Cher Seydou,
Bienvenue sur la liste ! A propos du Mali, j'en profite de pour
signaler ce lien publié aujourd'hui même :
http://www.essor.gov.ml/jour/cgi-bin/view_article.pl?id=23433
Sécurité alimentaire : LE PLUS DE LA PISCICULTURE
Elle pallie l'appauvrissement des cours d'eau en ressources
halieutiques et rapporte gros
Le poisson est une ressource importante dans l'alimentation de
l'homme. Notre pays qui est à vocation
agro-sylvo-pastorale, dispose d’un réseau hydrographique très divers
et d’énormes potentialités piscicoles à travers les grands fleuves
(Niger et Sénégal et leurs affluents). Les grands lacs entre Mopti et
Gao, les mares naturelles, les barrages hydroélectriques de Markala,
de Sélingué, de Manantali et leurs retenues d’eau fournissent une
gamme variée de poissons aux riverains et aux grandes villes.
La pisciculture débute dans les bancotières, anciennes excavations
abandonnées après la confection de briques autour des villages. Les
populations exploitent aussi les emprunts, les sites de carrières de
mines remplies d'eau le temps d'un hivernage. Les aménagements
hydroagricoles sont bienvenus en favorisant une sorte de pisciculture
appelée rizipisciculture.
Mais aujourd'hui, ces ressources sont menacées par toutes les formes
de pollution. Cette menace est renforcée par les effets des
changements climatiques. Face à l’amenuisement progressif des
ressources halieutiques, le développement de la pisciculture est,
aujourd’hui, la stratégie concrète indiquée pour la satisfaction des
besoins des populations en poisson. Les pouvoirs publics ont compris
depuis fort longtemps le bénéfice d'élever artificiellement le poisson.
Depuis trente ans. Les premières expériences aquacoles au Mali ont
démarré en 1979 sur financement de l'Agence américaine pour le
développement international (USAID), rappelle Héry Coulibaly,
directeur national de la pêche. C'est dans ce cadre qu'une station
d’alevinage a été construite à San, dans les périmètres irrigués de la
Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). Elle devait
initialement assurer l’alimentation en eau. En 1986, une aide
d’urgence de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) fut utilisée
pour promouvoir la pisciculture en étangs auprès des populations
rurales dans la zone de l’Office du Niger (ON). En 1987, l’Association
française des volontaires du progrès (AFVP) a initié un projet de
vulgarisation de la pisciculture villageoise dans la zone de Niono. Le
projet de développement piscicole le plus important est cependant
celui financé entre 1987 et 1992 par le Programme des Nations unies
pour le développement (PNUD) et exécuté par le Fonds des Nations unies
pour l'agriculture (FAO).
L'approvisionnement régulier de la capitale en poisson est assuré
essentiellement par la pêche de capture des régions de Kayes
(Manantali), Koulikoro (Kangaba, Koulikoro), Sikasso (Sélingué,
Yanfolila, Bougouni), Ségou (Macina, Bla, Markala), Mopti (Mopti,
Diafarabé, Youwarou), Tombouctou (Saréyamou, Niafunké) et Gao
(Ansongo, Bourem Gao). L’importation de poisson de mer prend de plus
en plus de l’ampleur depuis quelques années au Mali, surtout durant
les périodes des hautes eaux.
Le développement de la pisciculture devient alors une des sources
d’approvisionnement du marché. L’un des premiers pisciculteurs autour
de Bamako est Bakary Londy, installé à Baguinéda, à une trentaine de
km de Bamako. Monsieur Londy est aussi le président de l’Association
des pêcheurs et pisciculteurs du Mali (APPM). Ce dernier rappelle que
depuis le lancement de la campagne de pêche dans la ferme de Kyassou à
Djoliba, village du cercle de Kangaba, en 2006, cette activité a pris
de l'élan, surtout dans la zone périurbaine de Bamako. En effet, la
direction nationale de la pêche a appuyé près 200 particuliers et
organisations dans le montage, le suivi de la réalisation de leurs
projets, selon Héry Coulibaly.
