Jérôme,
Merci d'avoir souligné que notre forum est sérieux et professionnel. C'est aussi
un lieu de débat qui peut justement contribuer à une telle "réflexion prospective
responsable".
Je ne sais pas ce que recouvre le chiffre qui te fait réagir et qui est bien sûr assez
surprenant. En plus, il a fluctué du simple à plus du triple au gré des articles de
l'année écoulée (cf ci dessous), et il semble parfois intégrer la production de la
pêche et de l'aquaculture. Mais à propos de l'événement que l'article décrit,
le lancement d'un programme pilote de développement de l’aquaculture, on ne peut pas
parler d'un effet d'annonce compte tenu de tout ce qui s'est passé au cours
des derniers mois au Sénégal. En tout cas, jusqu'à présent, les annonces ont été
suivies de réalisations.
Je vous ai adressé il y a peu une synthèse sur ce sujet. Je te remercie de me donner
l'occasion de la renvoyer ci-dessous. Il faudrait bien sûr la mettre à jour avec la
nomination très récente à la tête de l'ANA de M. Mamina Daffé, professeur à
l'UCAD, et le lancement de ce programme pilote mercredi. Et ne pas oublier qu'elle
est exclusivement basée sur des informations glanées sur Internet, avec tout ce que cela
est susceptible d'impliquer comme erreurs, imprécisions, manques etc. Malgré ces
incertitudes, il y a clairement un investissement et une volonté politique forte de
développer l'aquaculture dans ce pays, avec l'appui de la BAD, de la FAO, du
Japon, de la Corée, du Canada etc. Un symposium international sur l'aquaculture
durable s'est tenu à Dakar il y a quelques mois, auquel ont participé plusieurs de nos
membres. Le Prof. Célestin Boua Atsé nous a adressé le rapport de l'atelier, qu'il
en soit remercié une nouvelle fois:
http://lists.stir.ac.uk/pipermail/sarnissa-french-aquaculture/attachments/2….
Quant à la stratégie de développement, voir ci-dessous, elle semble panacher aquaculture
industrielle, aquaculture paysanne, rurale et artisanale, et aquaculture urbaine. A
l'heure ou beaucoup ne veulent plus miser que sur l'aquaculture industrielle,
j'observe cela avec curiosité car je ne voudrais pas que l'on passât trop
rapidement d'un paradigme à l'autre en délaissant de trop l'aquaculture
artisanale. Le monde est complexe, le développement est complexe, et des solutions simples
ne donnent pas toujours les résultats escomptés. En tout cas, pas à tous les coups.
Je l'admets, j'observe donc avec intérêt l'expérience sénégalaise, sans
préjugé ni indulgence aucune mais aussi avec un oeil critique. Je m'efforce de gérer
les incertitudes, même si j'accueille bien sûr avec plaisir toute information
susceptible de les réduire. Cela n'empêche pas d'avoir évidemment de nombreuses
questions et critiques qui restent à ce jour sans réponse: Quid du marché ? Quid de la
petite aquaculture entrepreneuriale ? Quid de l'approche participative alors que la
démarche semble assez dirigiste ? etc.
Si nous pouvons en discuter sur la liste, je trouve que cela serait enrichissant pour tout
le monde.
Bien cordialement
Lionel Dabbadie
PS: Je vais être absent quelques jours
QUE SE PASSE-T-IL AU... SENEGAL ?
1. UN CONTEXTE INSTITUTIONNEL TRES VOLONTAIRE
a/ Une volonté politique claire
Depuis 2000, les autorités du Sénégal ont engagé d’importants investissements publics pour
promouvoir une aquaculture axée sur la sécurité alimentaire, la croissance économique et
la réduction de la pauvreté. C’est ainsi qu'elle est devenue un élément central du
dispositif de mise en œuvre du Document de Stratégie de la réduction de la pauvreté et de
la Stratégie de croissance accélérée. D'ailleurs, à l’issue d’une visite de trois
jours dans la zone nord du Sénégal, le secrétaire permanent de la Stratégie de Croissance
Accélérée, M. Ibrahima Wade, n’a pas caché sa satisfaction concernant le rôle que
l’aquaculture peut jouer dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des
revenus des populations et la mise à leur disposition de protéines animales. Joignant le
geste à la parole, l’Etat du Sénégal a donc concrétisé sa politique de développement de
l’aquaculture en créant en juin 2006 l’Agence nationale de l’aquaculture chargée de la
mise en œuvre du programme national de développement du secteur.
Parmi les politiques qui affectent son développement dans le pays, il convient de signaler
le projet panafricaniste de la GMV (grande muraille verte) qui est l’un des projets phares
du président Wade. Les objectifs visés de cette GMV sont entre autres de servir de mur de
protection contre la désertification et de restaurer et valoriser les ressources. Elle va
s’étendre sur une longueur de 7000 kilomètres, une largeur de 15 kilomètres et une
superficie de 11 624 500 hectares. Cette bande verte doit traverser des pays comme le
Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigéria, le Soudan,
l’Erythrée pour finir à Djibouti. Dans ce projet, il est prévu également la construction
de 80 bassins de rétention par pays traversés et l’introduction d’animaux sauvages dans la
végétation qui sera ainsi formée. A noter toutefois une controverse sur son efficacité.
