Bonjour et merci a Olivier
Cette contribution me fait avancer beaucoup. Elle confirme ce qu’a soutenu Lazare sur
l’importance à voir les choses au « cas pas par cas ». Par ailleurs, elle interpelle à
plus d’utilisation des résultats de la recherche pour réduire les risques d’échecs. Je ne
suis pas sur que les concepteurs courants des projets d'aquaculture à petite échelle,
composante des systèmes agricoles ruraux s’inspirent La démarche (et le modèle de
production) mise en œuvre par l'APDRA.
Olivier relève qu’elle connaît des succès certains notamment et en gras dans la zone
forestière humide. Est-ce à dire que la démarche mériterait une particularisation dans la
zone non humide ? Que penses- tu de la part des fluctuations de disponibilité et celles de
qualités de la ressource dans ces cas ? Autrement dit il y a-t-il un exemple de succès
dans de tel cas ?
--- En date de : Jeu 16.2.12, Olivier MIKOLASEK <olivier.mikolasek(a)cirad.fr> a
écrit :
De: Olivier MIKOLASEK <olivier.mikolasek(a)cirad.fr>
Objet: Re: [Sarnissa] [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re: [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re:
Support d'aquaculture en République Démocratique du Congo (RDC)
À: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Jeudi 16 février 2012, 15h39
bonjour,
je me permet de vous remettre ci-dessous les 3 type de pisciculture que nous avons retenus
(de manière consensuelle, cad sans partager toujours la totalité de la définition donnée)
dans les "notes de politiques aquacoles" de SARNISSA
(
http://www.sarnissa.org/tiki-index.php?page=SARNISSA++Project+Publications). Pour moi,
ces deux notes (et toutes ces Etudes de Cas qui ont été produites dans le cadre de
SARNISSA) pourraient constituer une base commune de réflexion pour développer nos échanges
sur la manière d'accompagner le développement de la pisciculture.
De mon point de vue, si la pisciculture de "subsistance" est une forme de
production de poissons non durable et en particulier non rentable sur le plan économique,
elle ne fait pas parti des 3 types proposés ci-après (on pourra développer; les brésiliens
utilisent souvent le terme de pisciculture de loisirs). Même à petite échelle, la
pisciculture doit avoir un sens économique pour son promoteur. Et je fais, l'hypothèse
que compte tenu de l'important investissement consenti (accéder au foncier, mobiliser
du travail et/ou du capital, mobiliser les intrants nécessaires et acquérir les
connaissances et le savoir-faire) par l'entrepreneur (petit ou grand; rural ou urbain;
familial, patronal ou capitalistique), celui s'attend non seulement à consommer le
poisson produit mais aussi à le vendre sur les marchés (ruraux ou urbains selon; en direct
ou via des intermédiaires). De fait, l'exploitant agricole rural (qui, en innovant
dans la
pisciculture, peut-être qualifié d'entrepreneur) doit pour se lancer être capable de
mobiliser tous les facteurs de production nécessaires à son activité au même titre
qu'un promoteur industriel. Ce qui diffèrent ceux sont les moyens d'y parvenir et
donc la démarche à mise en oeuvre. Dans tous les cas, il faudrait être capable de
concevoir un modèle sociotechnique de pisciculture adapté à la fois à son (ses)
promoteur(s) capable de lever les contraintes et de valoriser les opportunités locales. Et
si ce n'est pas possible, il vaudrait mieux alors abandonner l'idée même de la
pisciculture.
La démarche (et le modèle de production ) mise en oeuvre par l'APDRA et ses
partenaires pour accompagner le développement d'une pisciculture rurale rentable me
semble constituer un bon exemple. Elle connaît des succès certains notamment dans la zone
forestière humide d'Afrique de l'Ouest et Central. Je vous encourage à découvrir
sa démarche, ses projets et publications sur son site
www.apdra.org . Ceci peut nous
permettre de questionner les démarches d'accompagnement d'une pisciculture
composante des systèmes agricoles etc.
bien cordialement,
Olivier
---------------------------------------------------------
Trois types aquacoles principaux peuvent être distingués en Afrique
sub-saharienne. Ils diffèrent considérablement dans leurs logiques de gestion
et de mobilisation des ressources:
a. L'aquaculture à petite échelle, composante des systèmes agricoles
ruraux: la production de poissons est intégrée à l'agriculture et à l’élevage ;
les ressources mobilisées proviennent principalement de l'exploitation
agricole (déchets d'origine animale, sous-produits agricoles, main-d'oeuvre
familiale), les aliments artificiels ne sont utilisés qu’en complément ;
production extensive ou semi-intensive, les poissons produits sont
autoconsommés et vendus dans des proportions variables sur les marchés
locaux.
b. Les petites et moyennes entreprises aquacoles, (semi-)intensives
(PME): les entreprises sont souvent spécialisées dans l’aquaculture; les
aliments artificiels sont fréquemment utilisés et peuvent constituer l’unique
source d’aliments; la production est principalement réalisée à petite
échelle/semi-intensive, mais aussi à moyenne échelle/intensive, elle est
orientée vers les marchés locaux et urbains ; la main-d'oeuvre est à la fois
familiale et salariée.
c. L’aquaculture industrielle, à grande échelle: la production de poissons
marchands est de type industriel avec souvent une intégration verticale de la
production d’aliments et alevins, de la transformation et commercialisation
des produits; la main d’oeuvre est salariée composée de cadres techniques et
de personnel qualifié ; les capitaux sont principalement étrangers; la
production est orientée vers l'exportation et, de plus en plus, vers les
marchés régionaux et nationaux.
