Fish choose their leaders by consensus: English version below- A
funny but serious and interesting study, for a sunday morning... As
long as as they do not choose their farmers by consensus ! :-)
VERSION FRANÇAISE
Les poissons choisissent leurs chefs par consensus
<http://www.eurekalert.org/pub_releases/2008-11/cp-fct110608.php>
Alors que les Américains viennent juste de choisir leur nouveau
président, le numéro du 13 novembre de Current Biology, une
publication Cell Press, révèle comment une espèce de poissons choisit
ses chefs: la plupart du temps, ils parviennent à un consensus en
faveur du plus attractif des deux candidats.
"Il s'avère que les épinoches préfèrent suivre les grands chefs
plutôt que les petits", indique Ashley Ward, de l'université de
Sydney. "Et pas seulement ça, ils préfèrent aussi les gras aux
maigres, les biens portants aux maladifs etc. Ce qui a attiré notre
attention, c'est que ces préférences se multiplient quand la taille
du groupe augmente, à travers une sorte de mécanisme de rétroaction
positive sociale."
Le consensus apparaît grâce à une règle simple" ajoute David Sumpter,
de l'Université Uppsala. "Certains poissons détectent tout de suite
le bon choix, alors que d'autres se trompent et font un mauvais
choix. Les autres poissons évaluent combien ont fait tel ou tel
choix. Si le nombre ayant fait un choix particulier dépasse largement
ceux des autres choix, alors les poissons indécis iront dans le sens
de la majorité."
Sumpter définit le consensus comme une décision prise en prenant en
compte de manière effective toute l'information possédée par les
individus. "En général, quand on fait référence à notre propre
manière de prendre des décisions, on considère qu'un consensus est
obtenu si tout le monde peut exprimer ses arguments pour tel ou telle
option et que la décision prise reflète l'opinion générale des
décideurs". "C'est en contraste avec les décisions faites par
seulement un petit nombre de membres du groupe, qui représenteront
plutôt leurs propres opinions"
Nous devons le test permettant de déterminer si un groupe base ses
décisions sur le consensus au philosophe français du XVIIIème siècle,
Condorcet, indique Sumpter. Condorcet a justifié le principe du jury
en montrant que la probabilité qu'une majorité d'individus
intellectuellement indépendants fasse le bon choix entre "coupable"
et "non coupable" augmente avec la taille du groupe.
Maintenant, les chercheurs découvrent que cela est aussi valable pour
des bancs d'épinoches devant choisir leurs chefs. Ward a présenté à
des groupes d'épinoche à 3 épines deux répliques de poissons aux
caractéristiques différentes, notamment au niveau de la taille, de la
graisse, de l'ombre et du mouchetage, qui sont des indicateurs de la
bonne santé et du bon état physique d'un individu. Par exemple, un
ventre dodu peut indiquer une bonne capacité à trouver de la
nourriture, alors que des tâches peuvent être le reflet d'un
infestation parasitaire.
Il a ensuite conduit des essais dans lesquels un, deux, quatre ou
huit épinoches devaient choisir entre deux répliques de poissons,
dont une était jugée plus attractive en fonction de travaux
précédents réalisés par l'équipe. Plus la taille du groupe est
élevée, plus les poissons prenaient des décisions justes, détectant
des différences subtiles dans l'apparence des répliques, indiquent
les chercheurs.
Dans la majorité des essais tous les poissons ou presque ont choisi
le chef le plus attractif qu'ils ont trouvé. Mais la méthode du
consensus a parois conduit les poissons à s'égarer. Dans une minorité
substantielle d'essais, tous, ou presque, les poissons ont suivi le
chef le moins attractif -il n'agit pas vraiment de l'idéal
philosophique de Condorcet.
Une simple règle de quorum, par laquelle la probabilité qu'un animal
commette une action particulière quand un seuil d'individus l'ont
déjà commis s'avère suffisante pour expliquer ces résultats, ce qui
semble indiquer que les animaux peuvent prendre des décisions justes
sans avoir besoin de réaliser des comparaisons compliquées entre les
informations qu'ils possèdent.
"Nos résultats montrent plutôt que la soumission à des pairs et les
décisions incorrectes en cascade occasionnelles peuvent s'expliquer
comme des sous-produits de ce qui est habituellement une méthode de
prise de décision par consensus exacte," écrivent les scientifiques.
