricoles, électricité, eau potable, pâturages, zones de pêche, etc.) avec la protection
des droits des populations affectées. Enfin, elle prône une plus grande transparence et
une meilleure information pour renforcer la concertation et la collaboration entre les
parties prenantes, et en particulier la participation effective des populations affectées
aux prises de décision en toute connaissance de cause.
« Pour garantir une bonne application de la directive, un effort de veille et de contrôle
doit être assuré. Pour ce faire, la coopération entre les différentes parties prenantes
est essentielle. Le rôle de la société civile est déterminant. Le Centre de coordination
des ressources en eau de la CEDEAO devra être le garant de la poursuite de ce processus de
dialogue qui demandera l’établissement de partenariats multi acteurs durables. » Jamie
Skinner, Directeur de la Global Water Initiative.
Environ 150 grands barrages sont construits à ce jour en Afrique de l’Ouest et 40
supplémentaires sont en projet ou en cours de réalisation, principalement dans les bassins
des fleuves Niger, Sénégal, Volta et Gambie. Les évaluations économiques existantes
montrent que les résultats sont mitigés. Les rendements économiques (quand les évaluations
existent) sont généralement bons pour l’énergie, mais faibles pour l’agriculture, à cause
d’hypothèses de faisabilité trop optimistes dès le départ. Les effets néfastes importants
et sur le long terme de ces ouvrages sur l’environnement et les sociétés locales
interpellent.
« L’adoption de cette directive est le fruit d’un processus long et participatif soutenu
par l’UICN dès le début car, si d’une part il est préférable d’investir dans les
infrastructures naturelles et les services écosystémiques qui en découlent, d’autre part
il est absolument nécessaire d’améliorer les standards des grandes infrastructures
hydrauliques pour en limiter les impacts sociaux et environnementaux négatifs.» Pr Aimé J.
Nianogo, Directeur régional de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
La réalisation des trois ouvrages structurants sur le fleuve Niger (Fomi en Guinée,
Kandadji au Niger, Taoussa au Mali) déplacera près de 150.000 personnes. Les
bouleversements sociaux qui en découlent devront être encadrés par des outils juridiques
et un accompagnement social solides qui garantissent que les droits des communautés
locales sur leurs terres et les ressources naturelles associées sont compensés de manière
juste. Les gouvernements, ainsi que les investisseurs privés, qui ne respectent pas ces
droits, courent le risque d’accroitre la pauvreté et de provoquer des conflits liés à la
gestion de l’eau et des ressources connexes. Et ces risques ne restent pas limités au
niveau local. La plupart de ces ouvrages hydrauliques ont en effet un caractère
transfrontalier avec des implications sur l’ensemble des territoires des bassins
hydrographiques et sur les pays concernés.
Pour plus d’informations
· Le Rapport Final de la 78ème Session du Conseil des Ministres de la CEDEAO
portant adoption de la directive sur les infrastructures
hydrauliques<https://www.iucn.org/sites/dev/files/content/documents/2017…
(référence : Point 19, 94.C, page 23)
· Les lignes directrices pour le développement d’infrastructures hydrauliques en
Afrique de
l’Ouest<https://cmsdata.iucn.org/downloads/ccre_cedeao_lignes_directrice…
· Partager l’eau et ses bénéfices : les leçons de six grands barrages en Afrique
de
l’Ouest<https://www.gwiwestafrica.org/fr/partager-leau-et-ses-benefices-…
· Améliorer les conditions de vie des populations affectées par la réalisation des
barrages : les acteurs ouest africains proposent des
réponses<https://www.gwiwestafrica.org/fr/ameliorer-les-conditions-de-vi…
· Barrages en Guinée : des propositions pour réussir le développement
local<https://www.gwiwestafrica.org/fr/barrages-en-guinee-des-propositio…
· Niger: un fonds local pour partager les bénéfices du barrage de
Kandadji<https://www.gwiwestafrica.org/fr/niger-un-fonds-local-pour-part…
· Dialogue régional sur les grandes infrastructures hydrauliques en Afrique de
l’Ouest : La concertation en actes de 2009 à
2011<http://cmsdata.iucn.org/downloads/version_francaise_1.pdf>
Contacts
Mahamane Dédéou TOURÉ, Chargé de Programmes Régionaux, CCRE/CEDEAO :
mdtoure@yahoo.fr<mailto:mdtoure@yahoo.fr>
Jérôme KOUNDOUNO, Coordinateur régional, Global Water Initiative (GWI), UICN :
jerome.koundouno@iucn.org<mailto:jerome.koundouno@iucn.org>
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New Directive announced on the construction of large dams in West Africa
The 78th ordinary session of the ECOWAS Council of Ministers, held in Monrovia, Liberia,
on 1 and 2 June 2017, adopted the Directive on hydraulic infrastructure development in
West Africa. This new Directive therefore enters into force immediately throughout the
territory of the ECOWAS countries.