En effet, le président Wade est aussi convaincu que les bassins de rétention qui sont
actuellement au nombre de 220 au Sénégal, sont un moyen efficace de lutte contre la
pauvreté en zone rurale. En procédant à l’ouverture d’un séminaire international sur la
question, il a lancé le slogan « un village, un bassin de rétention». Justifiant sa
proposition, Abdoulaye Wade a déclaré que ce sont des milliards de tonnes d’eau qui
tombent annuellement sur le sol sénégalais et se perdent en infiltration dans le sol ou
dans la mer. Le concept de bassin de rétention consiste donc à capter et stocker les eaux
de ruissellement de pluies. Le bassin de rétention dans son approche prend en compte les
réalités sociales de chaque site afin de créer des micro-entreprises locales chargées de
la promotion d’activités génératrices de revenus à grande échelle. 75 bassins ou ouvrages
de stockage d’eau de ruissellement ont été construits entre 2000 et 2003. Le Sénégal se
fixe comme objectif de construire 3.900 sites pour une capacité totale de stockage de 4,5
millions de mètres cubes. 500 ha pourront être irrigués à partir de ces sites qui
contribueront à la restauration du couvert végétal du pays.
Le Sénégal a adopté depuis quelques décennies une politique incitative visant à augmenter
les capacités de captures de la pêche. Mais, cette politique est confrontée aux problèmes
de conservation et de gestion durable des ressources halieutiques. Selon les statistiques
du ministère de l'Economie maritime du Sénégal, quelque 185 milliards de francs CFA
(environ 385 millions de dollars) sont tirés annuellement de la pêche. La pêche, dans son
ensemble, reste le premier secteur pourvoyeur de devises de par les exportations de ses
produits, selon Ousmane Ndiaye, conseiller technique au ministère de l'Economie
maritime, de la Pêche et des Transports maritimes. « Elle a offert 600 000 emplois, soit
17% de la population active du Sénégal ». Pourtant, la consommation de poisson per capita
est passée en quelques années de 35 kg/capita/an à 22 aujourd'hui. De plus, le secteur
de la pêche enregistre une baisse constante en volume des prises, mettant en péril
l'une des principales ressources pour plusieurs pays de la région. La situation
actuelle dans l'un des principaux ports de la pêche artisanale au Sénégal illustre
parfaitement la dégradation du secteur. Les quais du port "Joal-Fadiouth"
(sud-est de Dakar) qui compte plus de 7.000 pirogues de pêche, a vu le volume des prises
chuter de façon drastique durant les dix dernières années. Selon des données communiquées
lors d'une rencontre à Dakar, la moyenne des recettes des pêcheurs qui s'activent
dans ce port est passée de 10.000 Fcfa par jour (1 euro = environ 655 Fcfa) à 3.000
actuellement. L'aquaculture est présentée comme une alternative.
Les objectifs de production de l'aquaculture fluctuent d'un article à l'autre
restent confus sur ce qui relève de la pêche et de l'aquaculture. Il semble toutefois
que l'objectif soit de 26000 tonnes en 2010 (dont 23000 issues de la pêche ???) et
qu'en 2015 il soit compris entre 100 000 et 159 000 tonnes selon les sources (mais des
valeurs allant jusqu'à 350 000 tonnes ont été citées).
b/ Mais une forte instabilité ministérielle
En l'espace d'un an, trois titulaires se sont succédé au portefeuille de la
pisciculture: Mme Fatou Gaye Sarr (Ministre de l’Agriculture, de la Pisciculture et des
Biocarburants), Mme Thérèse Coumba Diop (Ministre des Biocarburants et de la
Pisciculture), et M. Babacar Ndao (Ministre chargé des Ecovillages, des Bassins de
rétention, des Lacs artificiels et de la Pisciculture) depuis juin. A noter qu'une
polémique a accompagné la nomination de Mme Coumba, ses partisans considérant son nouveau
poste comme moins prestigieux que le précédent (Ministère de la Santé).
c/ L'Agence Nationale de l'Aquaculture, un élément de stabilité de plus en plus
visible
L’Agence Nationale de l’Aquaculture (ANA), créée par le décret n° 2006 - 766 du 31 juillet
2006, a pour mission de favoriser le développement des activités d’aquaculture à travers
la conception, l’encadrement et l’évaluation des politiques et programmes . Elle met en
œuvre la mission qui lui est assignée dans deux domaines: 1/ le développement de
l’aquaculture en milieu rural par l’identification de sites favorables, la formation et
l’encadrement des opérateurs, et la vulgarisation des techniques aquacoles. Le marché
national est ciblé en priorité. Il s’agit plus précisément d’une pisciculture extensive et
semi intensive adaptée aux conditions de productions locales, pour lutter surtout contre
la pauvreté et améliorer l’alimentation et les revenus des populations rurales. Dans ce
cadre, l’Agence a retenu d’exploiter les bassins de rétention aptes à la pisciculture et
tous les autres plans d’eau, qui permettent d’améliorer les conditions de vie des
populations rurales. En outre, l’Agence vise la création et l’installation des PME
aquacoles en milieu rural, en mettant en avant le secteur privé, le rôle de l’Etat se
limitant à la création de conditions incitatives notamment par, la mise en place des
aménagements de base, la création de fermes pilotes de démonstration, et la recherche de
financement. 2/ la promotion de l’investissement privé national mais aussi étranger par la
création de conditions incitatives en vue d’attirer les investissements étrangers directs
(IED). Ce type d’aquaculture vise surtout l’exportation, avec un effet direct positif sur
la balance commerciale et participe au maintien de l’activité de l’industrie halieutique
nationale. Le directeur de l’Agence nationale de l’aquaculture (ANA) est M. Amath Wade. Le
budget de l’agence a chuté de 1,3 milliards à 300 millions, mais il devrait être revu à la
hausse.
