*version française ci-dessous*
Please find my latest blog on the Kandadji Dam below. International
Rivers also produced a fact sheet (in English only) on the project
available at https://www.internationalrivers.org/node/11487
Kandadji Dam at the Brink of a Humanitarian Disaster
June 6, 2016
Last week, I was joined in Washington DC by Sena Alouka and Sani
Ayouba, courageous activists from the African youth organization,
Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE), for an intense series
of meetings at the World Bank to raise concerns around the Kandadji
Dam.
The World Bank is the biggest donor to the project, which is planned
on West Africa’s largest river, the Niger. The project intends to
deliver energy and food security by generating much-needed power and
expanding irrigation in Niger, a country on the edge of the Sahara
Desert that is ranked last on the UN’s Human Development Index.
But progress on the dam has stalled, and thousands have been forced
to relocate to places that lack critical infrastructure. My
colleague Sani visited the project last month, and found a community
reeling from a difficult and prolonged relocation that still hasn’t
concluded. This week, we met with senior officials from the World
Bank who do not deny the fundamental challenges that the Kandadji
project poses.
During our meetings, Sani also spoke of the communities he visited
who will be displaced by the dam’s reservoir in the project’s second
phase. Since the project began in 2012, they have suffered a serious
lack of economic opportunity, as no one is investing in a region
that could be inundated by a dam’s reservoir. This has led to
pervasive frustration, which my colleague Sena describes as “waiting
for the dam syndrome.” While local communities are stoic and willing
to move for the betterment of the country, the project must not be
done at their expense. As they continue to await relocation, they
are in urgent need of significant support.
Having supported many such visits over the last ten years, I was
struck by the palpable concern from officials over the fate of the
project and the thousands of people who will have to make way for
it. Our visit confirmed my worst fears that Kandadji has gone off
the rails, and the fallout for the Bank and local communities will
be profound. In our meetings, the World Bank did not deny that the
social footprint of the project could be much higher than
anticipated. Developers originally estimated that 32,500 people
would be displaced by the reservoir; the number of people could in
fact be well over 60,000. This truth was acknowledged amid concerns
that the irrigated land promised to communities is insufficient. As
I describe in a new fact sheet on the project, this would create a
real humanitarian crisis.
Despite the project’s many faults, Niger’s enormous needs are
undeniable. But with a price tag that's over $1 billion and growing
quickly, plus an ever-growing social footprint, it’s clear that it’s
time to press the pause button and consider all available options.
The Bank’s own research shows that improving traditional farming
techniques is preferable to large-scale irrigation schemes in
Africa, which have a dismal track record. Meanwhile, Niger has
enormous potential for solar energy. But despite the remarkable rise
of solar and wind globally, three quarters of the Bank’s lending for
renewable energy in Africa over the last six years has gone to large
hydro.
The World Bank has failed to learn the hard-won lessons of its past
in supporting large dams, which have routinely impoverished local
communities. While there may be no good options left on the table,
it’s clear that the World Bank should not have been involved in the
first place.
As the World Bank faces the prospect of pulling out, the future is
unclear for tens of thousands of people whose lives have been
upended. As Sani stressed during our visit, the Bank was
instrumental in getting the project off the ground, and it can’t
shirk its responsibility now – it must do right by impacted
communities and ensure that they are not left in the dust.
Le barrage de Kandadji, au bord d'une catastrophe humanitaire
6 juin 2016
La semaine dernière, j’ai été rejoint à Washington DC par Sena
Alouka et Sani Ayouba, courageux militants de l'organisation Jeunes
Volontaires pour l'Environnement (JVE), pour une série de réunions
intensives à la Banque mondiale afin d'exprimer des craintes à
propos du barrage de Kandadji.
La Banque mondiale est le principal bailleur de fonds du projet, qui
est prévu sur le Niger, le plus grand fleuve d'Afrique de l'Ouest.
Le projet vise à fournir de l'énergie et à améliorer la sécurité
alimentaire par la production indispensable d’électricité et
l'expansion de l'irrigation au Niger, un pays au bord du désert du
Sahara classé au dernier rang de l'indice de développement humain
des Nations Unies.