En effet, indique Sumpter, les hommes commettent les mêmes types
d'erreurs.
"Un bon exemple ici est celui de la bourse", dit-il. "Il y a
actuellement de nombreuses discussions sur les agents de changes qui
ne sont pas capables de prendre leurs propres décisions et paniquent
en vendant, parce que les autres vendent aussi. Dans ce contexte, ce
comportement a quelque chose d'irrationnel. Mais dans de nombreux
autres scénarios, un tel comportement est parfaitement rationnel.
Regarder ce que font les autres et les copier si un nombre suffisant
d'individu font la même chose, est généralement une bonne stratégie
comportementale."
ENGLISH VERSION
Fish choose their leaders by consensus
<http://www.eurekalert.org/pub_releases/2008-11/cp-fct110608.php>
Just after Americans have headed to the polls to elect their next
president, a new report in the November 13th issue of Current
Biology, a Cell Press publication, reveals how one species of fish
picks its leaders: Most of the time they reach a consensus to go for
the more attractive of two candidates.
"It turned out that stickleback fish preferred to follow larger over
smaller leaders," said Ashley Ward of Sydney University. "Not only
that, but they also preferred fat over thin, healthy over ill, and so
on. The part that really caught our eye was that these preferences
grew as the group size increased, through some kind of positive
social feedback mechanism."
"Their consensus arises through a simple rule," said David Sumpter of
Uppsala University. "Some fish spot the best choice early on,
although others may make a mistake and go the wrong way. The
remaining fish assess how many have gone in particular directions. If
the number going in one direction outweighs those going the other
way, then the undecided fish follow in the direction of the majority."
Sumpter defines consensus as a decision in which all the information
possessed by the individuals making the decision is used as
effectively as possible. "Usually when talking about our own decision
making, we say a consensus is reached if everyone is allowed to
present their evidence for a course of action and the decision made
reflects the general opinion of the decision makers." That's in
contrast to decisions made by one or a very small number of group
members, which are likely to reflect only their opinions.
The test for whether a group is reaching its decisions on the basis
of consensus originated with the French philosopher Condorcet in the
18th century, Sumpter said. Condorcet justified the jury system by
showing that the probability that a majority of independent-minded
individuals is correct in a decision between "guilty" and "not
guilty" increases with group size.
Now, the researchers find, the same is true in schools of stickleback
fish making the decision about which leader to follow. Ward presented
groups of three-spined sticklebacks with two fish replicas differing
in characteristics, including size, fatness, shade, and spottiness,
that reflect something about the health or fitness of the individual.
For instance, a plump belly can indicate success in food gathering,
while spots may indicate a parasitic infection.
He then ran trials in which one, two, four, or eight sticklebacks had
to choose between two replica fish, one of which had been shown to be
more attractive on the basis of the team's earlier studies. As group
size increased, the fish made more accurate decisions, the
researchers report, better discriminating subtle differences in the
replicas' appearances.
In the majority of trials, either all or all but one of the fish
followed the more attractive leader, they found. But the consensus
method sometimes led the fish astray. In a substantial minority of
trials, all or all but one of the fish followed the less attractive
leader—not quite reaching Condorcet's philosophical ideal.
A simple quorum rule, in which an animal's probability of committing
to a particular option increases sharply when a threshold number of
other individuals have committed to it, proved sufficient to explain
the observations, suggesting that animals can make accurate decisions
without the need for complicated comparisons of the information they
possess.
"Our results show rather that submission to peers and occasional
cascades of incorrect decisions can be explained as a by-product of
what is usually accurate consensus decision-making," the researchers
wrote. Indeed, Sumpter said, humans make the same types of errors.
"A good example here is the stock exchange," he said. "Just now there
is a lot of discussion about traders unable to make their own
assessment and panic selling because others are selling. In these
instances, this behavior seems somewhat irrational. But in lots of
other scenarios, such behavior is perfectly rational. Watching others
and copying them if enough individuals seem to be doing the same
thing is generally a good behavioral strategy."
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The researchers include David J.T. Sumpter, Uppsala University,
Uppsala, Sweden; Jens Krause, University of Leeds, Leeds, UK; Richard
James, University of Bath, Bath, UK; Iain D. Couzin, Princeton
University, Princeton, NJ; and Ashley J.W. Ward, University of
Sydney, Sydney, Australia.