Lors de la définition des politiques publiques et des stratégies en matière
d’aquaculture, il est crucial de reconnaître que ces trois types d'aquaculture
ont leurs propres avantages et limites, et qu’ils contribuent différemment à
la réalisation des objectifs de développement. Ils diffèrent aussi dans leurs
besoins. Chaque type d'aquaculture nécessite un ensemble distinct
d'interventions, de ressources et de budget pour parvenir à résoudre ses
contraintes spécifiques et permettre de réaliser son plein potentiel de
développement.
Le 16/02/2012 12:39, Peter Corey a écrit :
Je vous remercie de vos commentaires sur le sujet de l'aquaculture en RD Congo. Le
rappel de la non-durabilité de l'aquaculture de subsistance est valide. Il est clair,
également, que la disponibilité d'alevins de qualité limiter la promotion de la
pisciculture dans la région. Semble concluante que le tilapia du Nil est là, comme l'a
souligné par Bill Daniels. C’etait aussi évident pour moi lors de ma visite en 2008.
Je suis conscient d'une organisation aurait eu plus de 20 000 étangs sous son
surveillance dans la province Equateur de la RDC avant 1998. Beaucoup d'entre eux sont
maintenant inactifs ou improductifs, en partie due à la consanguinité des stocks
d'élevage. C'est une région où le développement commercial peut ne pas être
réalisable pour le moment, mais où l'aquaculture peut rentable faire une réelle
différence en assurant les moyens d'existence durables pour les populations locales.
La question reste: Comment peut-on le mieux contribuer à accroître le succes des eleveurs
de poissons dans cette région?
Peter Corey
From: sarnissa-french-aquaculture-bounces(a)lists.stir.ac.uk
[mailto:sarnissa-french-aquaculture-bounces@lists.stir.ac.uk] On Behalf Of Jérôme Lazard
Sent: Wednesday, February 15, 2012 6:58 AM
To: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Subject: Re: [Sarnissa] [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re: [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re:
Support d'aquaculture en République Démocratique du Congo (RDC)
chers tous,
nous tournons en rond sur ces 2 thèmes depuis des mois:
-pisciculture de subsistance ou pisciculture commerciale?
-espèce autochtone à tout prix au nom de la sauvegarde de l'intégrité des écosystèmes
ou introduction "réfléchie" de certaines espèces performantes lorsque le milieu
en est dépourvu?
la question ne peut pas être traitée de façon universelle mais doit l'être au cas par
cas et je vous renvoie aux très nombreux échanges et prises de position figurant sur les
forums Sarnissa en Français et en Anglais sur ces sujets.
il n'en reste pas moins que:
-50 ans de (non)développement de la pisciculture sur le continent africain ont largement
démontré que les initiatives de développement d'une pisciculture de subsistance
s'arrêtaient en même temps que la source de financement qui leur avait donné
naissance. lorsque l'on parle de "qualité des alevins", celle-ci a un coût
et celui-ci doit, à un moment ou à un autre, être supporté par les pisciculteurs qui
doivent donc avoir des entrées d'argent (idem pour l'aliment).
-concernant l'introduction d'une espèce exotique considérée comme performante,
chaque pays est maître chez lui (sauf en cas de partage d'un système hydrographique,
cas fréquent) et doit conduire une réflexion avant de prendre une décision. elle est
compliquée car elle doit être guidée par un certain dogmatisme et une dose de pragmatisme.
on peut imaginer des zones protégées, d'autres non. par ailleurs, il convient aussi de
recenser les introductions déjà effectuées par des opérateurs privés (ou publics .....)
sans rien demander à personne: on sera surpris de constater que, dans de nombreux cas,
l'espèce en question est déjà présente!!
bien amicalement,
jérôme lazard
Le 14/02/2012 22:50, Célestin Boua Atsé a écrit :
Je voulais intervenir dans ce débat sur l'aquaculture au RDC car je pense qu'il y
a des problèmes auxquels il faut faire face dès maintenant si on veut faire de
l'aquaculture une activité rentable surtout pour les populations rurales et
périurbaines. J'ai lu dans les interventions de ce qui m'ont précédé que le vrai
problème démeure le problème d'intrant essentiellement les semences. Je voudrais dire
que la problématique de l'aquaculture dans certaines régions de l'Afrique sont les
mêmes. Mais il faut surtout tirer les leçons des expériences passées pour ne pas refaire
les mêmes erreures. Je voudrais parler de ceux qui sont pour la non introduction de
Oreochromis niloticus dans les régions où la biodiversité est assez riche. Nous, en Côte
d'Ivoire, nous avons fait l'expérience de l'élévage du Tilapia zilli.