d/ La création d'un réseau national de centres aquacoles, de fermes pilotes et de
structures d'appui à la filière
- Antenne Nord (Saint Louis): Le secrétaire permanent de la Stratégie de croissance
accélérée (SCA), Ibrahima Wade, a affirmé qu’il a l’ambition d’ouvrir une antenne
décentralisée à Saint-Louis. Selon lui, cette région stratégique regroupe l’essentiel des
grappes retenues pour impulser une croissance accélérée. La station piscicole de
Richard-Toll a déjà été réhabilitée avec l'appui de la FAO. La région de Saint-Louis,
selon Amath Wade, bénéficiera d’une station de production d'alevins, d’une ferme de
production d’eau douce basée à Richard Toll et Saint-Louis, qui seront des lieux de
rentabilisation financière de l’activité aquacole, mais aussi de formation des acteurs,
des agents et étudiants. Il est également prévu une ferme renfermant deux unités de
production que sont les étangs en terme de grossissement, couplée à une petite unité de
production d'alevins de poisson qui sera installée à Djeuss Peulh, sur une superficie
de 50 ha et une autre unité d’une centaine de cages dans le plan d’eau de Bop Thior. Des
fermes privées seront installées à Richard-Toll, Ross-Béthio et Gandiol, des fermes
communautaires en étangs ou en cages, notamment à Ndiarème et Mbane, dans le Dagana, ainsi
qu’à Ndiayenne Pendao, Fanaye Walo, Niandane, Diomandou et Arame, dans le Podor.
- Antenne Centre (Kaolack): mentionnée, mais aucune information trouvée à ce jour
- Antenne Sud (Casamance): La station du pont Emile Badiane est réhabilitée pour servir
d’alevinage de tilapia d’eau saumâtre. Avant décembre 2009, 1 500 000 alevins y seront
produits puis, distribués dans des fermes publiques de production, prévues un peu partout,
à Ziguinchor, Bignona et Oussouye. L’Ana a déjà empoissonné 2 étangs (de 1 250 m2 chacun)
en géniteurs, prélevés dans le milieu naturel. « Nous avons pêché dans les fleuves 2
espèces de Tilapia d’eaux saumâtres (Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis) », a
expliqué M. Abdoulaye Diallo, représentant de l’Ana à l’antenne Sud de Ziguinchor. L’un
des étangs contient à peu près 2 000 poissons dont 1 200 femelles pour 750 mâles. Soit un
rapport de 2 mâles pour 3 femelles. Dans le 2ème étang, il y a des Tilapia guineensis :
640 femelles pour environ 450 mâles. La station appuiera les producteurs déjà installés à
Thionk Essyl, Batine, Kartiack, Bessir, Diabir Kindjon, Goudomp, Birkama Kinkanfé, Birkama
Alafé, Diakène Wolof, Moulomp et Koubalang.
A Tambacounda va être implanté un complexe frigorifique d’un coût d’environ 400 millions
de FCfa. Tambacounda souffre beaucoup des difficultés de stockage de poisson. La
pisciculture et l’aquaculture ne sont pas encore développées, même si une dynamique est
notée au niveau de la nouvelle direction régionale de la Pèche. Aussitôt nommé ministre de
l’Economie maritime, de la Pêche et des Transports maritime, M. Thiam a annoncé la fin de
cette discrimination et a promis de tout faire pour que Tambacounda puisse avoir aussi du
poisson noble et frais. Et de promettre au moins cinq stations frigorifiques qui seront
placées à Tambacounda, Kidira Bakel et Koussanar. Pour le ministre Khoureychi Thiam, qui a
fait le point sur les caractéristiques techniques du complexe, le projet fait partie d’un
lot de 15 complexes frigorifiques qui seront implantés le long du littoral et à
l’intérieur du pays. Cette initiative va contribuer à une meilleure valorisation de la
production débarquée, des surplus, des produits et à la résorption du sous-emploi au
profit des acteurs directs et indirects.
e/ Création d'un syndicat agricole
L’existence d’un syndicat des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs avec des membres recensés
permettra au ministère de l’Agriculture de disposer d’une banque de données sur la
configuration de ces secteurs d’activité, qui jusque-là ne présentent pas suffisamment de
visibilité. Même si les agriculteurs, éleveurs et paysans seront tous regroupés au sein du
même syndicat, il y aura des fédérations nationales spécialisées pour chaque filière et
cette spécialisation sera mentionnée sur la carte de membre de chaque adhérent au syndicat
national. Pour ce qui est de la pêche, il y aura une fédération spécialisée en pêche
maritime, une en pêche continentale, une autre en pisciculture. Chaque filière fera son
programme, définir ses objectifs et en discutera avec le gouvernement.
