Bonsoir à tous,
Nos collègues ivoiriens pourraient-ils nous en dire plus sur la
composante aquacole de cet agropole ?
Merci
Agriculture durable : Le district de Yamoussoukro s’offre un agropole
<http://presse.ivorian.net/?p=71>
Fratmat-26/7/2008
A l’instar d’Aquitaine et Champagne en France et de Laval au Canada,
le district de Yamoussoukro a créé son agropole autour du cacao
biologique de Toumbokro.
A l’unanimité des conseillers présents à la deuxième session du
conseil qui s’est tenue samedi dernier à la Fondation Félix Houphouet-
Boigny, le district de Yamoussoukro a décidé de créer un Agropole. De
façon concrète, il s’agit d’une entité autonome qui aura la lourde
responsabilité d’anticiper sur le futur, en se donnant les moyens de
produire le maximum de vivres. Pour assurer la sécurité alimentaire
des populations du district, ainsi que celle des nombreux
travailleurs que le transfert imminent de la capitale, va y drainer.
Comme l’a expliqué son concepteur, M. Yao André, directeur de
l’agriculture et du développement rural au district de Yamoussoukro,
l’Agropole qui vient donc d’être créée, est un pôle d’excellence qui
fera de la production agricole dans toute sa diversité, depuis le
riz, les cultures maraîchère, cacaoyère et caféière. En ce qui
concerne l’aspect production animale, il s’agira d’élevage de vaches
laitières, d’aviculture, d'AQUACULTURE. C’est donc un centre qui
regroupera différents intervenants du monde agricole et pastoral. En
tant que tel, il favorisera le rapprochement permanent entre ces
intervenants, qu’ils soient paysans, industriels, acheteurs,
enseignants, chercheurs, …. De façon à donner lieu à des échanges qui
serviront de catalyseur au développement de ce secteur primordial de
l’économie. Les infrastructures et les services que l’Agropole
offrira, permettront ainsi d’attirer des partenaires nationaux et
internationaux, préoccupés par un développement agricole et rural
durable, gravitant autour de l’agriculture biologique. Pour la
réalisation de son projet, le district de Yamoussoukro dispose de
deux sites précieux. La plantation Guiglo située au coeur de la
ville. Il s’agit essentiellement d’un centre récréo-touristique à
vocation environnementale d’une superficie de 100 hectares abritant
un verger de café et de cacao, qui hébergera les services
administratifs de l’Agropole.
Le second site est celui de l’ex-plantation d’Etat située à 25 km de
Yamoussoukro, à Toumbokro. Il renferme 2000 hectares de terres
propres aux collectivités du secteur agricole.
Produire suffisamment de vivres pour la sécurité alimentaire
Au chapitre de la sécurité alimentaire, cette nouvelle structure et
ses futurs partenaires entendent valoriser le riche patrimoine
agricole, fait de bas-fonds rizicoles aménagés qui s’étalent sur plus
de 6000 hectares, dont le Yabra et ses 1500 hectares. Qui seront tous
mis en valeur pour la production de riz à haut rendement, à raison de
deux productions dans l’année, pour couvrir les besoins alimentaires
du district. Pour le patron de l’agriculture au district de
Yamoussoukro, l’objectif visé ici par cette nouvelle entité est de
parvenir à produire plus de 100.000 tonnes de riz par an, en
multipliant les rotations saisonnières, sur ces espaces déjà aménagés
par le président Félix Houphouet-Boigny, dans les années 1980, afin
d’intéresser les jeunes au travail de la terre, dans la région des Lacs.
Quant aux autres spéculations, un programme a déjà démarré depuis
deux ans, avec la formation de jeunes déscolarisés qui le
souhaiteraient. Un fonds de 50 millions de FCFA a même été mis
récemment à leur disposition afin que ceux-ci puissent embrasser des
activités diverses dans le domaine agricole. Notamment dans le
maraîcher, pour la culture du maïs, du manioc, etc. Tandis que les
groupements de femmes commerçantes de vivriers commencent à être
financés. Ce programme est appelé avec l’Agropole, à prendre de
l’envol avec l’arrivée de nouveaux partenaires techniquement et
financièrement plus nantis, pour une production à grande échelle,
permettant aux jeunes de vivre convenablement du fruit de leurs efforts.
