Cher amis de Sarnissa,
Le point de vue de C. Ducarme traduit en anglais par Lionel Dabbadie
est très pertinent pour l'élevage du tilapia en Afrique. Il y a
environ 50 espèces d'Oreochromis et de Tilapia en Afrique, qui sont
pratiquement toutes distribuées de manière allopatrique et adaptées
aux conditions environnementales particulières des régions qu'elles
peuplent. J'aimerais attirer votre attention sur les implications en
terme de conservation de l'utilisation de GIFT et de tilapia du Nil
en Afrique. La souche GIFT de tilapia du Nil a montré ses bonnes
capacités de production en Asie de l'Est où elle a été développé pour
répondre aux besoins de cette région.
Nous, en Afrique, devons réfléchir à la protection et à l'utilisation
de nos propres espèces, qui pourraient être mieux adaptées aux
conditions locales. Et comme vous le savez, une fois que le tilapia
du Nil a été importé pour l'aquaculture dans une région, il est
pratiquement impossible d'empêcher qu'il s'échappe. Une fois dans la
nature, il est capable de s'hybrider avec des Oreochromis locaux et
de prendre l'avantage sur cette espèce jusqu'à ce que les caractères
du poisson local aient pratiquement disparu. Je crains que nous
n'ayons déjà, sans le savoir, perdu de nombreuses espèces locales, du
fait de l'introduction du tilapia du Nil agressif en aquaculture. La
disparition de la "brème du Kariba" [Oreochromis mortimeri] est un
exemple. J'ai moi même observé cela dans un réservoir du sud du
Zimbabwe où, en l'espace de 6 ans, les peuplements piscicoles sont
passés d'une population de tilapia du Mozambique [O. mossambicus]
normale à un hybride qui possède toutes les caractéristiques du
tilapia du Nil, y compris au niveau du comportement puisque nous
arrivions à les pêcher à la cuiller, ce qui est typique du O.
niloticus plus agressif.
Ce poisson a maintenant colonisé le Limpopo et certains affluents
d'Afrique du Sud. En faisant la promotion du tilapia du Nil ou du
GIFT pour la pisciculture sans donner leur chance aux espèces
locales, nous courrons le risque de perdre ces espèces locales, et
par conséquent, la diversité génétique. Et rappelez vous, la
diversité est la base de la richesse de la création, et toute
hybridation d'espèces piscicoles dans les rivières est un processus
irréversible - et nous avons alors causé la disparition d'une
nouvelle espèce.
S'il vous plaît, commencez à domestiquer et sélectionner des espèces
locales. C'est peut être trop tard - il n'y a plus que quelques
régions et systèmes hydriques en Afrique où le tilapia du Nil (et le
GIFT) n'ont pas encore été introduits.
Si vous avez des documents montrant la coexistence entre des espèces
locales et le tilapia du Nil, je suis interessé !
Dr Ben C W van der Waal
Integrated Management of the Zambezi/ Chobe River System Fishery
Resource Project
Caprivi Region, NAMIBIA
Début du message réexpédié :
De : "Ben van der Waal"
<zamchobe(a)iway.na>
Date : 7 novembre 2008 07:28:28 HNEC
À : <sarnissa-african-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk>
Objet : [Sarnissa-african-aquaculture] niloticus threatens tilapia
in Africa
Dear SARNISSA friends,
The argument worded by C. Ducarme and translated into English by
Lionel Dabbadie is very relevant to tilapia farming in Africa.
Africa is the origin of some 50 species of Oreochromis and Tilapia,
that are almost all distributed allopatrically and adapted to the
particular environmental condition of the regions where they occur.
I would like to draw your attention to the conservation
implications of using GIFT and Nile tilapia in Africa. The GIFT
Nile tilapia has shown its good production capabilities in the
regions in Eastern Asia where it was developed for that region.
We in Africa have to think about protecting and using our own
species that may be better adapted to local conditions first. And
you know, once the Nile tilapia has been imported for aquaculture
into a region, it is prone to escape. Once escaped, it is able to
hybridise with the local Oreochromis and then dominates that
species until the local fish characters have almost disappeared. I
am afraid we have already unknowingly lost many of the local
species by the introduction of the aggressive Nile tilapia for
aquaculture. The disappearance of the Kariba bream [Oreochromis
morttimeri]. I have myself seen this happening in a reservoir in
southern Zimbabwe where in six years time, the fish population
changed from a normal Mozambique tilapia [O. mossambicus]
population to a hybrid with all the Nile tilapia characteristics,
even in behaviour as we were able to catch them frequently with
small spinners, typical of the more aggressive O. niloticus.
This fish has now even colonised the Limpopo and some tributaries
in South Africa. By freely promoting the GIFT or Nile tilapia for
fish farming without giving the local species a chance, we are
running the danger of losing the local species and thus genetic
diversity. And remember, genetic diversity is the basis of the
wealth of the creation, and any hybridisation of fish species in
rivers is an irreversible process – and we have caused the loss of
yet another species.
Please start domesticating and selecting local species. It may
actually be too late - there are only a few regions and river
systems in Africa where the Nile tilapia [and GIFT] have not
already been distributed to.
If you have any documentation to show the coexistence of local
species with the Nile tilapia, I would be interested!
Dr Ben C W van der Waal
Integrated Management of the Zambezi/ Chobe River System Fishery
Resource Project
Caprivi Region, NAMIBIA
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Sarnissa-african-aquaculture mailing list
Sarnissa-african-aquaculture(a)lists.stir.ac.uk
http://lists.stir.ac.uk/cgi-bin/mailman/listinfo/sarnissa-african-
aquaculture