C'est une espèce prolifique dont la croissance est très faible donc non rentable
économiquement. Il ne faut pas
demander aux pisciculteurs du RDC de reprendre toutes les expériences que nous avons
menées pour arriver à des résultats de croissance médiocre. L'introduction du O
niloticus sous des conditions environnementales contrôlées devrait permettre
d'accroître la production aquacole de ce pays. Je me rappelle qu'en 2001 après la
crise qui a secoué ce pays, j'ai reçu deux personnes de la RDC, un pisciculteur et un
responsable du projet de relance de l'aquaculture. Ils avaient pour mission de
reprendre la production d'alevins dans les stations publiques. nous avons ensemble
transféré des alevins de O niloticus et de silure Heterobranchus longifilis. Je n'ai
plus de nouvelles. J'espère que cette expérience a permis d'apporter un plus à la
relance de l'aquaculture dans ce pays.
From: tropi91(a)mac.com
Date: Tue, 14 Feb 2012 16:54:36 +0100
To: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Subject: [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re: [Sarnissa] [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re:
Support d'aquaculture en République Démocratique du Congo (RDC)
Merci. Cependant, l'Oreochromis niloticus eduardianus est présente dans la partie
nilotique de l'Ituri.
Le problème est aussi de savoir quel type de pisciculture il y a lieu de mettre en place
(subsistance, semi-intensive…). J'admets que les étangs que j'avais vu là-bas
(2007) ne m'avaient pas vraiment convaincu.
Yves Fermon
Le 14 févr. 2012 à 13:29, albert walanga a écrit :
Je suis tout à fait d'accord avec vous que l'introduction des espèces et ou de
Tilapia niloticus ne pourra pas manquer des conséquences sur les espèces autochtones. Par
exemple dans le bassin d'Ituri, l'espèce Tilapia zilii est bien présente dans les
cours d'eau locaux et qu'on peut éléver dans les étangs.
Merci beaucoup pour ce rappel écologiquement important pour présever la biodiversité
locale.
Albert BULIMWENGU WALANGA
GSM:
+243 (0) 99 76 73 808
+243 (0) 85 33 14 292
+243 (0) 81 27 40 630
E-mail: albertwalanga(a)yahoo.fr
Facebook: bulimwenguwalanga
Skype: albertwalanga
--- En date de : Mar 14.2.12, Yves Fermon <tropi91(a)mac.com> a écrit :
De: Yves Fermon <tropi91(a)mac.com>
Objet: [{SPAM?} score 7.0] {SPAM?} Re: [Sarnissa] Support d'aquaculture en République
Démocratique du Congo (RDC)
À: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Mardi 14 février 2012, 11h51
Bonjour,
Je me permets juste un petit rappel cependant. Le tilapia du Nil n'est pas présent
naturellement dans la plupart de ces zones (sauf au Kivu). Evitez de l'introduire
compte tenu de la richesse de la faune ichtyologique du bassin du Congo.
Merci
Yves Fermon
Le 14 févr. 2012 à 11:06, john fakage a écrit :
Mr Peter,
Cela me fait plaisir de découvrir l'intérêt que vous portez à l'aquaculture de mon
pays. Au fait, beaucoup de régions de la RDC présentent un potentiel aquacole important.
Moi, j'évolue à l'Est du pays où j'opère dans le secteur particulièrement avec
les pisciculteurs en milieu rural. Je peux te dire que des régions comme Shabunda, Mwenga
et Bunyakiri au Sud-Kivu; et Walikale au Nord-Kivu regorge d'énormes potentialités
piscicoles sous-exploitées suite à l'ignorance des techniques plus rentables et à un
manque d'intrants appropriés par les exploitants. Alors, ne pourriez-vous pas voir
dans quelle mesure étendre votre action à cette région?
Merci.
John Nihoreye
MSc. Aquaculture
Bukavu/RDC.
From: peter.corey(a)ns.sympatico.ca
To: sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Date: Sun, 12 Feb 2012 22:35:14 -0400
Subject: [Sarnissa] Support d'aquaculture en République Démocratique du Congo (RDC)
Salut membres de SARNISSA française:
En 2008, j'ai été en RDC pour une visite d'exploration pour l'aquaculture
durable. Je vais retourner au Congo au mois d'Avril cet année pour le support
d’aquaculture dans le mêmes région, Gemena, Province Équateur. Je veux donner certain
fonds aux éleveurs qui existe déjà et les éleveurs potentiels pour se procurer les outils
et les alevins. Je voudrais aussi offrir un peu d’instruction pour une meilleur pratique
d’aquaculture. A mon avis le nord de la RDC est une région ou l'aquaculture peut
faire une grande différence pour les familles rurales et peut aussi apporter un gagne-pain
durable.
Je voudrais savoir s’il y avait les personne ou des organisations qui support actuellement
l'aquaculture dans la région que j’ai déjà mentionner ci-dessus?
Merci beaucoup pour votre aide,
Peter Corey
Nova Scotia, Canada
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