f/ De nombreuses coopérations internationales
- FAO
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a injecté environ
182 millions de FCFA (400 000 dollars) dans le développement de l’aquaculture au Sénégal,
a révélé son représentant-résident au Sénégal, Amadou Ouattara. Ce financement a permis la
réhabilitation de la station piscicole de Richard-Toll (région de Saint-Louis). La FAO a
également aidé l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) à ‘’produire’’, lors de la
première année d’exécution du projet, ‘’près de 80 000 alevins, pour les pisciculteurs’’.
L’année suivante, cette quantité est passée à ‘’400 000 alevins’’, a-t-il indiqué. Pour
2010, il annonce que la FAO et l’Université de Dakar tablent sur une production de 3
millions alevins, soulignant que huit privés ont été ‘’encadrés et formés dans le cadre du
projet’’. M. Ouattara ajoute que le partenariat ave la FAO a en outre permis, de réaliser
des documents importants tels que le guide technique permettant ‘’aux pisciculteurs
d’avoir les notions rudimentaires pour faire une aquaculture durable’’, le code fiscal et
douanier sur l’aquaculture et le plan d’investissement sur l’aquaculture.
- Banque Africaine de développement
Selon le secrétaire permanent de la Stratégie de Croissance Accéléré, M. Ibrahima Wade,
l’Etat mène actuellement des discussions assez avancées avec la Banque africaine de
développement qui s’est dit prête à dégager 1,1 milliard de francs pour la promotion de
l’aquaculture.
- Japon:
Aquaculture du mérou blanc (Epinephelus aeneus)
Microprojet-test d'aquaculture de gracililaire (algue rouge)
- Corée
Une unité d’aquaculture en eau salée est en cours d'installation pour produire de la
dorade, du thiof, et du mulet. Les difficultés technologiques seront levées grâce à
l'accompagnement de la Coopération coréenne qui a une forte expertise dans ce domaine.
Le directeur technique de l’ANA, Abdoul Aziz Badiane a annoncé le démarrage imminent du
centre de reproduction de « thiof » (poisson noble et à forte valeur financière) à Mbour
en 2010. Ce centre sera un vivier pour le repeuplement des eaux en « thiof » et en
crevettes. L’unité sera réalisée grâce à la coopération coréenne (KOICA). La structure,
importante à plus d’un titre, viendra renforcer l’objectif de production de 23 000 tonnes
de poissons de rivage en 2010 et 150.000 tonnes à l’horizon 2015.
- Monaco
Le Sénégal et la Principauté de Monaco intensifient actuellement leur coopération
bilatérale axée essentiellement autour de l’économie, de la santé et de la lutte contre la
pauvreté ainsi que de l’environnement, a déclaré le Prince Albert II. Interrogé sur une
intensification dans certains domaines des échanges commerciaux, il a souligné ne pas
pouvoir répondre précisément à la question, même si, a-t-il indiqué, il y a entre le
Sénégal et Monaco de ‘’très bons échanges sur des secteurs importants tels l’agriculture,
l’agro-industrie, les technologies de l’information et de la communication, les télés
services, le textile, le tourisme, les produits de la mer et l’aquaculture’’.
- Inde
Implantation d'une usine frigorifique à Tambacounda
- Turquie
Trois ans après leur première Commission mixte, le Sénégal et la Turquie ont engagé de
nouvelles discussions pour relancer leur coopération bilatérale dans le domaine de
l’éducation, la santé, l’agriculture, l’hydraulique, l’élevage, la culture, la pêche, la
formation professionnelle et les transports, ainsi que les questions commerciales et la
promotion des investissements et des échanges commerciaux (Pme, Crédits de l’Eximbank,
Zones franches). Me Madické Niang, le ministre des Affaires étrangères, a rappelé que la
Turquie avait fait de l’année 2005, l’année de l’Afrique. Ce qui, à ses yeux, traduit
l’intérêt que ce pays voue au continent africain. Il a souhaité que cette coopération
s’élargisse à d’autres domaines: "Si le commerce est le pan le plus important, nous
nous devons explorer d’autres domaines comme celui de l’agriculture, mais aussi de la
santé, de l’élevage, de l’aquaculture".
- Israël
Tel-Aviv annonce trois projets au Sénégal, en Casamance, dont un avec une composante en
pisciculture.
- Espagne
La Secrétariat Général de la Mer a organisé à Dakar un cours sur le matériel de pêche et
d'aquaculture, composé de 4 modules de 20 heures chacun.