Mais les progrès du barrage sont au point mort et des milliers de
personnes ont été forcés de déménager dans des endroits manquant
d'infrastructures essentielles. Mon collègue Sani a visité le projet
le mois dernier, il a trouvé une communauté ébranlée par une
délocalisation longue et difficile qui n'est pas encore terminée.
Cette semaine, nous avons rencontré des hauts fonctionnaires de la
Banque mondiale qui ne nient pas les défis fondamentaux posés par le
projet de Kandadji.
Au cours de nos réunions, Sani a également parlé des communautés
qu'il a rencontrées et qui seront déplacées par le réservoir du
barrage lors de la deuxième phase du projet. Depuis le début du
projet en 2012, elles ont souffert d'un grave manque d’opportunités
économiques, étant donné que personne n’investit dans une région qui
pourrait être inondée par le réservoir d'un barrage. Cela a conduit
à une frustration généralisée, que mon collègue Sena décrit comme
"le syndrome d’attente du barrage." Alors que les communautés
locales sont stoïques et prêtes à se déplacer pour le bien du pays,
le projet ne doit pas être fait à leurs dépens. Dans l’attente de
leur réinstallation, elles ont un besoin urgent d'un soutien
important.
Ayant soutenu bon nombre de ces visites au cours des dix dernières
années, j’ai été frappé par le souci palpable des fonctionnaires à
propos du sort du projet et des milliers de personnes qui devront
lui laisser la place. Mes pires craintes ont été confirmées lors de
notre visite, le projet de Kandadji a déraillé et les répercussions
pour la Banque mondiale et les communautés locales seront
considérables. Lors de nos réunions, la Banque mondiale n'a pas nié
que l'impact social du projet pourrait être beaucoup plus élevé que
prévu. Les promoteurs du projet estimaient initialement que 32.500
personnes seraient déplacées par le réservoir, en réalité ce nombre
pourrait être de bien plus de 60.000. Cette vérité est apparue sur
fond de préoccupation concernant les terres irriguées insuffisantes
promises aux communautés. Comme je le décris dans une nouvelle fiche
d'information sur le projet, cela créerait une véritable crise
humanitaire.
Malgré les nombreux défauts du projet, les besoins énormes du Niger
sont indéniables. Mais avec une facture de plus de $1 milliard
s’alourdissant rapidement, et un impact social sans cesse croissant,
il est clair qu'il est temps d'appuyer sur le bouton de pause et
d'examiner toutes les options disponibles. Les propres recherches de
la Banque montrent que l'amélioration des techniques agricoles
traditionnelles est préférable au système d'irrigation à grande
échelle qui en Afrique a un bilan lamentable. Par ailleurs, le Niger
a un énorme potentiel pour l'énergie solaire. En dépit du
développement remarquable de l'énergie solaire et éolienne dans le
monde, au cours des six dernières années les trois-quarts des prêts
de la Banque pour les énergies renouvelables en Afrique, sont allés
à des grands projets de barrages hydroélectriques.
La Banque mondiale n'a pas retenu les leçons durement acquises de
son soutien passé aux grands barrages qui ont régulièrement appauvri
les communautés locales. Bien qu'il puisse ne plus rester d’option
satisfaisante sur la table, il est certain que la Banque mondiale
n’aurait pas dû être impliquée en premier lieu.
Alors que la Banque mondiale fait face à la perspective de se
retirer, l'avenir est incertain pour des dizaines de milliers de
personnes dont les vies ont été bouleversées. Comme Sani l’a
souligné lors de notre visite, la Banque a joué un rôle primordial
dans le démarrage du projet, et elle ne peut pas se dérober à sa
responsabilité maintenant – elle doit faire ce qu’il faut pour les
communautés affectées et s’assurer qu'elles ne soient pas
laissées-pour-compte.
Fiche
d'information sur le projet Kandadji (anglais)
--
Josh Klemm
Policy Director
International Rivers
Tel: + 1 202 492 8904
Skype: klemmjd
Twitter: @JoshKlemm