"Atelier 2.1 : Comment augmenter l’efficacité de la conversion des biomasses par les animaux et les poissons et réduire les émissions de GES"

Bonjour,

Thomas Efolé, qui est en train de terminer la rédaction de sa thèse intitulée "Contribution au développement durable des Exploitations familiales Agricoles au Cameroun : évaluation de l’impact environnemental et optimisation biotechnique du système de production piscicole" m'a transmis l'annonce suivante  (à consulter sur le site bilingue:  www.oikos-foodsecurity.org)  concernant une conférence sur le développement durable et le changement climatique:

"L’objectif n’est  pas de faire une conférence scientifique classique, mais d’explorer tout d’abord les divers moyens concrets permettant aux pays Africains Sub-sahariens de faire face aux défis alimentaires, à court terme et au cours des 50 prochaines années, leur population totale devant passer d’environ 1 milliard à 2 milliards d’habitants. Cela impose une forte augmentation de la production alimentaire.Les accroissements de  productions  agricoles doivent donc être obtenus non par augmentation des surfaces cultivées comme jusqu’ici, mais par augmentation de « l’efficacité territoriale », c'est-à-dire par réduction ou suppression des jachères et par augmentation des rendements sur les surfaces déjà cultivées. En Afrique Sub-saharienne il faut même accorder plus d’attention  à cette augmentation qu’à celle de l’efficacité énergétique. Elle permet en outre de mieux  préserver la biodiversité et d’autres services environnementaux.
Ce qui est original dans l’approche développée ici c’est le lien entre (1) l’augmentation des productions agricoles, (2) l’augmentation des efficacités territoriales et (3) la limitation des émissions de GES.

C’est en Afrique Sub-saharienne que les augmentations d’efficacités territoriales sont aujourd’hui parmi les plus faciles à obtenir techniquement, compte tenu des pratiques et des niveaux d’intrants actuels. Ces augmentations ont cependant un coût financier, comme presque toutes les réductions d’émissions de GES. Mais elles ont l’avantage d’être parmi les moins couteuses. C’est donc là que la communauté internationale, publique et privée, soucieuse de réellement limiter les changements climatiques devrait accorder prioritairement ses aides. Cela permettrait en même temps de mieux faire face aux futurs défis alimentaires
.... " Annexe 1 de la présentation de la conférence



Thématiques des conférences et ateliers - Topics of conferences and workshops

I/ Améliorer, pour le développement durable, l’« efficacité territoriale¹ » (c'est-à-dire de la bioconversion de l’énergie solaire) et les autres paramètres globaux et locaux de production².

Atelier 1.1 : Comment augmenter effectivement l’efficacité territoriale et mesurer celle ci sur le terrain ou à distance. Quantification des émissions de GES évitables par augmentation de l’efficacité territoriale.

Atelier 1.2 : Comment maintenir ou augmenter effectivement la fertilité des sols tropicaux plus ou moins fragiles :
par augmentation des intrants et/ou par des solutions alternatives, mais efficaces. Levées effectives des diverses barrières : accessibilités aux intrants et aux débouchés, transports des engrais et des matières organiques, commercialisations, subventions, micro-crédits, micro-assurances en particulier contre les accidents climatiques etc. Chiffrages des aides nécessaires et du coût -sans et avec les coûts de transaction- des émissions nettes de GES évitées par augmentation de l’efficacité territoriale.

Atelier 1.3 : Réseau International de Jardins d’Essais (RIJE), pour les jardins de case et les champs;
choix d’essences annuelles ou pérennes performantes, échanges de matériels et de savoirs faire (bouturage, greffage, conservation des graines, plantations, irrigations localisées etc.) organisation générale et diffusions locales, mise en place d’un réseau international.

(¹) Elle est caractérisée par « l’intensité territoriale », qui est la surface nécessaire pour obtenir annuellement une unité de produit [une tonne de céréale, de protéine ou d’huile, ou encore une tep (tonne d’équivalent pétrole) de bioénergie], en tenant compte non seulement de la surface cultivée, mais aussi de la part des surfaces associées (jachère, haies brise-vent, bandes antiérosives, etc.), c'est-à-dire de l’ensemble du système de culture avec ses rotations. Plus cette surface est petite, plus il sera possible de nourrir de personnes sur une superficie donnée. Cette approche comprend aussi la prise en compte des moyens de mieux utiliser l’eau, quand cela est nécessaire, et quand cela permet d’augmenter l’efficacité territoriale ou les revenus par unités de surface.
(²) Au niveau planétaire d’abord «l’intensité territoriale», «l’intensité en énergie fossile» et «l’intensité en gaz à effet de serre (ou carbone)» par unité de produit). Au niveau local ensuite, où il faut étudier la faisabilité des changements : comment effectivement lever les barrières, en évitant les approches purement académiques. Pour plus de détails voir annexe 1

 

II/ Augmenter, pour satisfaire les besoins de tous, l’efficacité des conversions des biomasses végétales :
réductions des pertes au stockage, meilleures conversions par les animaux (et poissons)
ou par les agro-industries etc.

Atelier 2.1 : Comment augmenter l’efficacité de la conversion des biomasses par les animaux et les poissons et réduire les émissions de GES. Quantification des émissions de GES évitables, par exemple par l’amélioration des rations des ruminants.