Négociations en cours
- Etats-Unis
Financement de l'IUPA de l'UCAD
2. LES EVENEMENTS IMPORTANTS
a/ Atelier de validation du plan national d’investissement pour les PME aquacoles
Un atelier de validation du plan national d’investissement pour les Petites et moyennes
entreprises (PME) aquacoles s’est tenu en septembre à Dakar. Acquis sur financement de la
FAO, le plan national d’investissement pour les PME aquacoles est exécuté par l’Agence
nationale d’aquaculture (ANA).
b/ Des inondations dramatiques à Kédougou
Parmi les dégâts collatéraux engendrés par les inondations à Kédougou, un projet qui était
en cours à Samécouta. Dans ce village, le Groupement d’intérêt économique, dénommé
Missirah Initiative développement local (Midl), avait entamé des activités de
pisciculture, d’aviculture et de maraîchage d’un montant de 29.000.000 F Cfa. Lesquelles
activités sont, du fait du débordement du fleuve, submergées et détruites par les eaux.
c/ Atelier sur le développement de l'aquaculture à Saint Louis
d/ Table ronde sur le financement du Programme national d’investissement agricole (PNIA)
Le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, a présidé le 9 février l’ouverture de la table ronde
sur le financement du Programme national d’investissement agricole (PNIA). La table ronde
réunira les partenaires techniques et financiers, l’Union africaine, la Commission de la
CEDEAO, les acteurs du monde rural, le secteur privé et les pays membres de la CEDEAO.
e/ Atelier de revue de l’avant-projet de loi portant code de l’aquaculture au Sénégal
Passer en revue, article par article, les dispositions de l’avant-projet de loi portant
code de l’aquaculture au Sénégal. Telle est la vocation de l’atelier tenu à Saly Portudal,
sous les auspices de l’Agence nationale de l’aquaculture (Ana).
f/ Atelier international sur l’aquaculture durable en Afrique
L’atelier s’inscrit dans le cadre des manifestions organisées à l’occasion de la
célébration de la Journée de la renaissance scientifique de l’Afrique (JRSA 2010) et a
regroupé environ 150 participants. Ils provenaient d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et
d’Europe, avec parmi eux des académiciens, des autorités gouvernementales, des
représentants de la communauté scientifique et universitaire nationale et internationale,
des partenaires au développement, des représenants de fondations, du secteur privé et des
média, œuvrant dans le domaine de l’aquaculture.
3. LES AXES DE DEVELOPPEMENT DE L'AQUACULTURE
a/ Aquaculture semi-industrielle: attirer les investisseurs
Le Directeur de l’Ana, M. Amath Wade, fait un appel du pied au secteur privé :
«L’aquaculture est maintenant un sous-secteur rentable. Et pour qu’ils puissent réaliser
leur projet, il faut qu’ on les accompagne. Nous avons déjà signé le protocole de
modernisation et d’intensification de l’agriculture, puisque ce programme là avait déjà
des ressources en termes de ligne de crédits.» Avec la ligne de crédits de la Fao, «nous
allons financer des promoteurs privés», assure M. Wade. Et dans les composantes du
financement, il sera compris les aménagements pour des bassins ou des cages. L’aliment,
les alevins, le petit personnel, sont des composantes qui sont prises en charge dans le
cadre du financement.
L’Ana est en train d’en aménager deux fermes semi-industrielles (une à Ziguinchor et une
autre à Saint-Louis). Chaque ferme a plusieurs composantes, à savoir, la ferme proprement
dite qui produit le poisson, une écloserie et une unité d’aliments. En Casamance, selon
Mamina Daffé, directeur technique de l’agence nationale de l’aquaculture, la ferme de
Ziguinchor aura une capacité de 500 tonnes /an et créera 200 emplois directs. Elles visent
à démontrer la rentabilité de l'aquaculture. Selon M. Amath Wade, Directeur général de
l’Ana (Agence nationale de l’aquaculture), une des fermes sera à Colobane (un quartier
périphérique de la ville) où les autorités locales lui ont octroyé 10 hectares de terres.
« Les adjudications sont faites. Quant à la réalisation de la ferme et l’aménagement des
étangs, ils feront l’objet de travaux à forte intensité de main-d’œuvre », a-t-il assuré,
indiquant que les populations locales y participeront massivement. De même que dans
l’approvisionnement des marchés en produits halieutiques. Une requête de financement de 6
milliards de Fcfa a été introduite auprès de la Banque ouest africaine de développement
pour en créer dix autres sur l’ensemble du territoire national et la BOAD a donné son
accord de principe. Toutes ces réalisations vont porter le parc semi industriel aquacole
du Sénégal à 12 fermes à la fin de l’année 2010 réparties sur l’ensemble du territoire
national, afin que l’aquaculture puisse être connue et pratiquée partout. Ces fermes
semi-industrielles seront rétrocédés aux promoteurs privés après deux ou 3 ans, selon un
cahier de charges. ‘’Il ne faut pas oublier que dans le décret qui a créé l’ANA, le chef
de l’Etat a dit d’impliquer le secteur privé. Donc, c’est à nous d’être imaginatifs et de
trouver les voies et moyens, le plus rapidement possible, pour impliquer ce secteur
privé’’, a rappelé M. Wade.
b/ Aquaculture rurale: valoriser les bassins de rétention
En réunion autour de leur constitution en structure faîtière, les comités de gestion des
bassins de rétention ont estimé que la valorisation des bassins de rétention passe
nécessairement par la pisciculture. Le projet va bénéficier de 25 millions de l’Agence
nationale de l’aquaculture (Ana). M. Wade rappelle que l’objectif ultime est de disposer
de 3000-3900 bassins d’ici à l’an 2010, pour une capacité totale de stockage de 4, 5
millions de mètres cubes. Pour le directeur de l’Ana, les instructions reçues, c’est de
mettre un accent particulier sur l’approche genre et, par conséquent, de mettre les
bassins de rétention à proximité des villages pour permettre aux femmes de marquer
fortement leur présence.