Mais bien au delà de la sécurité alimentaire, Agropole Yamoussoukro a
la lourde mission de créer les conditions d’un développement agricole
durable au niveau du district, voire à l’échelle nationale.
Vers la transformation des produits agricoles du district
Prenant appui sur la plantation d’Etat de Toumbokro qui lui a été
rétrocédée par l’Etat de Côte d’Ivoire, dans le cadre du transfert
des compétences aux collectivités, Agropole Yamoussoukro devra
produire, transformer, commercialiser, faire de la recherche agricole
et surtout stimuler l’écotourisme à Yamoussoukro.
Sous cet angle, le district a fait des efforts remarquables depuis la
cession des plantations, en se donnant les moyens de restaurer le
verger au bord de l’agonie et de réunir les conditions en vue de
produire du cacao biologique. Ce qui permet à la Côte d’Ivoire d’en
être le 3e pays producteur du monde. Aujourd’hui, ce cacao est
transformé en Italie, en chocolat biologique appelé “Le Boigny d’or”
qui est un produit très prisé sur le marché international. Quant au
café, il sera transformé sur place, en café moulu. Il s’agit selon
Yao André, de débuter l’industrialisation agricole de la Côte
d’Ivoire, en faisant en sorte qu’une bonne partie de la production
soit transformée sur place. Car durant des décennies, la Côte
d’Ivoire s’est contentée d’être exportatrice de fèves. Ce qui ne lui
a jamais permis d’imposer son propre prix sur le marché
international, afin de tirer véritablement profit de son rang de
premier producteur mondial de cacao, à l’instar du diktat des pays
pétroliers auquel toute la planète est assujettie depuis des mois.
“L’agriculture est fondamentale pour notre pays et donc nous avons
des matières premières qu’il faut pouvoir transformer. Et ce n’est
pas sorcier de le faire”, a-t-il ajouté. A défaut, indique-t-il, la
Côte d’Ivoire doit pouvoir importer des produits semi-finis,
notamment de la poudre de cacao et de café.
Pour soutenir la production et la transformation, Agropole
Yamoussoukro a un volet recherche. A cet effet, un laboratoire
faisant appel aux compétences des chercheurs des grandes écoles de
Yamoussoukro et de tout le pays, va ouvrir. Avec en perspective, la
création d’une université agricole pour la sous-région. “On est bien
avancé avec d’autres universités internationales qui attendent à nos
portes. C’est vrai qu’il faut le partenariat avec les pays
développés, mais il faut d’abord et avant tout, exploiter les
compétences ivoiriennes et africaines. Donc toutes les structures
scolaires qui sont à Yamoussoukro sont un grand avantage pour nous”,
a révélé le patron de l’agriculture du district. Avant d’insister
pour dire qu’il s’agit d’une agriculture basée sur une production
purement biologique, prenant en compte le volet environnemental et la
préservation de la nature sur les sites de l’Agropole, pour un
développement durable.
Un hôtel des planteurs en pleine forêt de café et de cacao à Guiglo
L’un des aspects qui préoccupe l’Agropole est l’écotourisme à
Yamoussoukro. A ce niveau, il est question de construire sur le site
de la plantation Guiglo, un prestigieux hôtel sous les cacaoyers et
les caféiers. Qui jouxtera un petit zoo de 6 hectares, afin que les
visiteurs qui s’offriront le plaisir de se promener dans cette forêt,
se sentent en pays essentiellement agricole. De même, toutes les
grandes rencontres sur le café et le cacao pourront se tenir en ces
lieux.
En ce qui concerne la commercialisation, Yao André estime que l’Uemoa
et la Cedeao sont de vastes marchés porteurs, qu’il faut exploiter
pour le développement de la coopération Sud-Sud. Plutôt que de viser
toujours les marchés internationaux trop compliqués et sans pitié.
“Le produit premier de la Côte d’Ivoire, c’est le cacao. Il faut
sensibiliser les gens et les amener à le consommer en leur expliquant
ses vertus. Il faut créer le besoin. Il y a quelques années, aucun
Africain ne connaissait le cellulaire. Aujourd’hui, personne ne peut
s’en passer. C’est cela qu’il faut faire. Et c’est en apprenant ainsi
à commercer entre nous, que nos producteurs pourront vivre décemment
de leur travail. Il faut donc apprendre à transformer et à consommer
nos produits entre nous, avant de viser les autres pays trop
compliqués et exigeants”, a -t-il insisté.