Le 1 nov. 08 à 12:59, Jérome Lazard a écrit :
le développement durable. Les seconds se doivent
cependant de diffuser
régulièrement un bulletin sanitaire des eaux dans lesquelles sont
élevés
les poissons (concentration en coliformes fécaux par exemple) pour
affronter leurs détracteurs. Ce n'est plus de la philosophie mais de
l'hydrobiologie.
Le Brésil est certes un pays très riche en diversité des
développements aquacoles, mais je nuancerais quand même car les
débats sur ce thème frisent quand même très régulièrement
l'affrontement idéologique (voir débats sur la liste d'aquaculteurs
Panorama da Aqüicultura
http://www.panoramadaaquicultura.com.br/).
Mais cette controverse "aliment vs. fertilisant organique" dépasse
finalement assez largement les frontières du pays. Par contre, au
Brésil, l'aquaculture est vraiment l'affaire des aquaculteurs avant
tout.
A mes yeux, la diversité brésilienne illustre donc bien les débats de
la semaine écoulée. Le développement ne se résume bien évidemment pas
à une question de rentabilité économique comme on l'a cru dans les
années 80, à une question de coût d'opportunité, comme on l'a cru
dans les années 90, ou à une question d'intégration dans les systèmes
de production comme on a tendance à le croire aujourd'hui. C'est TOUT
à la fois***, plus de nombreux autres facteurs dépendants du contexte
local, qui déterminent le succès (ou l'échec).
Et à mon sens, c'est ça l'enseignement brésilien : l'aquaculture peut
se développer très vite si elle trouve sa place. Loin d'être une
évidence, c'est la clé du succès: "trouver sa place", sur un marché,
dans un système économique, dans un système agraire, dans un système
humain, dans un système culturel, dans un système social, dans un
système historique, dans un système religieux etc. (voir la thèse de
Newton Rodrigues sur
http://aquatrop.cirad.fr/bibliotheque/theses )
Je me demande aussi pourquoi les francophones sont aussi absents des
grands débats mondiaux actuels comme le dialogue tilapia etc., qui
structurent pourtant l'avenir de l'aquaculture (en plus, sur une
espèce africaine !). On veut que l'aquaculture africaine se
développe... Très bien... Mais cela est-il possible si on reste dans
sa bulle et qu'on n'est pas présent dans ces grandes discussions où
sont déjà les autres continents ? Est-ce que l'aquaculture peut se
développer en Afrique francophone en marge de ce qui se passe dans le
reste du monde ?
*** Je ne suis pas sûr de la totale pertinence de cette affirmation
pour tous les contextes (par exemple, la rentabilité économique, cf
message C. Ducarme sur l'aquaculture de prestige), mais admettons, en
première approximation...