Les activités économiques fleurissent autour des 200 bassins répartis sur l’ensemble du
territoire national. Ces plans d’eau encastrés dans des terres fermes ou dans les
bas-fonds ont remis à flot des activités agricoles. Les infrastructures ont donné un coup
de fouet aux activités de maraîchage en permettant aux maraîchers de cultiver durant une
bonne partie de l’année. Outre la régénération de la végétation des zones d’implantation
de ces bassins, le projet a ouvert la voie à l’expérimentation de la pisciculture, une
alternative à la rareté de la ressource halieutique. Les Sénégalais éloignés des côtes et
des rives des fleuves peuvent désormais avoir accès à la ressource à partir de leurs
bassins de rétention. Près de Dakar, il y a un enchaînement de bassins de rétention à
Bargny, Séby Ponty, Mont Roland et Belvédé où des bassins de rétention naturellement
aménagés ont été empoissonnés. A Mbao, Djibo Leity Kâ, Ministre de l'Environnement, a
annoncé qu’il demandera au directeur de la pisciculture «d’empoissonner ce lac pour qu’il
soit comme avant. Il faut veiller à ce qu’il ne soit pas comme Mbeu-beuss». Les récoltes
permettent aux populations d’avoir du poisson sans aller jusqu’à Rufisque. 2 tonnes de
poissons ont été récoltées dans le bassin de Séby Ponty et les experts ont estimé
qu'il serait possible de produire dans ce bassin jusqu'à 10 tonnes. C’est l’un des
résultats les plus encourageants et les plus prometteurs. « Les bassins ont permis le
développement d’une agriculture diversifiée, d’une polyculture. Ils ont permis l’essor des
activités économiques », révèle le directeur des Bassins de rétentions, le docteur Mohamed
Thiam.
c/ Pisciculture paysanne et communautaire
Pour M. Abdoul Aziz Badiane, le Directeur technique de l’Ana, de nombreux promoteurs ont
investi le secteur au regard des résultats enregistrés par les exploitants de Richard-Toll
et Podor. Pour l’année 2009 , nous avons enregistré une production de 52 tonnes de
poissons dans 20 fermes et PME. Actuellement, nous avons centralisé 30 demandes de
réalisations de fermes aquacoles pour les Pme et 60 demandes communautaires à réaliser à
travers le Sénégal », a ajouté M. Badiane qui a indiqué que l’Ana a réhabilité les étangs
de production de poissons à Thionck-Essyl, Bessir, Kobalan, Karthiack et d’autres
localités de la région de Ziguinchor. « Nous avons bon espoir de satisfaire ces demandes
très prochainement, avec l’appui de la coopération espagnole avec qui nous sommes en
pourparlers très avancés et prometteurs.
Il existe notamment des fermes aquacoles de petites tailles, notamment à Haram, après
Podor, où une vingtaine de villages se sont réunis pour créer un Comité de gestion. Il y
a aussi celui de Diomandou, avec le même type d’investissement et le Comité de gestion
veille au grain. On y récolte des tilapias et du Yess, deux produits phares. A ce jour,
le Sénégal maîtrise la technique d’aquaculture en eau douce. "Nous avons des
promoteurs privés à Ross Béthio avec Serigne Abo Mbacké, Serigne Cheikh Ndao". Fils
de Serigne Mbacké Sokhana Lo, Serigne Abo Mbacké s’est investi depuis environ deux ans
dans une expérience d’exploitation de ce créneau. Un effort qui a nécessité un lourd
investissement pour aménager un vaste terrain légué par son père, où ce dernier avait
initié la culture du sésame en partenariat avec des ingénieurs égyptiens. Se positionnant
comme la locomotive de l’aquaculture dans la zone de Ross-Béthio où son père disposait de
100 ha de terre, Serigne Abo y a aménagé avec ses fidèles investis de la mission de
trouver de nouvelles expériences pour le développement économique du pays. ‘’La vie se
résume à l’adoration de Dieu et au travail’’, estime le marabout pour qui cette expérience
doit être perçue comme l’expression de la volonté de se nourrir d’expériences capables
d’amener le bonheur aux populations en les occupant tout en cherchant à diversifier ses
activités. Le secrétaire permanent de la Stratégie de croissance (SCA), Ibrahima Wade,
s’est dit très fier de l’implication de ce chef religieux dans cette aventure, soulignant
qu’il persuadé qu’il servira d’exemples aux autres dans un environnement marqué par la
rareté de la ressource halieutique.
c/ Aquaculture urbaine: créer des opportunités d'emploi
En sept mois de travail, l’Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue (OFEJBAN) a créé
613 emplois. C’est ce qu’a déclaré son directeur, Boubacar Ba, qui a aussi évoqué des
liens de partenariats utiles avec certaines agences et institutions de l’Etat du Sénégal.
