Cher collègue,

Après 50 ans de projets de recherche, de R&D et de développement de l’aquaculture de toutes sortes conduits en ASS, directement ou indirectement sous la houlette des états, nous en sommes aujourd’hui à un niveau de production très faible. Cette évolution ainsi que la situation actuelle ont été largement analysés dans divers documents et publications, dont les références ont été amplement cités sur Sarnissa.

Ma position, déjà largement exprimée sur ce forum, est qu’aujourd’hui, en ASS, la priorité absolue est à donner aux opérateurs privés (à commencer par les producteurs) autour desquels les filières aquacoles sont à construire. Les états ont un rôle à jouer dans cette construction dans le cadre d’un partenariat étroit avec le secteur privé. Si les portes doivent être grand ouvertes aux investisseurs et opérateurs privés disposant d’un niveau minimum de technicité (moyens humains) et de moyens financiers de façon à pouvoir « peser » sur les dynamiques à stimuler, les projets institutionnels de recherche et de R&D me paraissent « dépassés » d’autant que les fonds disponibles pour ces opérations se tarissent considérablement.

Mes propos s’appuient sur 2 exemples de « success story » de développement de l’aquaculture en ASS : celui de l’élevage du poisson-chat africain au Nigeria et celui de l’élevage du tilapia sur le lac Volta au Ghana (250 000t et 35 000t respectivement en 2013). Dans les deux cas, des opérateurs privés (PME et industriels) ont fourni l’armature permettant la structuration de filières viables et aboutissent à des niveaux de production significatifs ce qui aujourd’hui constitue un indicateur « vital ».

Bien cordialement, Jérôme Lazard

 

 

 

 

 

 

De : Sarnissa-french-aquaculture [mailto:sarnissa-french-aquaculture-bounces@lists.stir.ac.uk] De la part de borrel kuate
Envoyé : lundi 14 juillet 2014 20:14
À : Sarnissa-french-aquaculture@lists.stir.ac.uk; Sarnissa-african-aquaculture Mailing List
Objet : [Sarnissa] Le developpement de l'aquaculture en ASS, quelles orientations?

 

Bonsoir cher membres,

Un problème me turlupine depuis un certain temps et j’aimerai bien que vous me donniez vos points de vue sur la question.

En effet, je me questionne sur l’orientation du développement de  l’aquaculture en Afrique Sub-Saharienne, en Afrique centrale et plus particulièrement au Cameroun. Cette confusion nait de la divergence qu’il me semble apparaitre entre la vision gouvernementale et celle des Chercheurs.

Le gouvernement tend à une industrialisation de l’aquaculture à travers des tentatives comme le ‘Projet pilote de pisciculture en cage au Cameroun ’ et celui d’élevage en systèmes recirculés. Les chercheurs de leur cote au vue des orientations de leurs travaux de recherche, des projets qu’ils élaborent (Projet SyPiEx par exemple), optent pour une durabilité de l’activité.

Ces deux objectifs poursuivis sont certes nobles l’un comme l’autre, mais ma fois sont quelque peu divergents. N’est-il pas important au moment où les divers acteurs semble se mettre résolument a la tâche d’accorder les violons afin d’impulser de façon définitive une dynamique durable ? Comment véritablement assurer une durabilité de l’aquaculture et la rentabilité de l’activité piscicole en Afrique Sub-Saharienne ? Quelles sont les limites ?

BORREL KUATE

Ecole Des Sciences et de Médecine Vétérinaire

Université De Ngaoundéré -Cameroun