Elle a aussi appuyé la création en 2007, de l’Association des
pisciculteurs et aquaculteurs du Mali (APAM) présidé par Richard Toé,
pisciculteur à Banco, dans la commune rurale du Mandé. Les
pisciculteurs autour de Bamako sont essentiellement dans les cercles
de Koulikoro, Kati, Kangaba et Dioïla. Dans le cadre du Programme
conjoint d’appui à la recherche dans les domaines de l’aquaculture et
de la pêche au Mali (CRSP-Mali) deux des trois composantes sont
consacrées à la pisciculture en étangs et la rizipisciculture. Il a
permis de former près de 50 pisciculteurs en techniques et
construction des étangs, en conduit, en alimentation des poissons,
d’élevage piscicole, en reproduction artificielle des silures.
Les directions régionales de la pêche de Bamako et de Koulikoro
participent activement à la mise en œuvre des projets et programmes.
Il implique plusieurs pisciculteurs en étang dans la zone périurbaine
de Bamako. La ferme piscicole de Bakary Londy et Jafar Diarra, est un
exemple réussi. Elle est installée à une trentaine de km de Bamako,
dans la commune rurale de Baguinéda. Fruit de la coopération avec la
FAO dans le cadre du "Téléfood", la ferme comprend 3 étangs de 15 m x
80 m, 15 m x 60 m, 3 m x 20 m. Ces pisciculteurs produisent 1,5 tonne
de poissons par an. La vente des produits leur rapporte comme bénéfice
la somme de 700.000 Fcfa, selon les comptes de la ferme.
La ferme de Richard Toé est située à Banco à 30 km au sud-ouest de la
ville de Bamako. Cet ami de la terre est un gros bonnet de la
pisciculture. Cet ancien fonctionnaire dispose de 3 étangs de 20 m x
20 m et d'un étang de 20 m x 10 m. Il élève essentiellement de la
carpe (Tilapia). Il confie que son activité est très porteuse. Mais
son bonheur ne réside pas dans les revenus pécuniaires. Il tire une
joie immense à satisfaire le besoin alimentaire des populations. C'est
dans ce même élan que l'Association des femmes piscicultrices de
Bamako s'active autour d'une ferme, à Satinèbougou Banankoroni, à
environ 15 km à l’Est de la ville de Bamako sur la route de Bougouni.
Activité porteuse. Cet-te unité a démarré en 2008. La ferme dispose
d'un bassin opérationnel qui commencera à produire bientôt. Les femmes
ont en chantier 6 nouveaux bassins. Les premières productions
attendues contribueront au ravitaillement correcte du marché de
Bamako. Les piscicultrices de Banankoroni ont hérité des installations
inachevées d'une station d'épuration dont la construction a été
interrompue. Elles ont récupéré les cuves qui avaient été creusées à
cet effet.
Salim Koïta et Sékou Touré sont propriétaires d'une ferme à Baguinéda.
Ils disposent à cet endroit de 2 étangs de 1200 m2 et de 2 anciens
étangs de 15 m x 10 m et 10 m x 10 m. Leur production annuelle est
estimée à 2,5 tonnes de poissons pour un revenu total de 600.000 Fcfa.
Le duo Harouna Niaré et Ibrahim F. Koné sont les rares pisciculteurs à
élever des poissons dans la ville de Bamako. Le premier possède une
ferme au quartier Hippodrome, en commune II. Le second exerce son
activité à Kalanbacoro. Aujourd'hui leur activité est timide. Ils
espèrent revigorer leur commerce.
Quant à Mahamadou Camara, il dispose de 3 étangs de 5 m x 10 m, 5 m x
10 m, et 15 m x 7 m dans la commune rurale de Baguinéda. La première
exploitation a donné 250 kg de poissons. La vente a rapporté 180 000
Fcfa. Le Général Sékou Ly, ancien ministre dont la ferme est située à
Banco, a commencé la pisciculture depuis 1972. Il dispose de 3 étangs
de 2100 m2 chacun. Les productions ont été abondantes et depuis la
construction des étangs, il reçoit des visiteurs qui sont fascinés par
l'immensité de sa ferme. Mamadou Traoré, militaire à la retraite,
dispose d’un étang de 200 m2 à Niamakoro. Il élève surtout de
l’hétérobranchus (polio). La production est importante. Au regard de
ces réalisations, la pisciculture semble amorcer un essor dans les
zones aquacoles de notre pays et dans la périphérie de Bamako. Si elle
est accompagnée et vulgarisée, la pisciculture peut contribuer de
façon significative à la lutte contre la faim et la malnutrition dans
notre pays tout en créant beaucoup d'emplois, juge Héry Coulibaly. La
rizipisciculture est aussi en cours d’expérimentation en collaboration
avec l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB) et l’USAID pour
renforcer le dispositif existant.