Il s’agit notamment de l’Agence nationale d’Aquaculture pour la mise en valeur des bassins
de rétention avec la mise en place de projets intégrés de pisciculture, d’aquaculture, de
micro jardinage.
M. Boubacar Bâ a soutenu au cours de la séance de signature du protocole que « l’OFEJBAN
et l’ANA vont venir au niveau de la banlieue pour aider les population à faire la
pisciculture et produire du poisson qui sera vendu sur le marché ». Il a confié que « si
on développe la pisciculture et le micro- jardinage on peut donner vie à ce milieu ». A
l’en croire la signature de ce protocole va créer une synergie entre les deux structures
pour aider les jeunes mais aussi l’ensemble des populations de cette localité. Avant
d’ajouter qu’il ne s’agit pas seulement de la banlieue de Dakar mais plutôt de celle de
toutes les grandes villes du pays. Selon M. Bâ « l’étude du projet et des programmes est
évalué à 4,5 milliards et ce travail que l’OFEJBAN pilote au niveau de la banlieue va
donner de l’emplois directs à 600 personnes et 700 emplois indirects soit un total de 1300
emplois ». Il a assuré que «les bailleurs sont déjà prêts pour financer ces initiatives
qui participent au développement du pays. Des partenaires espagnols et italiens ont déjà
montré leur disponibilité à exporter l’expérience de leur pays au Sénégal ».
d/ Autres
A Sokone et Joal sur les huîtres pour lesquelles, d’ailleurs, un marché a été identifié
dans des pays de la sous-région grâce au concours de l’Agence sénégalaise de promotion des
exportations (Asepex), note sa représentante, Mme Alimatou Ly Ndiaye.
La région de Sédhiou a décidé de prendre progressivement son envol économique. Des lignes
d’actions sont proposées par les six groupes de panels, pour corriger les faiblesses. Il
s’agit, entre autres, de lutter contre la langue salée, de vulgariser et développer
l’aquaculture (pisciculture, ostréiculture, crevetticulture…),
Il y a des promoteurs en Casamance qui sont dans les algues et le tilapia et à Joal, des
groupements féminins qui sont dans l’huître parce qu’il y a une forte baisse au niveau de
la production parce que les équipements sont vétustes. Le plan d’eau n’est pas
correctement tenu parce qu’il n’y a pas de Comité de gestion.»
3. LES INVESTISSEMENTS DANS LE FUTUR
a/ La formation
- Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis
Le recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Mary Teuw Niane, a présenté les
projets de montée en puissance de son institution dont les effectifs devront sensiblement
augmenter les prochaines années. L'université possède une ferme où devrait être érigée
sous peu une Unité de Formation en Agriculture et en Aquaculture
- L’Iupa libère ses premiers ingénieurs des pêches
Les 25 étudiants (24 sénégalais et un guinéen) d’entre les 98 que comptent les trois
premières promotions d’ingénieurs des pêches de l’Institut Universitaire de Pêche et
d’aquaculture de l’Université Cheikh Anta Diop ont reçu leur diplôme le jeudi 5 février
2009. Leur mission consistera à participer activement à l’effort de développement de la
pêche qui connaît aujourd’hui, malgré les efforts consentis, un certain nombre de
difficultés. C’est sans doute pour cette raison que le Professeur Abdou Salam Sall,
Recteur de l’Ucad, les a interpellés pour « passer de l’aquaculture know how à
l’aquaculture industrielle ». Cette stratégie nécessitera, selon lui, « une descente sur
le terrain pour soulager les travailleurs et contribuer à la création de richesses locales
». Pour sa part, Omar Thiom Thiaw, Directeur de l’Iupa, notant la diminution de la prise
par capture malgré le rôle primordial joué par le secteur de la pêche dans nos économies,
a soulevé « la nécessité de former suffisamment de cadres et de renforcer les capacités de
recherches ». Créé en 2003, l’Iupa a une vocation régionale. Il a accueilli depuis sa
création des étudiants du Gabon, Mauritanie, et de Guinée. Toutefois, le Directeur de
l’Iupa a signalé que l’institut a besoin d’appui dans tous les domaines. Une réponse à sa
préoccupation sera fournie par Abdou Salam Sall qui a noté que les Etats-Unis ont financé
100 000 Dollars Us en équipements et 50 000 Dollars Us pour faire fonctionner
structurellement un laboratoire pour les parasites de poissons.