Atelier 2.2 : Comment améliorer effectivement, par des procédés performants, économiquement viables et accessibles, les conversions des productions végétales ; par de meilleures conditions de stockage, de séchages, avec des mini-huileries de palme demandant moins d’investissements, par conversion des graines de soja, par coproduction d’électricité et autres (charbon de bois, biogaz, digestats) , par compostage, par fragmentation du bois raméal etc. (pour maintenir ou améliorer la fertilité des sols, cf. atelier 1.2), par productions de conserves et de jus de fruits, etc. Quantification des émissions de GES évitables et de leurs coûts (sans ou avec les coûts de transaction).

On cherchera toujours à déterminer comment les recommandations peuvent être effectivement adoptées, par les différentes catégories de paysans (moins de 2 ha, 2 à 5 ha, plus de 5 ha, groupes de producteurs) et mes jardins de case.
On tentera de hiérarchiser les recommandations envisageables pour l’Afrique Sub-saharienne en utilisant les analyses ci-dessus et la grille d’analyse des ACVIdd (voir annexe 1). Celles-ci pourront être utilisées, notamment dans le cadre des négociations internationales sur le Climat, la Désertification, la Sécurité alimentaire, les objectifs du Millénium, ou le Développement durable.
 
Des synthèses et des propositions innovantes pour les séances plénières et des contributions complémentaires sous forme de poster et workshops en relation avec les thématiques sont souhaitées (cf. annexe 1). Les propositions et projets de communication, (résumé en général d’une page, indiquant clairement les contributions pour les objectifs de la conférence ou des ateliers) sont souhaitées dès maintenant, et en tous les cas avant le 31 Décembre 2010. Le comité scientifique les examinera et pourra demander des précisions ou faire des suggestions. L’accord final sera donné début 2011. Priorité sera donnée aux auteurs des propositions retenues pour les conférences et ateliers. D’autres détails matériels seront fournis ultérieurement.



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Analyses de cycles de vie intégrées
pour le développement durable (ACVIdd)
quelles utilisations et quelles différences avec les ACV classiques ?


conférence de Arthur Riedacker
directeur de recherche honoraire de l'Inra,
co-prix Nobel de la paix au titre de ses travaux pour le GIEC depuis 1990


jeudi 16 décembre • 14h
AGROCAMPUS OUEST Centre de Rennes
Amphithéâtre Matagrin
65 rue de Saint-Brieuc - 35000 Rennes
Entrée libre

Contact : dircom@agrocampus-ouest.fr


Les premières analyses de cycles de vie ont été mises au point dans les années 1960, notamment pour déterminer les impacts environnementaux (consommations d'énergie fossile, émissions de polluants tels que le souffre ou le fluor etc) des activités industrielles. Cette approche était cependant mal adaptée aux activités agricoles et forestières. Aujourd'hui, de nouvelles contraintes doivent être prises en compte, notamment le développement durable, c'est-à-dire la satisfaction des besoins de tous et plus équitablement.
D'où la nécessite de considérer, avant les niveaux locaux, le niveau planétaire avec ces trois nouvelles contraintes :
1- l'espace nécessaire pour les productions agricoles et forestières est limité quand on veut tout à la fois nourrir plus de personnes (6 fois plus d'habitants au niveau mondial en 2000 et bientôt 9 fois plus qu'en 1800), préserver les forêts et les prairies et remplacer des énergies fossiles.
2- les ressources en énergies fossiles sont limitées, alors que la demande globale augmente, ce qui implique de mieux utiliser non seulement les énergies non renouvelables mais aussi l'énergie solaire que peuvent notamment convertir les plantes.
3- pour éviter ensuite des dérives incontrôlables du climat, les émissions de GES doivent être divisées d'ici 2050, par 2 au niveau mondial, par 4 dans les pays industrialisés européens et par 10 aux Etats-Unis et au Canada.
Ces trois nouveaux impératifs interdisent de continuer à regarder les activités agricoles et forestières de la même façon que les autres activités économiques et indépendamment des besoins globaux de l'humanité. L'importance de l'augmentation de "l'efficacité territoriale", qui peut être presque totalement ignorée pour les activités n'utilisant que de l'énergie fossiles, est mise en exergue. Elle résulte du fait que les plantes bioconvertissent l'énergie solaire - contrairement aux autres secteurs - et que pour cela il leur faut beaucoup d'espace. C'est aussi à cause de cette bioconversion de l'énergie solaire qu'il faut distinguer ici les consommations nettes et brutes d'énergie ainsi que les émissions nettes et brutes de gaz à effet de serre.
Les changements que cela implique, quand on s'intéresse réellement au développement durable, doivent ensuite être déclinés au niveau local en tenant tenant compte des spécificités pédoclimatiques, environnementales et socioéconomiques.

Tout cela nécessite une nouvelle grille de lecture qui sera présentée au cours de la conférence, distinguant le niveau planétaire du niveau local ainsi que la bioconversion des autres conversions. Car ne pas tenir compte de ces spécificité ou ignorer les divers besoins de de base de l'humanité peut conduire à l'adoption, ici ou là, de modes de gestion de l'espace rural en contradiction avec les objectifs de développement durable, à des pratiques faussement vertueuses ou encore à des indicateurs trompeurs, peut-être pas toujours innocemment.

"Pour notre avenir commun" au niveau planétaire, il faut continuer à repousser partout dans le monde - comme nous y invitait le rapport Brundtland - les limites actuelles "qui ne sont pas des limites absolues, mais des limitations imposées par l’état actuel des techniques et de l’organisation sociale ainsi que de la capacité de la biosphère de supporter les effets de l’activité humaine ".

Ces approches ont été développées initialement pour la MIES et l'ADEME. Présentées dans plusieurs ouvrages et articles en anglais et en portugais, elles paraîtront prochainement dans un ouvrage en français.


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