Bonjour,
En rapport avec les discussions actuelles sur la rizipisciculture, une actualité sur cette
pratique au Mali.
Vous pourrez retrouver d'autres informations de ce genre sur la page des actualités de
Sarnissa:
http://www.sarnissa.org/tiki-index.php?page=Latest+Media+African+Aquaculture
Bien amicalement
Lionel
Rizipisciculture à Baguinéda : L'expérience prend corps
l'Essor n°16577 du - 2009-11-25 08:00:00
Les poissons peuvent être pêchés après 3 mois et 9 jours d’entretien.
Elle peut, à tout moment de la saison, être pratiquée dans la zone OPIB et rapporte un
surplus de revenus
La direction régionale de la Pêche de Koulikoro a initié, de concert avec l'Office du
périmètre irrigué
de Baguinéda (OPIB), une expérience pilote d'élevage de poissons dans un étang creusé
dans une rizière. L'élevage de poissons a l'avantage de fournir des protéines
animales à la famille. C'est aussi une source de revenus supplémentaires pour le
producteur. L'Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB) est une zone de forte
production de riz dans notre pays. Les paysans produisent chaque année entre 10.000 à
20.000 tonnes de riz.
Les paysans de Baguinéda ont également introduit une nouvelle méthode d'élever des
poissons pratiquée en même temps que la culture du riz, appelée
"Rizipisciculture". La rizipisculture associe la culture du riz à l'élevage
des poissons sur une même parcelle irriguée. La Direction régionale envisage à
l'avenir une éventuelle vulgarisation de cette pratique dans les zones à maîtrise
totale de l'eau sur toute l'étendue du territoire national.
La Direction nationale de la pêche avait soumis en 2006 un projet de développement au sous
secteur de la pêche au Mali à l'USAID. Le partenaire américain a accédé à la
proposition en initiant une mission de terrain au Mali. Elle était conduite par Harry Rea,
spécialiste pêche au siège de l’USAID en novembre de la même année. Cette mission a été
concluante. La préparation d’un projet d’appui à la pêche et à l’aquaculture au Mali a
commencé en collaboration avec l’Université d’Oregon des Etats-Unis. A la suite de cette
mission, le Programme conjoint d’appui à la recherche dans les domaines de l’aquaculture
et de la pêche a été retenu par l’USAID pour faire bénéficier le Mali de l’expérience des
autres pays, où le programme est en cours d’exécution. Pour le cas de notre pays, trois
sites ont été retenus pour l'expérimentation du projet. Chaque site est géré par une
composante dirigée par un coordinateur. La composante "rizipisciculture" basée à
Baguineda est gérée par la direction régionale de la Pêche de Koulikoro, tandis que la
composante "pisciculture" est dirigée par la direction régionale de la Pêche de
Bamako. La composante "aménagement des pêcheries" est placée sous la tutelle du
chef de la Division aménagement des pêcheries et aquaculture de l'Office de
développement rural de Sélingué (ODRS). Le projet d'une durée de trois ans (2008-2010)
est financé par l'USAID pour un montant de 750.000 dollars US, environ 337,5 millions
Fcfa. Les agents de la direction régionale de la Pêche de Koulikoro de la composante
"rizipisciculture" ont reçu une formation au Sichuan Aquaculture Engineering de
Chine.
Le paysan Mamadou Samaké, âgé de 33 ans, est riziculteur à Baguinéda depuis des années. Il
a accepté de tenter la rizipisciculture avec l'aide de son père et d'autres
membres de sa famille. Il a expliqué que la pratique de la rizipisciculture consiste à
aménager un étang piscicole de refuge des poissons de 6 mètres de longueur et 80
centimètres de profondeur. Il est adossé à des tranchées périmètrales de 80 centimètres de
largeur et 60 centimètres de profondeur.
SOUTIEN A LA CROISSANCE ECONOMIQUE LOCALE. La mise en eau est effectuée dans l'étang
piscicole, qui à son tour, alimentera les tranchées grâce à un système de vases
communicants. Le dispositif permet le libre mouvement des poissons dans toutes les
directions de l'étang piscicole. Le paysan procédera ensuite à la mise en eau des
alevins qu'il nourrira deux fois par jour. Tous les deux mois, la ration est doublée.
Les alevins sont fournis gratuitement par la Direction régionale de la Pêche. Les espèces
élevées sont des carpes et des silures. Les poissons peuvent être pêchés après 3 mois et 9
jours d'entretien. Seuls les poissons d'un certain poids sont pêchés. Les menus
fretins sont remis à l'eau pour la prochaine pêche.
En évoquant l'avantage de cette pratique dans la zone, Mamadou Samaké a souligné que
la rizipisciculture peut, à tout moment de la saison, être pratiquée à Baguinéda et
rapporte plus que le riz, soutient-il. Les poissons pêchés sont en général vendus au
marché et une partie sert à la consommation pour la famille. Les prises sont vendues en
fonction du poids, soit 900 Fcfa le kilogramme, selon le paysan. Le directeur régional de
la Pêche de Koulikoro Alassane Touré Sandy lui conseillera de vendre le kilogramme de
poissons à 800 Fcfa en vue de pouvoir rapidement écouler son stock. La semaine dernière,
le paysan avait pêché 66 kilogrammes de poissons dans sa parcelle. Il n'a récolté que
400 kilogrammes de paddy sur cette même aire, a-t-il révélé à la délégation conduite par
le ministre de l'Elevage et de la Pêche Mme Diallo Madeleine Bâ, venue assister à la
séance de pêche.
Alassane Touré Sandy a révélé que cette expérience provient de la Chine qui a 90 ans
d'expérience en la matière. Dans notre pays, a expliqué le directeur, le système est
parti d'un diagnostic participatif à l'Office du Niger, où certains riziculteurs
se sont portés volontaires pour faire le test de la technologie dans leur champ de riz.
Après ce diagnostic, quatre paysans de Baguineda ont expérimenté le système de
rizipisciculture.
Le Directeur régional de la Pêche a souligné que l'introduction du système de la
rizipisciculture dans l'agriculture de notre pays en général et dans les parcelles de
l'Office du Périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB) en particulier s'inscrit dans le
cadre de la diversification des activités agricoles, de l'amélioration des revenus, de
la création d'emplois, de la lutte contre la pauvreté et de l'augmentation de la
croissance économique. Cette nouvelle technologie est sans nul doute une réponse à la
sécurité alimentaire.
Elle contribue à la préservation des écosystèmes, à l'amélioration de la biodiversité
et la protection de l'environnement, a soutenu le directeur régional. Alassane Touré
Sandy a promis que sa structure continuera à assister et encadrer les paysans dans ce
sens.
Sidi Yaya Wagué
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