[cid:image002.jpg@01D30663.C2E590B0]The adoption of the directive by ECOWAS is an
important step for the construction of better dams. States will have to transpose it into
their legislation, in principle within three years. This adoption is the result of a
regional dialogue on major water infrastructures initiated by ECOWAS in 2009, which saw a
strong mobilization of civil society.
”The regional directive for the design and construction of dams aims to ensure that
ecological, economic and social considerations are taken more into account in the
implementation of cross-border water infrastructure projects in West Africa to guarantee
their sustainability and ensure the sustainable development of our region.”! Ibrahim B.
Wilson, Director of the ECOWAS Water Resources Coordination Center.
The implementation of this ECOWAS Directive will have to achieve these changes through
concrete measures, including seeking alternatives to projects that can achieve the same
economic objectives while reducing social and environmental impacts. The Directive
supports the implementation of regional (basin level) or sectoral (e.g. hydroelectricity,
energy, irrigation) strategic environmental assessments. It calls for stronger legal and
procedural frameworks to ensure the sharing of benefits (such as agricultural land,
electricity, drinking water, pastures, fishing grounds) and the protection of rights for
affected populations. Finally, it advocates greater transparency and information to
strengthen consultation and collaboration among stakeholders, including the effective
participation of affected populations in informed decision-making.
”For implementation of the Directive to be a success, monitoring and control must be
ensured. To achieve this, cooperation between the various stakeholders is essential. The
role of civil society will be decisive. The ECOWAS Water Resources Coordination Center
should be the guarantor of the continuation of this dialogue process which will call for
the establishment of sustainable multi-stakeholder partnerships.” Jamie Skinner, Director
of the Global Water Initiative.
About 150 dams have been constructed to date in West Africa and an additional 40 dams are
being planned or are in progress, mainly in the river basins of Niger, Senegal, the Volta
and Gambia. Existing economic assessments show mixed results. Economic returns (where
assessments exist) are generally good for energy but low for agriculture because of overly
optimistic feasibility assumptions from the outset. The significant and long-term negative
effects of these structures on the environment and local societies are of concern.
“The adoption of this directive is the result of a long and participatory process
supported by IUCN. Although it is preferable to invest in natural infrastructure and the
resulting ecosystem services from the beginning, at the same time it is absolutely
necessary to improve the standards of existing major hydraulic infrastructures to limit
their negative social and environmental impacts.” Pr Aimé J. Nianogo, Regional Director of
the International Union for the Conservation of Nature.
The construction of three structures on the Niger River (Fomi in Guinea, Kandadji in
Niger, Taoussa in Mali) will displace nearly 150,000 people. The resulting social
disruption will have to be framed by strong legal tools and social support that ensure the
rights of local communities on their land and the associated natural resources are fairly
compensated. Governments, as well as private investors who do not respect these rights,
run the risk of increasing poverty and causing conflicts related to the management of
water and linked resources. And these risks are not limited to the local level. Most of
these hydraulic structures have cross-border implications for the territories of all of
the river basins and countries concerned.
For more Information
· Final Report of the 78th Session of the ECOWAS Council of Ministers adopting the
Water Infrastructure
Directive<https://www.iucn.org/sites/dev/files/content/documents/2017/ra…
(Point 19, paragraph 94C, page 23) [document in French]
· Guidelines for the Development of Water Infrastructure in West
Africa<https://cmsdata.iucn.org/downloads/wrcc_ecowas_dams.pdf>
· Sharing the water, sharing the benefits: Lessons from six large dams in West
Africa<https://www.gwiwestafrica.org/en/sharing-water-sharing-benefits-l…
· Improving the living conditions of communities affected by dam projects:
proposals from West African
stakeholders<https://www.gwiwestafrica.org/en/improving-living-condition…
· Dams in Guinea: proposals for achieving local
development<https://www.gwiwestafrica.org/en/dams-guinea-proposals-achie…
· Niger: a local fund to share the benefits of the Kandadji
dam<https://www.gwiwestafrica.org/en/niger-local-fund-share-benefits-kan…
· Regional dialogue on large water infrastructures in West Africa: Building
multi-stakeholder participation from 2009 to
2011<http://cmsdata.iucn.org/downloads/version_anglaise.pdf>
Contacts
Mahamane Dédéou TOURÉ, Regional programmes officer, WRCC/ECOWAS :
mdtoure@yahoo.fr<mailto:mdtoure@yahoo.fr>
Jérôme KOUNDOUNO, Regional Coordinator, Global Water Initiative (GWI), IUCN :
jerome.koundouno@iucn.org<mailto:jerome.koundouno@iucn.org>
Marcello ROCCA
Communication advisor
Global Water Initiative (GWI) – West Africa
IUCN (International union for conservation of nature)
Dakar, Sénégal
Tel. +221 33 869 02 85
Mob. +221 77 790 70 27
www.gwiwestafrica.org<http://www.gwiwestafrica.org/>
www.iucn.org/prezoh<http://www.iucn.org/prezoh>
[cid:image009.jpg@01D30538.BDECB330]<http://www.iucn.org/>
[
https://www.gwiwestafrica.org/sites/default/files/logosm.jpg] [Global Water Initiative -
Afrique de l'Ouest]
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