b/ La recherche
Parlant de la recherche en aquaculture, l’ancien ministre sénégalais de l’Industrie,
ancien Directeur de l’Onudi, Louis Alexandrenne a fait le constat suivant : « Sur les
expérimentations, il faut constater qu’on est encore à l’échelle de la recherche. Il faut
pour réussir trouver la possibilité de faire des transferts rapides au niveau industriel…
Il s’agit de voir encore ce qu’on peut faire ensemble en Afrique. Est-ce que dans le cadre
de la coopération régionale et sous régionale, on ne pourrait pas faire quelque chose de
prometteur. » Par exemple, conclut Louis Alexandrenne, «on a fait un grand projet
d’aménagement des bassins de rétention au Sénégal, il faut qu’on essaie de faire une
articulation entre ces ouvrages et les possibilités de développement de l’aquaculture»
- Espèces marines nobles: mérou blanc (Epinephelus aeneus), thiof, mulet
La première phase du projet, notamment l’étude de faisabilité d’une durée d'un an, a
été bouclée le 13 juillet 2010 par un séminaire de restitution, selon des informations
reçues de l’Ana. Le site de Joal a été choisi pour abriter le centre qui va permettre la
production de semences pour approvisionner les futures fermes de grossissement qui seront
installées le long des côtes sénégalaises. Il s’étend sur 5 ha et comprend aussi bien des
bâtiments de production, des bureaux et un laboratoire, ajoute le document. Le maire de
Joal a magnifié ce choix et se dit prêt à mettre à disposition le terrain ainsi retenu.
Quant au directeur de la Koica-Dakar, après avoir rappelé la coopération fructueuse entre
les deux pays en matière d’agriculture, de santé et d’éducation, il a réitéré l’engagement
du gouvernement coréen à appuyer le Sénégal en matière d’aquaculture. Au niveau du Nfrdi
qui sera l’agence d’exécution, on précise que le centre étant unique dans la sous-région,
il aura pour vocation d’étendre cet appui aux autres pays, notamment en matière de
formation et d’encadrement des chercheurs africains dans le domaine de l’aquaculture
marine. Le Directeur de l’Ana, M. Amath Wade, a magnifié les excellentes relations qui
lient la Corée au Sénégal dans ce domaine, comme en atteste l’appui de Koica à l’Ana qui a
ainsi été dotée d’un laboratoire de contrôle, de matériel informatique et de véhicules de
terrain. Pour l’heure, la maquette sera envoyée à Koica siège à Séoul pour financement de
la construction du centre. L’implication du secteur privé sera essentiel pour l’atteinte
des objectifs de production du Sénégal, d’autant que les espèces de mer visées sont très
prisées et leur l’élevage très rentable.
- Algues
Selon Ousmane Ndiaye, conseiller technique au ministère de l'Economie maritime, de la
Pêche et des Transports maritimes, les algues sont comprises dans les ressources maritimes
et les données de recherche qui sont disponible indiquent qu'au Sénégal, cette
ressource est "quasi-méconnue" et "quasi-inexploitée". Il a confié que
cela dénote de la faible production annuelle estimée entre 8 et 10 tonnes par an, alors
qu'elle peut atteindre 15000 tonnes annuelles. De plus, relève-t-il, cette situation
constitue un paradoxe au regard du contexte mondial marqué par un développement fulgurant
de l'exploitation des algues durant ces 20 dernières années avec une production de 9,5
millions de tonnes en 2003 dont 8,5 millions proviennent de l'algoculture.
- Four de séchage du poisson
La deuxième semaine scientifique agricole organisée par le Conseil ouest-et-centre
africain pour la recherche et le développement agricole (CORAF) se poursuit à Cotonou où
le chercheur sénégalais Moustapha Dème a présenté les fours "Chorkor et
Parpaing".
Le four "Chorkor et Parpaing" est une technique de fumage de poissons qui permet
de pallier les insuffisances des méthodes traditionnelles de braisage du poisson. Le four
"Chorkor et Parpaing" permet d'éviter ces pertes et surtout d'améliorer
la qualité des produits transformés et la durée de leur conservation.
- Elevage du Tilapia
Dans le même contexte où l’université de Dakar s’occupe encore à des travaux de recherche
pour apprivoiser cette espèce de poisson assez connu dans les bolongs du Sine, du Saloum,
de la Casamance, le Sénégal peut se vanter de produire grâce à un système d’écloserie
encore en expérimentation quelque 200.000 larves par semaine. Mamadou Sène, un des
chercheurs, en plein dans la finalisation d’une thèse de doctorat sur l’aquaculture
souligne ainsi l’existence de « tests de croissance assez intéressants allant jusqu’à 173
grammes par kilo d’aliments fournis par jour. »
4. LES INITIATIVES NON-GOUVERNEMENTALES
Un projet pilote de pisciculture rurale de Macrobrachium vise à éliminer la bilharziose.
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http://www.youtube.com/watch?v=T5I6O-yRN2U
De : Jérôme Lazard <jerome.lazard(a)cirad.fr>
Date : 26 novembre 2010 15:03:33 HNEC
À : sarnissa-french-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
Objet : Rép : [Sarnissa] Le Sénégal vise les 150 mille tonnes dans cinq ans
Bonjour à tous
Question: et pourquoi pas 150 000 000 de tonnes?
Je ne pense pas que ce type d'annonce aide d'une quelconque façon les techniciens
au sens large chargés de promouvoir une activité tout juste naissante au Sénégal. Il me
paraît important, surtout dans le cadre d'un forum comme Sarnissa qui revendique
sérieux et professionnalisme, de distinguer les effets d'annonce de nature politique
d'une réflexion prospective responsable.
Bien cordialement,
Jérôme Lazard
--
Centre de Recherche Halieutique - avenue Jean Monnet - BP 171 - 34203 Sète Cedex - France
Tél : +33 4 99.57.32.05
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