Selon directeur national de la pêche, les atouts de la pisciculture
sont les conditions climatiques favorables, l’important potentiel
irrigable, l’existence de sous produits agricoles et industriels et un
large marché pour écouler les productions. Cependant ce sous-secteur
de la pêche connaît quelques contraintes liées à la disponibilité
d’alevins (larvins de poissons servant de pépinières l'élevage du
poisson). Leur transport pose des problèmes, faute de d'équipements
adaptés. En fonction du lieu de production et de la nature, un alevin
coûte entre 30 Fcfa et 150 Fcfa à l'intérieur du pays. Mais ce
problème sera résolu d'ici 2010, rassure Héry Coulibaly. La station de
production de Sélingué en réfection sera dotée d'équipements modernes.
Toutes les régions bénéficieront également de moyens de transport
adéquats d'alevins. La perméabilité du sol, l’insuffisance numérique
de l’encadrement technique handicapent les pisciculteurs.
L'absence d'une alimentation de qualité, le manque de dispositif de
financement pour les investisseurs privés freinent le développement de
la pisciculture. Il faut corriger le tir pour donner un réel coup de
piston au développement de l'activité piscicole dans notre pays. Déjà,
la production nationale est importante. En 2008, notre pays a produit
132.000 tonnes de poissons.
C. A. DIA
Le 16 sept. 2009 à 17:15, coulibaly seydou a écrit :
Permettez moi tout d'abord, de vous remercier pour
m'avoir donné
l'occasion de m'exprimer sur votre site ce, en rapport avec la
vision du Ministère de l'Elevage et de la Pêche depuis sa création
en mai 2004. Dès le lendemain de sa création le Département a
élaboré une note stratégique pour définir sa vision qui est de
sortir la pêche de son état de cueillette à aller vers le
développement d'un programme de développement de l'aquaculture. Je
dois rappeler que le Mali est un pays de tradition de pêche en
matière de production, de transformation, de commercialisation et de
consommation des produits de pêche. La production myenne annuelle
est estimée entre 100 000 à 120 000 tonnes de poisson frais qui
assure une consommation de 10,5 kg/hbt/an pour une valeur ajoutée
brûte de 90 milliards de F CFA par an et des emplois créés estimés à
500 000. Le Mali est arrosé par trois grands fleuves: Niger, Sénégal
et Bani et dispose de 4
zones principales de pêche: le Delta central du Niger, le Lac de
retenue de Sélingué, le Lac de Manantali et la zone de Ansongo.
Mais le Mali a subi les effets des changements climatiques avec la
sécheresse de 1970, 1980 et aujourd'hui cette sécheresse est devenu
endémique et il faut l'intégré à nos activités de développement.
C'est pour toutes ces raisons qu'il a été créé pour la première fois
au Mali dans le paysage institutionnel un Département dénommé
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche en octobre
2002 et en mai 2004, il fut créé le Ministère de l'Elevage et de la
Pêche pour une meilleure visibilité et lisibilité des deux sous
secteurs élevage et pêche. C'est à cet effet, que nous avons déclaré
l'année 2006 Année de la Pisciculture au Mali et en 2007 nous avons
élaboré un Programme Qinquennal d'Aménagements Aquacoles pour la
période 2008-2012 pour un coût global de 13,960 milliards de F CFA
axé sur la construction d'étangs, de cages flottantes,
d'empoissonnement de mares, de bancotières et d'empreints avec
quatre (4) espèces locales Tilapia, Clarias, Heterobranchus et
Herotis.
Pour développer l'aquaculture au Mali nous sommes entrain de partir
à partir de la pisciculture artisanale qui est sur le point de
donner de bons résultats par l'empoissonnement des plans d'eau. Mais
voilà un peu ce nous sommes entrain de faire.
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